Alger comme vous ne l’avez jamais vu !
Avec ce beau livre de photographies Alger retrouvée, 1900-1940 de Pierre-Jean Amar, partons à la découverte de cette perle de la méditerranée encore méconnue.
Un statut particulier
Tout d’abord, force est de constater les limites de la production photographique en Algérie au XIXe siècle. En effet, le pays n’a jamais fait partie des hauts lieux du tourisme exotique méditerranéen et moyen-oriental.
Toujours est-il que cette ville, joyau de la méditerranée entourée de l’une des plus belles baies au monde, fut sous-photographiée et continue de l’être. Notamment grâce à la propension des autorités algériennes à ne pas développer le tourisme depuis l’indépendance.
Un héritage familial
Pierre-Jean Amar est un photographe, un enseignant et un historien de la photographie. Il est né le 13 octobre 1947 à Alger.
Il y a quelques années, il découvre dans son grenier une vieille boite contenant 215 négatifs sur plaques de verre, appartenant à son grand-père.
Jules Beniaya, né en 1877, était médecin et photographe amateur à ses heures perdues.
Ces photographies représentent des centaines de clichés pris avec une chambre en bois. L’ensemble s’étale sur près de 40 ans entre 1900 et 1940, et la plupart n’ont même jamais été développés.
Le portrait d’une ville
Pierre-Jean Amar démarre un long et minutieux travail. Il entreprend de nettoyer, restaurer, classer et scanner ce trésor photographique. Celui de son grand-père, dont nous saluons ici la mémoire, où se dessine le portrait d’une ville, qui n’a décidément pas usurpé son surnom d’Alger la blanche.
Ainsi, il trace le portrait d’une certaine société bourgeoise, heureuse et insouciante. De plus, il nous laisse voir un âge d’or qui contraste avec les bouleversements tragiques à venir.
Oh, les lieux où vous irez !
Si vous décidez de vous rendre à Alger lors d’un prochain voyage, voici les lieux qu’il faut absolument visiter :
La Casbah
Vieille ville et cœur historique d’Alger, elle constitue un enchevêtrement de maisons qui domine la méditerranée, à près de 120 m de hauteur.
Vestiges d’une ancienne citadelle, anciennes mosquées et palais ottomans constituent une médina millénaire inscrite au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO depuis 1992.
La Grande mosquée d’Alger (Djamaâ el Kebir)
Édifiée au XIe siècle, c’est l’une des plus anciennes mosquées de la ville.
Construite sur les ruines d’une ancienne basilique chrétienne et une portion d’un ancien rempart romain, son minaret date de 1324.
La Grande Poste
Cette magnifique bâtisse de style néo-mauresque fut bâtie en 1910. Par ailleurs, elle occupe l’emplacement d’une église anglicane datant de 1870.
Située en plein cœur d’Alger, elle a longtemps abritée les services de la Poste algérienne.
Aujourd’hui, les autorités algériennes souhaitent la transformer en musée.
Le jardin d’essai du Hamma
Créé en 1832, il est considéré comme l’un des jardin d’acclimatations les plus importants au monde, avec ses 32 hectares de superficie.
On y dénombre plus de 1 200 espèces végétale, ainsi qu’un petit parc zoologique.
Pour l’anecdote, sachez que certaines scènes du film Tarzan de 1932, avec Johnny Weissmuller, ont été tournées à Alger, dans le Jardin d’Essai.
La Basilique Notre Dame d’Afrique
La basilique Notre-Dame-d’Afrique est située à Bologhine (ex Saint-Eugène) à l’ouest d’Alger, sur un promontoire dominant la mer de 124 m d’altitude.
Construite par l’architecte Jean-Eugène Fromageau dans le style romano-byzantin dès 1858, elle fut consacrée le 2 juillet 1872.
Le Mémorial du martyr
Le Mémorial du Martyr est un monument aux morts érigé en 1982 à l’occasion du 20e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
Élevé sur l’emplacement d’un ancien fort militaire, il honore la mémoire des combattants de la guerre d’indépendance algérienne morts pour la libération du pays.
Le Musée national des beaux-arts
Situé face au Jardin d’Essai, c’est l’un des plus grands musées d’art d’Afrique.
Parmi ses collections figurent près de 8 000 œuvres. Peintures, dessins, gravures, estampes anciennes, sculptures, mobilier ancien, art décoratif, céramique, verrerie, ainsi qu’une collection de numismatique.
Le Musée national du Bardo
À l’origine, il s’agit d’une villa construite à la fin du XVIIIe siècle, par un riche notable tunisien exilé en Algérie.
Depuis 1930 et à l’occasion du Centenaire de l’Algérie française, il est transformé en musée de préhistoire et d’ethnographie.
Le Parc de la Liberté
Anciennement Parc de Galland, il a été inauguré en 1915 par Charles de Galland, maire d’Alger de 1910 à 1919.
Situé en plein cœur de la ville, il s’agit d’un des plus beaux et élégants parcs d’Alger, notamment depuis sa restauration en 2018.
À l’intérieur du parc sont implantés : le Musée des Antiquités et des Arts Islamiques, une école primaire et une petite bibliothèque.
Les Ruines Romaines de Tipaza
Situé sur la commune de Tipaza, à une soixantaine de kilomètres d’Alger, il s’agit d’un site archéologique qui conserve les ruines d’une ville romaine.
Le site, daté entre le VIe siècle av. J.-C. et le VIe siècle de notre ère, s’étend sur près de 52 hectares. De plus, il est classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO depuis 2002.
Hakim Aoudia.
Ajouter un commentaire