Gilgamesh, premier héros de l’histoire !
Considéré comme le premier héros de l’histoire, Gilgamesh, personnage mythique de la Mésopotamie antique, ne cesse d’influencer, à travers son épopée, la culture mondiale. D’abord décrit comme un roi arrogant et tyrannique, puis comme un guerrier courageux et loyal, il apprend, à travers sa quête pour la vie éternelle, à accepter la mort et à trouver la sagesse dans la vie.
La première œuvre littéraire de l’histoire
Tout commence en 1845, lors des fouilles menées par Austen Henry Layard et Hormuzd Rassam sur le site de l’antique Ninive près de Mossoul dans l’actuel Irak.

Ainsi, une gigantesque bibliothèque contenant des milliers de tablettes d’argile, probablement construite par Assurbanipal, roi assyrien du VIIe siècle avant notre ère.
En découvrant ces tablettes gravées en cunéiforme (l’œuvre d’un scribe dénommé Sîn-lēqi-unninni), les archéologues pensent d’abord qu’ils ont affaire à une écriture assyrienne. Mais, après étude par l’éminent traducteur George Smith, il s’avère qu’il s’agit d’une écriture beaucoup plus ancienne, de l’acadien, remontant à plus de quatre mille ans avant J.-C. George Smith a entre les mains l’Épopée de Gilgamesh, qui a inspiré toute la région pendant plus de deux millénaires.

De plus, cette œuvre le pousse à s’interroger sur l’existence réelle de Gilgamesh et sur l’influence qu’il a pu avoir sur d’autres mythes et légendes.
L’épopée de Gilgamesh
Premier récit épique de l’histoire, elle raconte l’histoire d’un roi tyrannique de Mésopotamie, dans la cité d’Ourouk. En plus de terroriser et piller son peuple, ce monarque use d’un droit de cuissage sur les femmes. N’en pouvant plus, les habitants font appel au dieu Anou, qui décide de lui envoyer un rival, Enkidu. Ainsi, l’affrontement entre les deux héros a lieu, mais leurs forces étant égales, ils finissent par s’épuiser. Et comme il n’y a ni vainqueur ni vaincu, par devenir amis.
Devenus inséparables, ils décident de partir à l’aventure et réaliser des exploits à leur dimension. Comme cela, ils vont terrasser le terrifiant géant Humbaba et vaincre le taureau céleste.

Cependant, ils sont peut-être allés trop loin et ont certainement manqué de respect à certains dieux, qui les châtieront, en faisant mourir Enkidu.
Une quête de la sagesse
Gilgamesh est plongé dans un profond désespoir à la suite de la disparition de son compagnon. Animé de l’ardent désir d’accéder à la vie éternelle, il quitte sa vie fastueuse et s’enfonce seul dans le désert, revêtu d’une simple peau de bête. Désormais, il mise davantage sur la persuasion que sur la force pour atteindre son but.
Ainsi, il est confronté à de nombreux défis, avant d’atteindre l’île d’Uta-Napishtim l’immortel. C’est là qu’il découvre comment ce dernier sauve l’humanité après le Déluge grâce à un bateau dans lequel il fait entrer sa famille, des artisans et des animaux.
Malgré cela, Uta-Napishtim refuse de lui donner l’immortalité. Dès lors, Gilgamesh devenu sage accepte sa condition de mortel et retrouve sa cité d’Ourouk. Car en plus de son œuvre de bâtisseur (les remparts d’Ourouk), il accède finalement à l’immortalité puisque le récit de ses aventures continue, jusqu’à aujourd’hui, de lui survivre.

Une source d’inspiration
Même si Gilgamesh a probablement existé, vers 2650 av. J.-C, son épopée reste un récit légendaire qui n’a cessé d’influencer la culture mondiale.
On la retrouve, par exemple, dans l’Iliade et l’Odyssée d’Homère au VIIIe siècle avant notre ère. Ainsi, le désespoir de Gilgamesh à la mort de son ami Enkidu trouve un écho dans le chagrin d’Achille lors de la mort de Patrocle dans l’Iliade. Le voyage de Gilgamesh préfigure celui d’Ulysse dans l’Odyssée, avec la déesse Ishtar et la nymphe Calypso qui promettent toutes deux bonheur et immortalité.
Il en est de même pour la bible, en particulier dans l’Ancien Testament. Enkidu, façonné dans l’argile, rappelle Adam dans la Genèse. Le serpent, symbole du péché et de la tentation, prive également les hommes de l’éternité. La description du Déluge est presque identique, avec Uta-Napishtim agissant comme Noé.
Pour aller plus loin
Nous vous conseillons de visiter le département des Antiquités orientales du Louvre et notamment ses collections de Mésopotamie. Ainsi, les statues, bas-reliefs et tablettes d’argile gravées, offrent une occasion unique de découvrir la richesse et la diversité de la culture mésopotamienne.

Enfin, nous ne saurions trop vous conseiller d’acquérir L’Épopée de Gilgamesh, aux Éditions Diane de Selliers. Un ouvrage exceptionnel sublimé par les textes d’Abed Azrié et les photographies de Jean-Christophe Ballot. Un indispensable de toute bonne bibliothèque.

À découvrir en famille
Étudiée dès la 6e, l’Épopée de Gilgamesh fait partie des programmes de l’Éducation nationale, notamment lorsque sont abordés les récits fondateurs :
- Histoire-géographie : Elle permet aux élèves de découvrir la Mésopotamie antique, son histoire, sa géographie et sa culture. Mais également les premières civilisations humaines, leurs croyances, leur organisation politique et sociale, et la façon dont ces facteurs ont influencé leur vie quotidienne.
- Français-compréhension des textes littéraires : Ce texte parfois complexe nécessite une certaine compétence en lecture et en compréhension. Ainsi, il s’agit d’apprendre à identifier les éléments clés d’un récit, tels que les personnages, les thèmes et les événements, et à analyser leurs significations.
- Éducation civique : L’épopée de Gilgamesh soulève de nombreuses questions éthiques, telles que le pouvoir, la violence, la quête de l’immortalité, l’amitié, la mort et la destinée humaine, qui peuvent aider à comprendre les enjeux de la démocratie, de la diversité et de la tolérance.
Hakim Aoudia.
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