Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !
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Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

Portraits de femmes inspirantes !

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, nous vous proposons tout au long de cette semaine des portraits de femmes inspirantes, avec aujourd’hui celui d’Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’ensemble vocal Anonymus d’Orléans.

Propos recueillis par Rosa Tandjaoui

CulturAdvisor. Bonjour, pouvez-vous vous présenter ? 

Anne-Cécile Chapuis. Bonjour, je m’appelle Anne-Cécile Chapuis et je suis cheffe de chœur. Aujourd’hui, on écrit cheffe avec “ffe” ; c’est bien et c’est devenu habituel. 

L’ensemble vocal que je dirige s’appelle Anonymus. Nous l’avons créé en 1985 avec des copains, pour le plaisir de chanter. Il s’appelle Anonymus, car nous cherchions un nom et nous sommes rappelé cette mention que l’on retrouve sur certaines partitions dont on ne connait pas le compositeur. Ainsi, nous avons voulu rendre hommage à ce compositeur inconnu, comme le soldat inconnu de l’Arc de Triomphe. 

Cet ensemble est très important pour moi, car je le dirige depuis plus de 35 ans. De plus, j’ai mené plus de 150 concerts à sa tête. Enfin, c’est un groupe assez stable, car une bonne partie des membres fondateurs sont encore là.

Ensemble Vocal Anonymus. (Portraits de femmes inspirantes : Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !).

CulturAdvisor. Vous êtes également violoniste ? 

Anne-Cécile Chapuis. En effet, je suis également violoniste amateure et je joue principalement dans un orchestre qui s’appelle Confluence, sous la direction musicale de Pascal Frémaux. 

L’intérêt de cet ensemble, et cela me convient parfaitement, réside dans son caractère d’orchestre-école. Nous sommes encadrés par des musiciens professionnels, qui participent aux répétitions, font travailler chaque pupitre d’instruments et sont présents aux concerts. D’où le nom Confluence, qui signifie la rencontre des amateur.e.s et des professionnel.le.s et permet un apport et un échange entre les deux.

Ensemble orchestral Confluence. (Portraits de femmes inspirantes : Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !).

Je fais également partie d’un ensemble de musique de chambre qui s’appelle Venellissimo. Là encore, nous fonctionnons sur le même principe. Nous sommes un groupe de copains, qui jouons pour le plaisir dans les venelles d’Orléans. De plus, cela fait maintenant trois ans que nous existons et nous structurons pour élaborer des programmes thématiques.

Affiche Venellissimo : Voyage en Scandinavie. (Portraits de femmes inspirantes : Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !).

CulturAdvisor. Pouvez-vous nous retracer votre parcours ? 

Anne-Cécile Chapuis. Ma passion pour la musique a été un des fils conducteurs de ma vie, parce qu’elle m’a toujours accompagnée. J’ai eu une trajectoire assez classique : j’adorais chanter, dans ma famille on chantait et j’ai donc tout naturellement intégré le Conservatoire d’Orléans à l’âge de 9 ans, où j’ai appris le violon. Cependant, à l’âge de 17 ans, trouvant le violon et le Conservatoire un peu poussiéreux, j’ai jeté mon dévolu sur la guitare, qui correspondait beaucoup plus à mes envies de l’époque. Cela a duré quelques années, mais j’ai fini par revenir au violon et me suis réinscrite au Conservatoire. Ceci m’a permis d’intégrer des orchestres et de fil en aiguille, de découvrir le chant choral, au sein duquel je suis devenue cheffe de pupitre, puis cheffe de chœur. 

CulturAdvisor. Étrangement, vous n’avez pas fait de la musique votre profession ? 

Anne-Cécile Chapuis. La musique, je l’ai commencée toute petite et parallèlement je faisais mes études. 

À un moment, je me suis demandé si j’allais en faire ma profession, mais j’ai très vite compris que j’étais plutôt attirée par le social. Ainsi, après mon baccalauréat, je me suis inscrite à une école d’infirmière, dont j’ai obtenu un diplôme d’état. Cependant, j’ai très vite ressenti le besoin d’un métier plus axé sur la relation, ce qui m’a conduit à poursuivre des études d’assistante sociale à Paris. Là, j’ai pénétré l’univers du travail social et me suis spécialisée en psychiatrie, où j’ai découvert tout un monde qui m’a passionné. Mais la musique a toujours été là, représentant un contrepoint me permettant de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Comme un virus, elle ne m’a jamais quitté, y compris lorsque j’ai créé une filière de formation à la profession d’assistante sociale et qu’en conséquence j’ai eu moins de temps à lui consacrer. 

CulturAdvisor. Désormais à la retraite, qu’est-ce qui a changé dans votre vie quotidienne ? 

Anne-Cécile Chapuis. La retraite n’a pas changé énormément de choses pour la musique. J’en faisais déjà beaucoup et j’ai continué à en faire. Aujourd’hui, c’est un peu le socle de ma vie quotidienne, notamment parce que j’ai beaucoup plus de temps à lui consacrer. Ainsi, j’ai tout naturellement accepté de devenir cheffe de chœur assistante du Grand Chœur de Cléry. De plus, cela représente une nouveauté et un challenge pour moi, car dans Anonymus nous somme une vingtaine, alors que le Grand Chœur de Cléry est composé de 120 chanteurs·euses. Cela étant, travailler avec Gildas Harnois et Émilie Legroux est un pur plaisir. En parallèle, je me suis réinscrite à l’université pour faire de l’étymologie et j’ai adhéré à tout un tas d’associations.

Grand Choeur de Cléry 2016. (Portraits de femmes inspirantes : Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !).

CulturAdvisor. Pourriez-vous nous parler de votre rencontre avec le média associatif en ligne MagCentre ? 

Anne-Cécile Chapuis. À l’époque, je cherchai un média sur lequel nous pourrions annoncer nos concerts, et c’est ainsi que j’ai découvert MagCentre. J’ai fini par y adhérer, assister aux Assemblées générales, puis je suis devenu contributrice. Depuis, j’y écris des articles et des comptes rendus de concerts et je dois dire que c’est un exercice qui me passionne et m’ouvre plein d’horizons. 

CulturAdvisor. Pourriez-vous nous parler de vos projets à venir ? 

Anne-Cécile Chapuis. Avec Anonymus, nous prévoyons, comme toujours, 4 à 5 concerts par an, avec une thématique renouvelée chaque année. Cette année, nous avons un grand projet autour de la musique baroque allemande : Heinrich Schütz, Johann Hermann Schein, Johann Pachelbel, Dieterich Buxtehude. La particularité de ce projet est que nous allons le travailler avec l’ensemble professionnel La Rêveuse, sous la direction de Florence Bolton et Benjamin Perrot. Ainsi, nous nous rencontrons régulièrement, chacun proposant un répertoire. L’objectif pour nous étant d’aller beaucoup plus loin dans notre interprétation de la musique baroque et de préparer un concert qui aura lieu le 18 novembre 2023. Sinon, nous chantons le 9 juin prochain, à 20h00, à la salle de l’Institut d’Orléans. Ce programme s’appelle Voyage en Europe centrale.

Affiche Ensemble Vocal Anonymus : Entre Danube et Volga. (Portraits de femmes inspirantes : Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans !).

CulturAdvisor. Pour finir, que diriez-vous à l’adolescente que vous étiez et à celle que vous pourriez croiser ? 

Anne-Cécile Chapuis. Ce sont deux choses différentes. À l’adolescente que j’étais, je dirais : ne regrette rien, assume tes choix, on n’a rien sans rien, les choses n’arrivent pas par hasard, tu y as été pour quelque chose, alors assume-le ! Il n’y a, pour moi, pas de place pour le regret et encore moins pour le remords. À celle que je pourrais croiser, je dirais : vas-y, ose, lance-toi, n’ai pas peur ! Les risques sont mesurés, notamment en musique. Il faut donc se lancer, expérimenter, oser, y aller et ne pas avoir peur. Mon deuxième conseil serait : écoute, car nous ne vivons pas sur une île déserte. En effet, nous vivons en société avec beaucoup de monde autour, d’où la nécessité d’écouter les autres, de prendre conscience du contexte dans lequel nous vivons et de se rendre compte qu’il s’agit d’un échange dans lequel nous donnons et recevons. Pour conclure, je dirais que je crois beaucoup à la théorie du Colibri, où chacun fait sa part pour essayer de changer le monde. 

Notre note

Portrait – Anne-Cécile Chapuis, cheffe de chœur de l’Ensemble Vocal Anonymus d’Orléans

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