<strong>Visitez l’exposition Baya à l’Institut du monde arabe !</strong> 
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Visitez l’exposition Baya à l’Institut du monde arabe ! 

Paris

- Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

Avec l’exposition Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin, découvrez l’une des artistes les plus extraordinaires de l’art algérien. À l’Institut du Monde arabe du 8 novembre 2022 au 26 mars 2023.

Une artiste précoce

Fatma Haddad, surnommée Baya, naît le 12 décembre 1931, à Bordj el Kiffan, ex Fort-de-l’Eau, près d’Alger.

Orpheline dès l’âge de 5 ans, elle est recueillie par sa grand-mère. Celle-ci travaille à l’époque comme domestique dans une ferme appartenant à une famille de colons.

Là, Marguerite Caminat-Benhoura, maîtresse des lieux et amatrice d’art éclairée, remarque son attrait pour le dessin, la peinture, la sculpture et la prend sous son aile. Ainsi, elle veille à ce qu’elle apprenne à lire et écrire, et met à sa disposition papiers, crayons, gouaches et glaise pour lui permettre de s’exprimer à travers l’art.

Bien plus tard, Baya décrira Marguerite comme une sorte de mère adoptive, ajoutant : « J’ai commencé très jeune. À cinq ans environ, j’avais trouvé une revue pour enfants et je m’étais mise à copier les dessins. Alors, on m’a dit que ce n’était pas bien, que c’était défendu, que ça ne servait à rien de copier. Si je voulais peindre, je devais peindre ce qui me passait par la tête, mais ne jamais recopier. »

Une reconnaissance précoce

Quelques années plus tard, son travail attire l’attention du peintre et plasticien Jean Peyrissac, puis du célèbre marchand d’art Aimé Maeght, qui vient, le 6 décembre 1945, d’inaugurer sa première galerie et d’y organiser une exposition Henri Matisse qui crée l’événement. Ce dernier tombe immédiatement amoureux des gouaches de la jeune artiste et lance : « C’est cela que je veux exposer ! »

Le vernissage de l’exposition a lieu le 24 novembre 1947, au 13 de la rue de Téhéran, à Paris.

Paris, Maeght éditeur, 1947. In-folio (380 x 280 mm) en feuilles, 8 pages. 6 LITHOGRAPHIES EN COULEURS. Texte d’ André Breton “Baya”, Emile Dermenghem “Baya et l’Afrique, Jean Peyrissac et Jacques Kober. Baya fait le récit d’un conte nord-africain “Le grand Zoiseau”. Exposition BAYA à la Galerie Maeght en novembre 1947. (Réimpression Arte-Maeght-Impression lithographique).‎

Baya est une artiste inconnue, mais sont présents Madame Michelle Auriol, épouse du Président de la République Vincent Auriol, Yves Chataigneau, gouverneur général de l’Algérie, Kaddour Ben Ghabrit, recteur de la mosquée de Paris et l’écrivain Albert Camus.

De plus, l’événement est très largement couvert par la presse, au point même d’être filmé. En effet, un article lui sera consacré en février 1948, dans l’édition française du magazine Vogue, dont la jeune fille, âgée de 16 ans à l’époque, fera la couverture.

Baya Mahieddine dans Vogue en février 1947. (© Edmonde Charles-Roux/Vogue)l’IMA.

Un besoin de renouveau

La réception de l’œuvre de Baya en France à l’époque s’insère dans un contexte artistique de rupture avec les formes académiques et politiques lié à la décolonisation.

Il y a en France et en Occident un besoin de renouveau qui est clairement exprimé par André Breton dans son texte rédigé pour le catalogue de l’exposition : « Le voici déjà loin de nous, ce vieux monde dit plaisamment civilisé, ce monde à bout de souffle, ce dragon aux cent mamelles taries, ce monstre terrassé dont les écailles se décomposent en tout ce que l’aberration de la pensée humaine a cru devoir énumérer de races et de castes pour pouvoir les dresser les unes contre les autres et dont la gueule n’a cessé de vomir le carnage et l’oppression. »

À la suite de cette exposition, Pablo Picasso l’invitera même à travailler avec lui en 1948.

Pablo Picasso, Les femmes d’Alger (Version ‘O’), huile sur toile, 114 x 146,4 cm. © Christie’s.

Une tentative de définition

Certains qualifieront l’œuvre de Baya d’art brut, tel que l’exprime Jean Dubuffet : « […] des ouvrages artistiques tels que peintures, dessins, statues et statuettes, objets divers de toutes sortes, ne devant rien (ou le moins possible) à l’imitation des œuvres d’art qu’on peut voir dans les musées, salons et galeries ; mais qui au contraire font appel au fond humain originel et à l’invention la plus spontanée et personnelle ; des productions dont l’auteur a tout tiré (inventions et moyens d’expression) de son propre fond, de ses impulsions et humeurs propres, sans souci de déférer aux moyens habituellement reçus, sans égard pour les conventions en usage. »

D’autres parleront d’art naïf ou d’art surréaliste. En tout état de cause, il s’agit à la fois de l’expression intuitive d’une nécessité, mais aussi d’un projet réfléchi et raisonné de produire une œuvre artistique propre.

Baya invente son style, inspiré de l’art tribal et populaire algérien, et le peuple de femmes aux costumes chatoyants, d’oiseaux, d’animaux et d’objets qui enrichissent sa dimension symbolique et onirique.

Interruption et retour à l’art

En 1953, Baya épouse Mahieddine Hadj Mahfoud, grand maître de la musique classique algérienne. Elle aura 6 enfants et cessera son activité artistique pendant une dizaine d’années.

Au début des années 1960, elle reprend le chemin de la création et voit l’Algérie, nouvellement indépendante, lui consacrer une rétrospective.

Dès lors et jusqu’à sa mort le 9 novembre 1998 à Blida, elle ne cesse de peindre et d’exposer dans le monde entier.

Baya en 1998. Copyright Elmarsa Gallery, Tunis-Dubai.

L’exposition Baya, icône de la peinture algérienne. Femmes en leur Jardin

Organisée dans le cadre des célébrations des 60 ans de l’indépendance de l’Algérie, 2022. Regards sur l’Algérie à l’IMA, cette exposition nous permet de (re)découvrir une artiste, certes discrète, mais majeure du patrimoine culturel algérien. Au même titre que Mohammed Khadda, M’hamed Issiakhem, Abdallah Benanteur et Choukri Mesli, pour ne citer que ceux-là !

Rosa Tandjaoui.

Notre note
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Baya, retour sur le parcours flamboyant d’une icône de la peinture algérienne – Exposition

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