Retrouvez Gérard Garouste au Centre Pompidou !

À 76 ans, Gérard Garouste est, avec Pierre Soulages, l’un des plus grands peintres français vivants. Le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective de grande ampleur, du 7 septembre 2022 au 2 janvier 2023. 

Une enfance difficile 

Gérard Garouste naît le 10 mars 1946 à Paris. 

Il faut dire que son parcours est entièrement marqué par la figure de son père. Henri Auguste Garouste était pétainiste, antisémite, collabo pendant la guerre et capable de violences extrêmes. Il a même menacé de tuer son épouse avec un pistolet, en présence de Gérard alors âgé de 6 ans. 

Grâce au dessin qu’il pratique depuis l’enfance, il réussit néanmoins à s’exprimer. Si bien qu’interne au collège du Montcel, il réalise une bande dessinée, Puttimboum, qui aura un énorme succès auprès de ses camarades. Malheureusement, il se fait renvoyer de l’établissement par suite d’une mauvaise blague. 

Il finit par échouer dans un lycée privé, où il rencontre Elizabeth Rochline. Elle est juive, issue d’une famille communiste polonaise et deviendra sa femme. 

L’art comme refuge 

Comme pour dépasser un traumatisme, il se plonge dans la lecture des textes sacrés. Il apprendra notamment l’hébreu pour mieux étudier la Torah. 

Même s’il n’a jamais réussi à obtenir son baccalauréat, il intègre les Beaux-Arts de Paris en 1965. À l’époque, il réalise des dessins humoristiques qu’il arrive difficilement à vendre à quelques magazines. 

Dans les années 1970, il collabore régulièrement avec le théâtre Le Palace. Auteur, metteur en scène, scénographe et décorateur ; il se cherche encore. 

Une exposition de Jean Dubuffet et la découverte de l’art brut le décident.  Il a enfin trouvé sa voie : il sera peintre ! 

À cette époque, il est diagnostiqué maniaco-dépressif et fera plusieurs séjours psychiatriques. 

Trouver son propre style 

Gérard Garouste s’inspire en premier lieu des grands classiques. Il étudie Poussin, Le Greco, Le Tintoret et Rubens. D’abord, il s’intéresse à la technique, qu’il souhaite maitriser pour mieux s’en affranchir. Ensuite, il intègre à son travail des éléments des textes sacrés et des mythologies, qui le passionnent également. 

Le résultat est une peinture figurative, qui correspond aux deux faces qui cohabitent en lui. 

D’un côté, la perfection d’un classicisme plutôt froid. De l’autre, l’ébauche d’une abstraction permettant d’exprimer ses propres délires. 

Une rétrospective de grande ampleur

Cette exposition Gérard Garouste du Centre Pompidou est l’une des plus importantes jamais consacrées à l’artiste. 

Elle réunit 120 tableaux essentiels, de même que quelques sculptures. 

Elle présente également une installation inédite et nous fait découvrir son œuvre graphique. 

En bref, une occasion unique de retrouver l’un des plus importants peintres contemporains français ! 

Donc ne ratez pas Gérard Garouste, jusqu’au 2 janvier 2023 au centre Pompidou !

Hakim Aoudia.