Les Bassins des Lumières de Bordeaux, ancienne base sous-marine devenue un centre d’art numérique, proposent deux expositions multimédias et immersives autour de deux grands maîtres des Beaux-Arts : Dalí, l’énigme sans fin et Gaudí, architecte de l’imaginaire, du 3 février 2023 au 7 janvier 2024.

Dali, l’énigme sans fin

Une personnalité originale et passionnée

Salvador Felipe Jacinto Dalí y Doménech naît le 11 mai 1904 à Figueras, en Catalogne (Espagne). Très jeune, il manifeste son intérêt pour le dessin et la peinture, révélant déjà sa personnalité originale et passionnée.

En 1922, il intègre l’Académie royale des Beaux-Arts Saint-Ferdinand de Madrid et se perfectionne en dessin, peinture et sculpture. Cependant, il est brièvement expulsé de l’école l’année suivante pour incitation à la rébellion.

C’est à cette époque qu’il rencontre Federico García Lorca et Luis Buñuel, tandis qu’au cours de son premier voyage à Paris, en 1926, il fait la connaissance de Picasso.

Là, il rejoint André Breton, René Magritte et Max Ernst, en intégrant le groupe surréaliste. Il fait également la connaissance de Gala, épouse du poète Paul Éluard, qui deviendra sa femme.

Un artiste imaginatif et prolifique

Artiste extrêmement imaginatif, il aborde des thèmes aussi variés que le rêve, la sexualité, la mort, la nourriture, la nature et la religion. Ainsi, ses toiles les plus célèbres sont : La Persistance de la mémoire et Christ de saint Jean de la Croix.

Dalí est également un artiste hautement prolifique. Ainsi, en plus de dessiner, peindre et sculpter, il écrit et illustre des livres, conçoit des décors et des costumes pour l’opéra, réalise des films et crée des bijoux et des meubles.

Il décède le 23 janvier 1989, à l’âge de 84 ans.

Gaudí, architecte de l’imaginaire

Un fou ou un génie

Antoni Gaudí i Cornet naît le 25 juin 1852 à Reus, en Catalogne (Espagne).

Issu d’un milieu modeste, il travaille comme dessinateur pour des cabinets d’experts en construction, afin de payer ses études d’architecture à Barcelone. Déjà, il manifeste une volonté d’originalité en s’éloignant des canons académiques. Ainsi, lors de la remise de son diplôme, en 1878, le directeur de son école dira : « Nous avons accordé le diplôme à un fou ou à un génie. Le temps nous le dira. »

Proche du peuple et des idées socialistes, il fait de Barcelone son terrain de jeu privilégié, réalisant la majorité de ses œuvres dans cette ville.

Il faut dire qu’à l’époque, Barcelone est une ville florissante dans laquelle se développe une haute bourgeoisie industrielle et c’est parmi cette dernière que Gaudi trouve ses clients.

Ainsi, Eusebi Guëll, qui avait fait fortune dans l’industrie textile, lui commandera cinq bâtiments.

Un digne représentant du modernisme en architecture

Gaudi est un représentant du modernisme en architecture, qui reprend la majorité des codes et innovations de l’art nouveau : volonté de rompre avec le classicisme et attrait pour l’ornementation, les arts décoratifs, la nature, les formes naturelles et les lignes courbes.

De plus, sa technique architecturale ne comporte pas de plans précis. En effet, il réalise des esquisses, puis se rend sur les chantiers afin de modifier les ouvrages en fonction de leurs avancements et en accord avec les ouvriers et artisans qui y travaillent.

Lorsqu’il décède en 1926, Gaudi ne laisse pas d’écrits et il faut attendre le dernier quart du XXe siècle pour voir son œuvre célébrée.

Les Bassins des Lumières de Bordeaux

Il s’agit du plus grand centre d’art numérique au monde, installé à Bordeaux dans une ancienne base sous-marine allemande de la Seconde Guerre mondiale.

L’ensemble comprend quatre bassins de 110 m de long sur 22 m de large et 12 m de hauteur, avec 90 vidéoprojecteurs et 80 enceintes qui permettent de projeter les images sur 12 000 m² de surface.

À découvrir en famille

Une expérience inoubliable à vivre en famille ; l’exposition étant recommandée aux enfants à partir de 8 ans.

En effet, celle-ci peut tout à fait s’inscrire dans le prolongement des programmes de l’Éducation nationale. Elle peut, notamment, constituer un outil complémentaire de l’enseignement des arts plastiques des cycles 3 et 4 : du CM1 à la 3e.

Rosa Tandjaoui.