Le Rāmāyana, poème épique de l’Inde éternelle.

Texte fondateur de la culture indienne et pilier de l’hindouisme : un poème épique que chaque Indien porte en lui, encore aujourd’hui.

Issu d’une culture orale

Cette œuvre monumentale est un poème épique issu d’une culture de l’oralité.

Même si sa datation est complexe, on situe sa composition écrite par le légendaire poète Vâlmîki, autour du IIe siècle avant J.-C.

Étonnamment, ce passage à l’écrit n’empêche pas l’œuvre de subir de nombreux changements au cours des siècles. Il deviendra même, entre le Xe et le XVe siècle, un texte religieux.

Une épopée

Même si résumer le Rāmāyana relève de la gageure, disons simplement qu’il s’agit de l’épopée de Rāma fils aîné du roi Dasharatha. Celui-ci règne sur le royaume de Koshala dans la plaine du Gange. Rāma et son jeune frère Lakshmana sont envoyés pour se battre contre les démons qui peuplent la forêt entourant le royaume. Ils mènent leur mission avec succès, puis se rendent à la cour du roi Janaka au pied de l’Himalaya. Sîtâ, la fille du roi est à marier et sa main sera offerte à celui qui saura bander un arc immense. Rāma seul réussit, et Sîtâ devient son épouse. À leur retour, le roi Dasharatha annonce son intention de désigner Rāma comme futur roi. Cependant, sa deuxième épouse Kaikeyî le persuade de donner le trône à son propre fils Bhârata et d’exiler Rāma dans la forêt pour quatorze ans. Durant cet exil, Sîtâ est enlevée par le démon Rāvana. Rāma finira par sauver Sîtâ, tuer Rāvana et devenir roi du Koshala.

Après 10 000 ans de règne sur la Terre, Râma entrera dans la rivière Sarayu pour revenir à sa forme véritable et éternelle de Mahavishnou.

Vous l’aurez compris, Râma est un héros légendaire adoré et vénéré dans toute l’Asie du Sud-Est.

Une influence éternelle

Il est même considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou et son culte, ces dernières années, est devenu très lié au nationalisme hindou. À partir de 1984, des groupes nationalistes appelent à la libération du lieu de naissance de Râma qu’ils identifient à l’actuelle Ayodhya.

Cette libération implique la destruction d’une mosquée, la Babri Masjid, construite au XVIe siècle, et l’édification à sa place d’un temple dédié à Râma.

Avec l’arrivée au pouvoir des partis nationalistes, ce conflit entre hindous et musulmans sera instrumentalisé. La mosquée sera détruite en 1992 et le chantier de construction du temple dédié à Râma démarra en 2020.

Cette affaire nous rappelle le rôle et l’emprise de la tradition dans la société indienne contemporaine.

Hakim Aoudia.