Notre playlist en hommage à Nina Simone !
La voix engagée du jazz !
Pianiste, chanteuse de jazz, de blues, de soul, de pop et militante pour les droits civiques aux États-Unis, elle est une artiste hors catégories. À l’occasion de l’anniversaire des 90 ans de sa naissance, nous avons concocté notre playlist idéale pour rendre hommage à l’immense talent de Nina Simone !
Une enfant prodige
Eunice Kathleen Waymon naît le 21 février 1933 à Tryon, en Caroline du Nord.
Elle grandit dans une famille méthodiste pratiquante et montre très tôt de grandes dispositions pour le chant et le piano, qu’elle pratique à l’église.

Ainsi, Mrs. Miller, qui emploie sa mère comme femme de ménage, remarque ses talents. Cette dernière organise une collecte dans le quartier afin de financer sa formation. Dès lors, elle suit les cours de Muriel Massinovitch (dite Miss Mazzy), dont elle devient très proche au point de la considérer comme : « my white momma », « ma mère blanche ».
C’est chez Miss Mazzy qu’elle découvre la musique classique et entend pour la première fois Jean Sébastien Bach : « J’ai failli m’évanouir, tellement c’était beau. »
Une ambition trahie
Alors qu’elle se voit refuser une bourse d’études du prestigieux Institut Curtis de Philadelphie, elle commence néanmoins à jouer et chanter du jazz dans un petit club de Philadelphie.
N’ayant rien révélé de ses activités à ses parents, et consciente qu’ils n’accepteront jamais qu’elle s’adonne à cette musique du diable, elle choisit le nom de scène de Nina Simone. Nina pour Niña, petite fille en espagnol, surnom que lui avait donné son petit ami de l’époque, et Simone en hommage à Simone Signoret, qui l’a éblouie dans Casque d’or, le film de Jacques Becker.
Une ambition trahie qu’elle résume ainsi : « J’étais avant tout pianiste. Je suis devenue chanteuse uniquement parce qu’il fallait que je gagne de l’argent. J’étais programmée pour devenir une star du piano classique, mais j’ai dû accepter un boulot dans un night-club. »

Premier succès
Contactée par le label Bethlehem Records pour un enregistrement, elle interprète I Love You Porgy, en 1957, qui devient un immense succès.
À partir de 1959, sa carrière est lancée et tout le monde se l’arrache. Elle signe chez Colpix un contrat de 10 albums. Cette même année elle se produit au Town Hall, haut lieu de la musique classique, une fierté pour elle.
Ainsi, elle crée son propre style, dont l’originalité est issue de la fusion de chansons gospel et pop avec la musique classique.
Au cours de sa carrière, Nina Simone enregistre plus de cinquante albums et se produit régulièrement en concert. C’est également une habituée des festivals, notamment du fameux Festival de jazz de Montreux.
Une artiste engagée
Cependant, c’est l’engagement de Nina Simone dans la lutte pour les droits civiques qui fait d’elle une figure emblématique de l’histoire américaine.
Bien sûr, elle a toujours inclus dans son répertoire des chansons qui exhibaient fièrement ses origines afro-américaines, comme Brown Baby et Zungo. Mais sur son album Nina Simone in Concert, en 1964, qu’elle aborde pour la première fois et ouvertement le thème de la ségrégation raciale. Ainsi, Mississippi Goddam est sa réponse à l’assassinat de Medgar Evers lors d’un attentat dans une église à Birmingham, en Alabama, ayant tué quatre enfants noirs.
Dès lors, tous les enregistrements de Nina Simone intègrent un message pour les droits civiques, déjà présent dans ses interprétations en public. Elle joue et prend la parole lors de nombreuses grandes réunions publiques sur les droits civils, comme à la Marche de Selma à Montgomery en 1965.
Postérité
En 1970, trainant la réputation d’une diva capricieuse et ingérable, mais ayant également maille à partir avec le fisc américain, elle quitte les États-Unis.
Elle continue à se produire régulièrement sur scène et réalise quelques albums.
Au début des années 1980, elle s’installe à Paris, mais sa santé décline.
En 1986, souffrant de troubles bipolaires, elle est internée en hôpital psychiatrique. Ainsi, elle se définit comme une artiste en colère, aigrie par son échec à l’institut Curtis, et traumatisée par la ségrégation raciale de son enfance.
Elle ajoutera : « Je n’ai pas eu la vie que je voulais, comme je la voulais. Mais je mourrai quand je le désirerai. »
Elle décède le 21 avril 2003 d’un cancer du sein, à Carry-le-Rouet dans les Bouches-du-Rhône. Conformément à ses souhaits, ses cendres sont dispersées dans plusieurs pays africains.
Mood Indigo (Little Girl Blue-1958)
Love Me Or Leave Me (Little Girl Blue-1958)
Willow Weep for Me (The Amazing Nina Simone-1959)
Black Is the Color of My True Love’s Hair (Nina Simone At Town Hall-1959)
You’ll Never Walk Alone (At the Village Gate-1962)
Brown Baby (At the Village Gate-1962)
Black Swan (Nina Simone At Carnegie Hall-1963)
Don’t Let Me Be Misunderstood (Broadway-Blues-Ballads-1964)
I Loves You Porgy (Nina Simone In Concert-Live At Carnegie Hall, New York, 1964)
Sinnerman (Pastel Blues-1965)
Strange Fruit (Pastel Blues-1965)
Ne Me Quitte Pas (I Put A Spell On You-1965)
Feeling Good (I Put A Spell On You-1965)
I Put A Spell On You (1965)
Falling in Love Again (Nina Simone with Strings-1966)
Wild Is The Wind (1966)
Do I Move You ? (Nina Simone Sings The Blues-1967)
I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free (Silk & Soul-1967)
The Look of Love (Silk & Soul-1967)
Ain’t Got No – I Got Life (‘Nuff Said-1968)
Here Comes the Sun (1971)
Mr. Bojangles (Here Comes The Sun-1971)
Everything Must Change (Baltimore-1978)
Heaven Belongs To You (Fodder on My Wings-1982)
A Single Woman (1993)
Il N’y a Pas D’Amour Heureux (A Single Woman-1993)
Hakim Aoudia.
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