Un rêve américain qui décoiffe à Orléans !
Orchestre Symphonique d'Orléans John Adams Duke Ellington Stephen Sondheim George Gershwin

Un rêve américain qui décoiffe à Orléans !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

L’Orchestre Symphonique d’Orléans (OSO) a offert un concert original et endiablé ce samedi 4 février au théâtre. Gerald Scholl, percussionniste venu de Wichita (USA), a conquis l’auditoire, accompagné par un orchestre rondement mené par Marius Stieghorst.

Par Anne-Cécile Chapuis

La musique américaine est loin d’être plébiscitée par les oreilles habituées aux harmonies classiques. Le pari de la programmation était donc osé et ambitieux. L’occasion en a été donnée par le cinquantième anniversaire du jumelage Orléans Wichita qui prépare de nombreuses festivités pour fêter l’évènement.

Un hôte de marque

Tout s’est construit sur un échange. Orléans recevait Gerald Scholl, timbalier, alors que le trompettiste orléanais Vincent Mitterrand s’envolera pour Wichita pour un concert consacré entre autres à Tomasi et Stravinsky. Et le maillage entre Orléans et sa ville jumelle va plus loin encore, avec l’épouse du timbalier, Dominique Corbeil qui a rejoint le pupitre de violons 2, et avec le premier violon solo, Sharon Roffman, d’origine américaine.

Gerald Scholl est timbalier solo de l’Orchestre Symphonique de Wichita, timbalier principal et batteur de l’Orchestre de Tulsa et Percussionniste principal de l’Orchestre du Festival de Musique du Colorado. (Un rêve américain qui décoiffe à Orléans). Crédit photo orchestre-orleans.com.

Tout était réuni pour un voyage outre Atlantique qui n’a pas déçu la salle comble.

Un programme haut en couleurs et en surprises

Le concert commence par une musique « minimaliste » de John Adams qui mérite avertissement. Marius Stieghorst donne des explications et conclut « si vous croyez entendre un disque vinyle rayé, c’est normal, c’est l’effet voulu ! » Et de fait, c’est une musique répétitive et rythmée qui dérange, qui interroge et finit par séduire l’auditeur et l’emporter dans son tourbillon.

John Adams – The Chairman Dances (1985). (Un rêve américain qui décoiffe à Orléans).

Le moment attendu était celui du concerto pour timbales de Michael Daugherty. Une rareté. Écrite en 1954, la pièce « Raise the roof » littéralement « soulever le toit » est inspirée de la construction des grands monuments. Elle révèle un jeu de 7 timbales avec un système de pédales made in USA, mises en résonance par une palette de baguettes qui permettent de partir de thèmes grégoriens puis d’explorer les sphères du jazz ou de la musique cubaine. Gerald Scholl fait frissonner, secoue, déchaîne, explose l’atmosphère, ovationné par un public qui ne cache pas son plaisir.

Michael Daugherty : Raise the Roof. Detroit Symphony Orchestra sous la direction de Neeme Jarvi. (Un rêve américain qui décoiffe à Orléans).

Une deuxième partie axée sur le jazz et la comédie musicale

La deuxième partie fait appel à des thèmes plus connus. The essential Ellington (1938) d’Ellington et Strayhorn est la compilation de sept chansons parmi les plus représentatives de la carrière des deux compositeurs. La direction de Marius Stieghorst prend des allures de danses, entre swing et foxtrot !

Une jolie pièce de Sondheim « A Little Night Music » fait la part belle aux cordes et au piano. Toute en douceur et mélodie, elle offre une pause de sérénité au milieu de ce concert riche en rythmes et sons.

Le concert se termine en apothéose avec le célèbre « Un américain à Paris » de George Gershwin (1898-1937) avec ses airs connus, ses rythmes, ses effets produits par les instruments soli et même les klaxons illustrant au plus près l’agitation parisienne.

George Gershwin : un américain à Paris – Andrè Previn. (Un rêve américain qui décoiffe à Orléans).

Le public est conquis

Un bis endiablé, interprété par les musiciens tous debout et scandés par la salle, clôt la soirée. Dans une dernière pirouette, le chef s’éclipse avant de revenir faire saluer les différents pupitres et solistes de l’orchestre. La salle applaudit longuement, pari gagné !

Une générale dédiée aux partenaires et mécènes

Ce vendredi soir, la générale était exceptionnellement ouverte aux partenaires et mécènes de l’Orchestre symphonique d’Orléans. L’occasion de découvrir en écoutant les derniers ajustements à la veille du concert, en présence durant la première partie des musiciens en herbe de Demos, le travail et l’exigence du chef, Marius Stieghorst. Voilà une musique américaine qui si elle ne manque pas d’attraits pour l’auditeur, demande à l’orchestre une exécution d’une précision absolue. A n’en pas douter, le public du lendemain ne retiendra que la perfection de l’interprétation !

Présentation de l’Orchestre Symphonique d’Orléans. (Un rêve américain qui décoiffe à Orléans).

Remercier les mécènes, c’est aussi rappeler que l’Orchestre symphonique, en plus du soutien des collectivités que sont la région, le département et la ville, a besoin pour ses projets et son rayonnement de mécènes qui apportent un indispensable complément de financement. Une association de mécènes a ainsi vu le jour, intitulée Crescendo, elle regroupe plus d’une vingtaine d’entreprises qui souhaitent soutenir l’action culturelle de l’Orchestre d’Orléans.

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