Blois, le château dans la ville !
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Blois, le château dans la ville !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 8 minutes

Situé à deux heures de Paris et moins d’une heure d’Orléans, avec son célèbre escalier, véritable chef-d’œuvre de l’art français, le château royal de Blois étend son histoire millénaire dans le Moyen Âge, la période gothique, la Renaissance et l’art classique. Un édifice qui accueillit les destinées de 7 rois et 10 reines de France.

Les origines d’une ville…

Des fouilles archéologiques menées dans les années 1990, sur le promontoire du château actuel et dans la ville basse de Blois, attestent d’une présence humaine à l’époque gallo-romaine. Bien qu’aucun texte ne mentionne la ville de Blois à cette période, il est difficile d’imaginer que cette falaise découpée en triangle, qui occupe une position plus que stratégique, n’ait jamais été occupée.

La première mention de la ville de Blois est à mettre au crédit de l’historien Grégoire de Tours. Ainsi, en l’an 584, il fait mention des Blésois ou Blesinses.

Grégoire de Tours. Gravure de François-Jacques Dequevauviller colorisée, d’après Louis Boulanger. Crédit photo.

Au VIIe siècle, l’anonyme de Ravenne, fameux géographe dont nous est parvenu le manuscrit, mais pas le nom, nomme la ville Blezis.

Enfin, l’existence de monnaies d’or mérovingiennes frappées de la légende : Bleso Castro, vient attester de l’importance de la ville.

…Indissociables de celles d’un château

La première mention du château de Blois apparaît, quant à elle en 834, dans les annales de l’abbaye de Saint-Bertin, où est cité le Blisum castellum. Un acte de 903 spécifie même que ce château est ancien, vetus castellum.

Puis une confirmation, doublée d’une précision, est apportée par la charte de fondation de l’abbaye de Saint-Lomer. Celle-ci distingue, en 924, la ville, Blesis castrum, du château, castellum Blesense.

Ancienne abbaye Saint-Lomer, ou ancien Hôtel-Dieu à Blois. Gravure (1645). Copyright Michel Germain.

Les comtes de Blois

Probablement bâti sur l’emplacement d’un camp romain, le château de Blois a longtemps été une place forte strictement aménagée pour la défense. Ainsi, c’est sous le règne de Thibaud le Tricheur, premier comte héréditaire de Blois au milieu du Xe siècle, que la forteresse est reconstruite. Bien sûr, elle conserve toutes ses fonctions défensives, mais signe d’un changement d’époque, son habitation en est rendue confortable et agréable.

Monnaie frappée au nom de Thibaud 1er, dit le Tricheur, premier comte de Blois. Copyright château Royal de Blois.

C’est probablement sous son règne que fut également fondée l’église Saint-Sauveur. Cette dernière sera construite dans l’enceinte même du château et subsistera jusqu’à la Révolution, puisqu’elle sera détruite en 1793.

À sa mort, Thibaud le Tricheur transmet son domaine à ses descendants successifs pendant près de deux siècles et demi.

Ainsi, les comtes de Blois restaurent les fortifications du château dans leur totalité, au XIIe siècle, puis édifient la grande salle de justice, aujourd’hui dénommée salle des États généraux, longue de trente mètres et large de dix-huit, rare témoignage parfaitement conservé du château comtal du XIIIe siècle.

Une résidence royale

À la mort de Thibaud VI, dernier comte de Blois en 1218, le comté échoit à la maison de Châtillon. Il en va ainsi, jusqu’à ce que Guy de Châtillon, ayant perdu son fils unique, âgé et dans une situation financière précaire, vend le comté de Blois à Louis 1er duc de Touraine et frère du roi Charles VI, en 1391.

Devenu duc d’Orléans, Louis 1er n’a guère le temps de s’occuper de son domaine. Ainsi, c’est son fils Charles d’Orléans qui entame de grands travaux d’embellissements, y installe sa cour en 1440 et en fait un lieu d’art et de culture, où brille notamment François Villon.

Louis XII

À la suite de la mort soudaine du roi Charles VIII à Amboise en 1498, son fils accède au trône de France sous le nom de Louis XII. Dès lors, Blois et son château deviennent une résidence royale. Le roi s’y fixe définitivement en 1499 avec Anne de Bretagne, qu’il vient d’épouser.

Vue cavalière du château de Blois. Jacques I Androuet du Cerceau (1575). Crédit photo.

C’est à cette époque que le château est modernisé, avec la construction de trois nouvelles ailes, dont il ne subsiste aujourd’hui que l’aile Louis XII, la chapelle Saint-Calais et le galerie Charles d’Orléans. De plus, et à l’aplomb de l’aile François 1er actuelle est réalisé un vaste ensemble de jardins répartis sur trois niveaux de terrasses.

François 1er

En 1515, à la mort de son beau-père Louis XII, François d’Angoulême devient roi sous le nom de François 1er.

Portrait de François Ier en costume d’apparat. Jean et François Clouet (1527). © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski.

Dès lors, il remet le château de Blois en chantier et y affirme son attrait pour une modernité influencée par l’architecture italienne. Ainsi, le rez-de-chaussée accueille les cuisines et offices, les deux étages, les appartements royaux et des chambres pour les seigneurs de la cour sous les toits. Les façades en pierres blanches sont décorées de salamandres sculptées et percées de majestueuses fenêtres encadrées de moulures.

Mais il y a surtout cet escalier monumental, semi-extérieur, qui reprend la tradition française de la vis hors œuvre avec un décor Renaissance. Un petit bijou d’architecture entièrement percé de baies s’ouvrant sur des balcons ; autant fait pour voir que pour être vu.

Il faut ajouter pour être complet qu’en même temps et à une quinzaine de kilomètres de là, François 1er lance également le chantier du château de Chambord.

Sous le règne des Valois

Tout au long du XVIe siècle, le château de Blois reste une demeure régulièrement fréquentée par les rois de France.

Ainsi se suivent Henri II, François II et Catherine de Médicis, sous la minorité de Charles IX.

L’assassinat du duc de Guise

Mais l’évènement historique le plus célèbre du château reste l’assassinat du duc de Guise.

À la fin du XVIe siècle, Henri III, roi de France, n’a pas de descendance. De plus, la mort de son frère, le duc d’Anjou en 1584, condamne la dynastie des Valois à l’extinction.

Selon la loi salique, l’héritage de la couronne revient au chef de la maison de Bourbon, Henri de Navarre, qui s’avère être protestant.

De leur côté, les catholiques réunis autour de la Ligue s’organisent pour offrir la couronne à leur chef, le duc Henri de Guise. Ainsi, la Ligue catholique ne cesse de s’étendre et gagner en pouvoir. À tel point que le 12 mai 1588 lors des émeutes de la journée des barricades, le roi est chassé de Paris et contraint de se réfugier à Blois.

C’en est trop : sous couvert d’une réunion des États généraux, Henri III convoque le duc de Guise et le fait assassiner, ainsi que son frère le cardinal de Guise, au château de Blois, les 23 et 24 décembre 1588. Le roi sera néanmoins assassiné à son tour le 1er août 1589, par le moine dominicain ligueur, Jacques Clément.

L’assassinat du duc de Guise. Delaroche Paul (1797-1856). Copyright château, musée des Beaux-Arts de Blois.

Sous le règne des Bourbons

Désormais, il appartient à Henri de Navarre, devenu malgré tout Henri IV, de restaurer la paix civile. Ce dernier effectue de courts, mais réguliers séjours, qui maintiennent le statut de résidence royale du château de Blois.

Un peu plus tard, Louis XIII et Anne d’Autriche y habitent entre 1617 et 1619. Ce dernier organise même un coup de majesté contre la reine mère, qui y sera exilée. Ainsi, c’est en 1619 que Marie de Médicis s’évade de sa prison grâce à une échelle de corde, franchissant au passage un mur de près de 40 m.

Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII et prince héritier de la couronne de France, reçoit les duchés d’Orléans et de Chartres, augmentés du comté de Blois, à l’occasion de son mariage avec Marie de Bourbon, duchesse de Montpensier. Dès 1634, il réside à Blois et décide de restaurer entièrement son château. Malheureusement, les travaux sont arrêtés en 1638, la naissance de Louis XIV le privant de son statut d’héritier présomptif.

Sous Louis XIV

À sa mort en 1660, le comté revient à Louis XIV. Ce dernier lui préfère les châteaux du Louvre, de Saint-Germain-en-Laye, puis de Versailles dès 1682.

De surcroit et fait extrêmement rare pour l’époque, il décide en 1697 de créer un diocèse à Blois, aux dépens de Chartres. Ainsi, l’église Saint-Solenne devient la cathédrale Saint-Louis et son premier évêque Monseigneur de Bertier fait édifier, dès 1700, un évêché accompagné de somptueux jardins. Ces travaux amènent à la destruction de certains remparts et marquent le début de l’ouverture du château de Blois vers la ville.

Le château de Blois au XVIIIe siècle. Lithographie de C. Molle à partir d’un dessin de Charles-Caïus Renoux. Crédit photo.

Au XIXe siècle

Abandonné par les rois de France, le château est transformé en caserne en 1788. De plus, il subit de nombreuses dégradations pendant la Révolution, jusqu’à devenir par décret du 10 août 1810, propriété de la ville de Blois. À la suite, l’armée y installe dortoirs et casernements.

Lorsqu’Honoré de Balzac et Victor Hugo s’indignent de l’état du château de Blois, il est classé Monument historique dès 1840.

À la même époque et à l’initiative de Prosper Mérimée, une restauration complète confiée à l’architecte Felix Duban est menée.

château de Blois, lavis de Félix Durban (1844). Crédit photo.

Au XXe siècle

L’escalier de l’aile Gaston d’Orléans est réalisé en 1932, sur le modèle de celui de Maisons-Laffitte, construit par Mansart.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est touché par les bombardements de 1940 et surtout d’août 1944.

Il bénéficie d’un exceptionnel programme de rénovation sous le mandat de Jack Lang, alors maire de Blois et ministre de la Culture.

Le château Royal de Blois. Copyright OTBC.

Sachez enfin que le 1er étage de l’aile Louis XII du château de Blois abrite le musée des Beaux-arts de la ville. Ici, plus de 300 peintures, sculptures et objets d’art, parmi les plus remarquables, sont présentés et regroupés par thèmes. Il y a là les œuvres majeures d’artistes remarquables : Ingres, Rubens, Boucher…

À découvrir en famille

La visite du château de Blois convient parfaitement aux enfants à partir de 10 ans.

En effet, celle-ci peut tout à fait s’inscrire dans le prolongement des programmes de l’Éducation nationale :

  • Au temps de la guerre de cent ans fait partie du programme d’Histoire du CM1,
  • Le temps des rois fait partie du programme d’Histoire et géographie du CM1,
  • La Renaissance fait partie du programme d’Histoire et géographie du CM1,
  • Le Moyen Âge fait partie du programme d’Histoire de 5ème.

Un lieu d’exception encore habité par le souvenir de ses hôtes illustres !

Rosa Tandjaoui.

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