Le grand retour de Miles Davis, 1982-1985 !
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Le grand retour de Miles Davis, 1982-1985 !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

Après avoir donné un concert à Central Park, le 5 septembre 1975, Miles Davis se retire pour raisons de santé. Il faudra attendre le début des années 1980 pour le retrouver sur scène. Ce retour de Miles Davis au jazz est aujourd’hui illustré par toute une série d’inédits, d’archives et de rééditions, de son ancienne maison de disques Columbia.

Les années électriques 

À la fin des années 1960, comme pour mieux épouser les profonds bouleversements en cours, Miles Davis se lance dans l’aventure électrique. 

Il désintègre son quintet : 

  • Ron Carter, qui ne veut pas jouer de la basse électrique, quitte le groupe. Il est très vite remplacé par Miroslav Vitous, puis Dave Holland
  • Miles ne veut plus entendre parler de piano acoustique. Herbie Hancock est obligé de passer aux claviers électriques, avant de décider de voler de ses propres ailes. Il est remplacé par Chick Corea et Keith Jarrett
  • Tony Williams, qui ne trouve plus sa place dans cette nouvelle configuration, quitte également le groupe et est remplacé par Jack DeJohnette
  • Miles, à la recherche d’un nouveau son, intègre la guitare électrique de John McLaughlin. De plus, il fait adopter à sa trompette l’effet wah-wah. 

L’album le plus représentatif de cette période est très certainement Bitches Brew, paru en 1970. 

Certains critiques ont vu, dans ce chef-d’œuvre de fusion, une mutation de Miles Davis vers le rock. La réponse cinglante de l’intéressé n’a pas tardé : “ Je ne joue pas rock, je joue black !”. 

Cette période est également ponctuée d’excès en tout genre et de graves problèmes de santé, qui vont l’obliger à se mettre en retrait. 

Le 5 septembre 1975, après un concert à Central Park, il quitte la scène et ne réapparaitra plus pendant près de six années. 

Une sombre période 

C’est une véritable traversée du désert. Miles s’enferme chez lui et vit reclus dans la solitude, la dépression, l’alcool et la drogue. 

À cette époque, tout le monde, y compris lui-même, le pense perdu pour la musique.

Le retour de Miles Davis en studio le 2 mars 1978, avec Larry Coryell à la guitare, George Pavlis et Masabumi Kikuchi aux claviers, T. M. Stevens à la basse et Al Foster à la batterie. © Photo Columbia Records/Sony Music. Courtesy George Pavlis and Wendy Simmons-Taylor.

Malgré tout, il réussit à former un nouveau groupe et entre en studio le 2 mars 1978. Il y a là Larry Coryell à la guitare, George Pavlis et Masabumi Kikuchi aux claviers, T. M. Stevens à la basse et Al Foster à la batterie. Malheureusement, il revient à son silence, car il n’arrive pas à convaincre Columbia de publier l’enregistrement.

Le grand retour de Miles Davis

Vers la fin des années 1970, Miles renoue avec Cicely Tyson, qui deviendra son épouse en 1981. 

Il en fait de même avec sa sœur Dorothy et remarque très vite le groupe que vient de former son neveu, le batteur Vincent Wilburn. 

En 1981 parait The Man With The Horn, l’album de la renaissance. Il réunit le groupe de Vincent Wilburn, avec Robert Irving III et Randy Hall aux claviers et chants. Mais aussi, Felton Crews et Marcus Miller à la basse, Barry Finnerty et Mike Stern à la guitare, Al Foster à la batterie, Sammy Figueroa aux percussions et Bill Evans au saxophone. 

Cette musique, qu’il qualifie lui-même de bubble-gum music, n’est certainement pas ce qu’il a fait de mieux dans sa carrière. Néanmoins, il a remis le pied à l’étrier et c’est le plus important ! 

Comme à son habitude, Miles est un musicien de son temps. Une fois de plus, il se met au diapason des tubes pop, rock et funk de son époque. 

Des inédits et des archives

Miles Davis, The Bootleg Series, Vol. 7, That’s What Happened 1982-1985. Copyright Columbia Records.

Depuis 2011, Columbia publie régulièrement des inédits et archives du trompettiste, sous le nom de The Bootleg Series. Le volume 7, That’s What Happened 1982-1985, vient de paraitre. 

Il s’agit de deux doubles LP d’une durée de près de 4 heures.  

Le premier regroupe des inédits des sessions studio de Star People, Decoy et You’re Under Arrest. Avec des versions inédites de Human Nature de Michael Jackson et Time After Time de Cindy Lauper. Ajoutons à cela une petite curiosité ; une version inédite de What’s Love Got To Do With It de Tina Turner

Le second dévoile l’intégralité d’un concert donné au Montréal Jazz Festival, le 7 juillet 1983. 

À noter que l’ensemble existe également sous forme d’un coffret 3 CD. 

Des rééditions en vinyle 

Pour notre plus grand plaisir, Columbia réédite l’ensemble des albums studio de l’époque en vinyle : 

  • The Man with the Horn (1981). 
  • Star People (1983). 
  • Decoy (1984). 
  • You’re Under Arrest (1985). 

L’occasion de remettre en lumière une période clé de la carrière de Miles Davis et de retrouver quelques-uns des grands talents de l’époque : John Scofield, Mike Stern, Marcus Miller, Bob Berg, Mino Cinélu et Darryl Jones. 

À vos platines ! 

Hakim Aoudia. 

Notre note
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Miles Davis – That’s What Happened 1982-1985: The Bootleg Series Vol. 7

Commentaires

1
Gordon Hastie

As so often, no mention of the great electric bass player Michael Henderson, who played with Miles from late 1970-75, and died in July this year.

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