Le Street Art en deuil après la disparition de Miss.Tic.
Plasticienne, poète urbaine et pionnière du Street Art mondialement connue pour ses œuvres au pochoir sur les murs parisiens, Miss.Tic nous quittait le 22 mai dernier, des suites d’une longue maladie.
Artiste : un choix
Miss.Tic, de son vrai nom Radhia Novat, est née à Paris le 20 février 1956, d’une famille ouvrière : un père ouvrier immigré tunisien et une mère paysanne.
Elle grandit dans le quartier de Montmartre, très tôt attirée par les arts et commence la danse dès l’âge de 8 ans ; avec la conviction d’en faire son métier. Malheureusement, un accident de voiture brise son rêve, en même temps que ses jambes.
Elle se consacre désormais au théâtre et aux arts appliqués : décor, maquette et photogravure.
À la fin des années 1970, elle voyage aux États-Unis et fréquente les milieux underground ; découvrant le graffiti et la culture hip-hop.
Un art transgressif

Début 1983, de retour à Paris, elle côtoie divers collectifs d’artistes pionniers de l’art urbain en France. Il y a là Les Frères Ripoulin, VLC (Vive La Peinture), Jérôme Mesnager et Speedy Graphito.
Dès 1985, elle emprunte son pseudonyme au personnage de la sorcière Miss Tick (Disney). Elle utilise les murs parisiens comme support à ses figures féminines caractéristiques, assorties de petites phrases poétiques, de jeux de mots philosophiques ; exécutées aux pochoirs et à la bombe aérosol.
Longtemps, ses pochoirs sont perçus par les autorités comme une dégradation de l’espace public . Elle sera même arrêtée, mise en garde à vue, en 1997. Puis condamnée, en 2000, à une amende de 22 000 francs (3 350 €). Elle finira par négocier l’impression de ses pochoirs avec les mairies, les commerçants et les habitants. Aidée, en cela, par la reconnaissance de l’art urbain et de son œuvre par les institutions.
Une filiation
Celle qui dit avoir découvert la poésie avec Jacques Prévert dès l’enfance. Et être influencée par le dadaïsme, le surréalisme, le situationnisme, le lettrisme, le nouveau réalisme et le romantisme. Elle fait partie de cette génération qui a décidé de sortir l’art des musées et de l’exposer dans les rues.
À l’instar d’un Ernest Pignon-Ernest, elle a toujours voulu s’exprimer, dire des choses et prendre position dans le débat public ; faisant de Paris un musée en plein air.
Hakim Aoudia.
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