Vaux-le-Vicomte, le château qui inspira Versailles !
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Vaux-le-Vicomte, le château qui inspira Versailles !

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Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

Situé à 50 km de Paris, à mi-chemin entre Vincennes et Fontainebleau, le château de Vaux-le-Vicomte fut édifié au XVIIe siècle par Nicolas Fouquet. Symbole de son immense ambition, il marquera également sa perte et servira de modèle au château de Versailles.

Histoire du site

À l’origine, il s’agit d’un lieu-dit d’abord nommé Vaux-Villars, puis Vaux-Praslin.

Vaux faisant référence au pluriel de val : un ensemble de petites vallées, suivi du nom des propriétaires du lieu. Comme le dernier propriétaire fut un vicomte, ce fut donc Vaux-le-Vicomte.

Plus précisément, c’est un ensemble de terres seigneuriales organisées autour d’un petit château fortifié du XIVe siècle entouré de fossés remplis d’eau vive. L’ensemble étant relié au village éponyme et aux hameaux de Jumeau et Maison-Rouge par des ponts-levis.

Le domaine appartient aux Lotin de Charny : marquis de Charny, vicomtes de Vaux et présidents au parlement de Paris, de père en fils.

Nicolas Fouquet

Nicolas Fouquet. Crédit photo.

Nicolas Fouquet naît le 27 janvier 1615 à Paris. Issu d’une riche famille de marchands drapiers d’origine angevine, son père, François, lui achète, en 1635, une charge de maître des requêtes.

Sa fortune s’accroit considérable à la suite de deux héritages. Il y d’abord celui de son père, en 1640, et celui de son épouse, en 1641.

Cette même année il acquiert le domaine de Vaux, qui lui confère le titre de vicomte.

Par la suite, protégé de Mazarin et d’Anne d’Autriche, il devient, en 1653, surintendant des finances du roi, ce qui en fait l’homme le plus puissant de France.

Pour être complet, ajoutons que Nicolas Fouquet fut un grand protecteur des arts et des lettres. Ainsi, de nombreux hommes de lettres et de sciences vivaient de son mécénat, tels que La Fontaine, Molière, Corneille ou Charles Perrault

La construction du château de Vaux-le-Vicomte

Avant de démarrer la construction de son château, Fouquet opère avec méthode. D’abord, il rachète les terres alentour. Puis il rase le vieux château, son village et les hameaux environnants. Enfin, il détourne une rivière et fait réaliser des travaux d’adduction d’eau.

Le chantier d’édification du château de Vaux-le-Vicomte, quant à lui, débute en 1653.

Pour mener à bien son projet, Fouquet s’entoure des meilleurs maîtres d’art de l’époque :

  • Michel Villedo, maître général des bâtiments du roi, ponts et chaussées de France.
  • Louis Le Vau, premier architecte du roi.
  • Charles Le Brun, premier peintre du roi et directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
  • André Le Nôtre, premier jardinier du roi.

Ainsi, les travaux d’aménagements extérieurs se terminent en 1658 et alors démarre l’agencement intérieur de la bâtisse.

Vue et perspective du château de Vaux-le-Vicomte du coté de l’entrée. Gravure du XVIIe siècle. Crédit photo.

Le résultat est un pur chef d’œuvre ; parfaite alliance de l’architecture classique française et du baroque italien. En effet, le château de Vaux-le-Vicomte préfigure plus d’un demi-siècle d’art français. C’est le point central d’une ingénieuse mise en scène spatiale qui fait de la bâtisse et du jardin une composition unifiée. Cette notion d’ensemble cohérent est matérialisée par le corps central du château, qui à travers ses trois immenses baies laisse voir le jardin en aval.

De plus, il est à noter l’utilisation de deux techniques innovantes pour l’époque. D’abord celle de la transparence, qui consiste à supprimer tout élément empêchant le regard. Puis celle de la perspective ralentie, qui consiste à agrandir les éléments du jardin, au fur et à mesure que le regard s’éloigne du château.

Chute et disgrâce de Nicolas Fouquet

La prodigieuse fortune de Nicolas Fouquet provenait en partie d’héritage. Mais cet homme extrêmement ambitieux sut également profiter de sa position pour se rémunérer, en commettant au passage toute une série d’irrégularités. Il faut noter ici que ce grand seigneur se conformait à ses armes (foucquet veut dire écureuil) et à la devise de sa famille “ Quo non ascendo ? “ : jusqu’où ne monterais-je pas ?

En effet, l’ascension de Fouquet provoque de nombreuses jalousies. Notamment celle de Jean-Baptiste Colbert, autre ministre du roi. Ce dernier, après avoir vérifié les comptes du surintendant, découvre ses malversations et s’empresse d’en informer Louis XIV.

De plus, Fouquet commet l’erreur de blesser l’orgueil du roi. Ainsi, le 17 août 1661, il organise en son honneur une fête somptueuse. Il y a là près de 700 invités, avec représentations de pièces de théâtre et feux d’artifice.

Le château de Vaux-le-Vicomte en fête. Crédit photo.

C’en est trop, quelques jours après l’évènement, Louis XIV charge son plus célèbre mousquetaire, le Capitaine d’Artagnan, de l’arrêter. Ce sera chose faite le 5 septembre 1661, à Nantes.

Le procès de Nicolas Fouquet dure trois ans. Il est finalement condamné à la détention à perpétuité et meurt le 23 mars 1680, à la forteresse de Pignerol.

Vaux-le-Vicomte de nos jours

À la mort de Nicolas Fouquet, le château de Vaux-le-Vicomte passe de mains en mains, jusqu’à être racheté par Alfred Sommier, riche industriel et grand amateur d’art, en 1875.

Depuis, ce sont les Vogüé, descendants des Sommiers, qui gèrent le château, depuis son ouverture au public, en 1968.

Un somptueux décor de cinéma

Pour terminer, rappelons que le château de Vaux-le-Vicomte a servi de décor de cinéma à de nombreux films :

Une visite indispensable pour un château d’exception, certes moins grand que Versailles qu’il inspira, mais très certainement beaucoup plus élégant.

Rosa Tandjaoui.

Notre note
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Le château de Vaux-le-Vicomte : histoire et actualités d’un chef d’oeuvre du 17ème siècle

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