Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?
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Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

Pourquoi Star Wars, cette épopée devenue culte, qui se déroule : « il y a bien longtemps, dans une galaxie très lointaine », a-t-elle autant d’influence sur notre culture populaire ? Où, comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?

Une œuvre-monde

S’il est souvent question d’univers lorsqu’il s’agit de science-fiction et de fantasy, c’est essentiellement parce que ces œuvres en créent. Mais aussi et surtout parce qu’elles sont elles-mêmes pensées comme d’immenses dispositifs multi médiatiques. 

L’exemple le plus parfait de ces œuvres-mondes, et celui qui sert encore aujourd’hui de modèle reste Le Seigneur des Anneaux de J. R. R. Tolkien. Il y a là un monde rationnel, qui ressemble beaucoup au nôtre. De plus, il est assez riche pour que l’on puisse, à chaque fois, en découvrir de nouveaux éléments. 

Une œuvre née de l’imagination d’un homme

Lorsque Georges Lucas commence à travailler sur le scénario de Star Wars, il est encore étudiant en cinéma.

Georges Lucas
Georges Lucas. Copyright Georges Lucas. (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

À l’époque, 2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick est le plus gros succès commercial pour un film de science-fiction. C’est l’adaptation d’une œuvre littéraire, avec une réflexion philosophique assez complexe. Lucas décide de s’en servir comme d’un parfait contre-exemple.

2001, l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick. Bande Annonce. (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

Ainsi, il s’inspire des séries télévisées de son enfance. Qui sont elles-mêmes inspirées des comics et autres pulps fictions : « Je voulais faire un film à la manière des grands serials des années trente comme Flash Gordon, comme je n’ai pas pu avoir les droits de Flash Gordon j’ai fait Star Wars. » 

Un univers étendu

Georges Lucas imagine un univers foisonnant fourmillant de références. Il y a là le japon des samouraïs, les westerns, la chevalerie, la mythologie et même le hippie New Âge. 

Dès lors, bien plus qu’une saga de science-fiction, il crée un monde. Un univers narratif extrêmement riche qui laisse le champ libre à toute une série de développements ultérieurs. Il s’agit ici de la première véritable franchise de produits dérivés au monde. Mais aussi d’un univers narratif assez vaste pour être développé quasiment à l’infini. 

Beaucoup de choses ont été dites sur cet univers créé par Georges Lucas dans le film éponyme réalisé en 1977.

La guerre des étoile (1977). (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

Premier épisode d’une trilogie, suivie d’une prélogie, de films dérivés, de téléfilms et de séries. Mais également de dessins animés, de livres, de jeux vidéo et de tout un tas de goodies. Toujours est-il que la grande force de cette saga réside dans sa capacité à nous parler de nous-mêmes. Mais surtout de notre histoire, de notre passé, de notre présent et de notre avenir. 

Le gardien de l’Holocron

Pour illustrer mon propos, il me faut vous parler de Leland Chee. Grand fan de Star Wars, ce dernier est embauché par Lucasfilm en 1997 comme testeur de jeux vidéo.  

En 2000, il devient gardien de l’Holocron, cet artefact de forme cubique ou pyramidale utilisé par les Jedi pour transmettre des messages holographiques. 

Plus prosaïquement, il devient responsable de la continuité de l’univers Star Wars.

Star Wars: The Holocron. (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

Ainsi il est chargé de créer, maintenir et développer une base de données de toutes les connaissances sur Star Wars, avec plus de 60 000 entrées contenant des informations sur chaque personnage, créature, planète, véhicule, arme, etc. 

La philosophie de Star Wars

Il y a une dimension morale, quasi religieuse, dans cet éternel combat entre le bien et le mal incarné par le personnage de Dark Vador et son basculement du côté obscur de la force.  

Bien sûr, l’emprunt à la sagesse orientale est évident. Mais comment ne pas voir dans l’expression récurrente utilisée par les Jedi, Que la Force soit avec vous, l’inspiration chrétienne de la formule : Que le Seigneur soit avec vous.  

Il y a également une dimension politique et une réflexion sur le pouvoir évidentes, notamment dans la dualité entre la République et l’Empire, la représentation d’un univers globalisé et le basculement fatal dans la dictature et la guerre.

Une bande originale mythique

Longtemps, George Lucas a voulu mettre en musique son film avec des extraits de grands compositeurs de musique classique. En effet, il souhaitait suivre l’exemple de Stanley Kubrick dans 2001, l’Odyssée de l’Espace. Ainsi, Anthony Daniels, qui interprète C-3PO à l’écran, se rappelle de la première projection privée du premier épisode de Star Wars : « La première fois que j’ai vu Star Wars sur écran, la bande originale comportait encore le Boléro de Ravel. »

Lorsqu’il change d’avis et opte pour une musique originale, il demande conseil à son ami Steven Spielberg, qui l’oriente vers John Williams, compositeur de la bande originale de son dernier film, Les Dents de la Mer.

John Williams s’inspire de la musique romantique du XIXe siècle et utilise à merveille tous les avantages offerts par un orchestre symphonique. De plus, il reprend la technique du leitmotiv, popularisée par Wagner dans sa tétralogie de L’Anneau du Nibelung. Ainsi, les personnages importants disposent de leur thème propre et récurrent, qui intervient tout au long du film et permet de le marquer dans l’esprit du téléspectateur.

John Williams : Star Wars Theme. (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

Une journée mondiale

Aussi étonnant que cela paraisse, il existe une journée mondiale dédiée à la saga Stars Wars. 

À l’origine de cette date, il y a tout d’abord un jeu de mots : Que la Force soit avec vous, qui se prononce May the Force be with you en anglais, qui a été changé par May the fourth be with you : Que le 4 mai soit avec vous

Le parti conservateur britannique, au lendemain de l’élection de Margaret Thatcher au poste de Premier ministre le 4 mai 1979, s’acheta une demi-page de publicité dans le London Evening News, disant : « May the Fourth be with You, Maggie. Congratulations ! : Que le 4 mai soit avec vous, Maggie. Félicitations ! » 

Walt Disney Pictures qui rachète Lucasfilm en 2012, l’ajoute à son calendrier officiel et l’utilise de plus en plus comme un puissant outil de communication. 

La réalité dépasse la fiction

Star Wars imprègne tellement notre culture populaire que la réalité finit par dépasser la fiction.

En 2012, un blog étudiant estime le coût de construction de la fameuse Étoile noire à 852 millions de milliards de dollars. L’article fait le tour du monde, est évalué par de nombreux experts, dont le prix Nobel d’économie Paul Krugman, pour finir par se transformer en une pétition demandant la construction de cette station spatiale de combat d’ici 2016 à la Maison-Blanche.

Devant les proportions que prend cette affaire, l’administration américaine est obligée de répondre de façon officielle et laconique par la négative : « l’administration Obama s’oppose à l’annihilation de planètes » et ne veut pas « dépenser l’argent des contribuables pour une structure dont les défauts peuvent être exploités par un unique vaisseau ennemi. » 

10 ans sous l’égide de Disney

Après une décennie d’exploitation de la saga Star Wars par la firme aux grandes oreilles, le bilan est mitigé.  

Alors que l’épisode VII, Le Réveil de la Force, sorti en 2015, est un immense succès, avec plus de 2 milliards de dollars de recettes, l’épisode VIII, Star Wars, les Derniers Jedi, réalise des scores plus que moyens. Mais ce n’est rien face à la déroute du spin-off Solo : a Star Wars story, qui est le premier film de la franchise à perdre de l’argent, en 2018. 

Depuis, Disney tente de renouveler la saga par les séries. Après The Mandalorian, The Book of Boba Fett et Obi-Wan Kenobi, la plateforme Disney+ lance Andor à partir du 21 septembre 2022.

Star Wars : Andor. Bande Annonce. (Comment la saga Star Wars a redéfini la pop culture ?).

Ainsi, Disney a peut-être compris dans la douleur que Star Wars n’était pas une marque comme les autres.  

En tout état de cause, une œuvre qui n’a pas fini de nous surprendre et nous fasciner.

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Hakim Aoudia. 

Notre note
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Commentaires

1
Carole Desvilles

Chouette article ... En ce qui me concerne .. ce qui vient après la première trilogie ( la seule en fait , faut pas se leurrer hin ) est sans autre interret que de contenter la "communauté SW" .. ( nombreuse )
J'admets la pré car j'attendais depuis trop longtemps cette " suite " .... même si pour moi c'est sans importance , la tri originelle se suffit a elle même .. Quand à la musique .. oh JW ... je pourrais dire a quel moment nous sommes dans la saga rien qu'avec la musique .. Tout le restant sous forme de séries ou de "cross" ou de genèse de tel ou tel personnage .. franchement non .. Quand a Disney .. bah voila .. la machine a gros sous est la donc vous allez continué a en ingurgiter .. sous toutes les formes ..

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