Notre playlist en hommage à Keith Jarrett !

Multiinstrumentiste et pianiste virtuose, la musique de Keith Jarrett englobe toute l’histoire du jazz et au-delà : du ragtime de Scott Joplin au gospel et au blues, en passant par Bill Evans et Cecil Taylor, sans oublier le baroque, Bach et les impressionnistes français. Alors qu’il fête ses 78 ans et qu’il est contraint, pour raisons de santé, à une retraite forcée, voici notre playlist en hommage à Keith Jarrett.

Enfance et formation 

Keith Jarrett naît le 8 mai 1945 à Allentown en Pennsylvanie. Après le divorce de ses parents, il est élevé par sa mère Irma. 

Sa passion pour la musique apparait très tôt, et sa mère, également musicienne, l’y encourage en lui offrant un piano et en l’accompagnant dans son apprentissage.  

Ainsi, il prend ses premières leçons de piano à l’âge de trois ans, remporte un premier prix à l’âge de cinq ans, donne son premier concert à sept ans et un récital de ses compositions à dix-sept. 

Il découvre le jazz à l’écoute d’Andre Previn, Oscar Peterson et Dave Brubeck. Dès lors, il commence à se produire dans les bars d’Allentown. Cependant, il comprend très vite qu’il doit quitter sa ville natale s’il veut persévérer dans la musique. Voilà pourquoi il décide d’accepter une bourse d’études à la Berklee School of Music de Boston.

Les débuts 

Dans les années 1960, Keith Jarrett s’installe à New York et commence à jouer avec de grands noms du jazz tels que Art Blakey et Charles Lloyd. Puis Miles Davis au début des années 1970. Il en profite également pour enregistrer son premier album en tant que leader. Il s’agit de Life Between the Exit Signs, paru en 1968 et en trio, avec Charlie Haden à la contrebasse et Paul Motian à la batterie.

S’étant désormais fait un nom auprès du public et de la critique, il entame une longue et fructueuse collaboration avec le fameux label allemand ECM, fondé par Manfred Eicher, avec lequel il grave son premier album piano solo, Facing You, en 1972.  

Succès et renommée internationale 

Dans les années 1970, Keith Jarrett mène de front plusieurs projet.  

Un quartet américain, avec Dewey Redman aux saxophones qui vient s’ajouter au trio de 1967 et qui enregistre, entre autres, le magnifique The Survivors’ Suite en 1976.

Son quartet européen, avec Jan Garbarek aux saxophones, Palle Danielsson à la contrebasse et Jon Christensen à la batterie, qui réalise notamment Belonging en 1974 et le fameux My Song en 1978.

Un second album piano solo, The Köln Concert paru en 1975, qui devient l’une des meilleures ventes de l’histoire du jazz, asseyant encore un peu plus sa notoriété. 

Enfin, il forme son fameux trio, qui durera plus de trois décennies, avec Gary Peacock à la contrebasse et Jack DeJohnette à la batterie, dont le premier album, Standards, Vol. 1, sort en 1983, mais dont l’acte de naissance effectif est l’enregistrement en 1977 de Tales of Another de Gary Peacock.

Et le classique dans tout ça ? 

Keith Jarrett n’a jamais renoncé à sa passion pour la musique classique, menant ainsi une carrière parallèle. 

Que ce soit au piano, à l’orgue ou au clavecin, il s’est notamment nourri du répertoire baroque et n’a cessé d’interpréter Bach, Haendel, Mozart, Chostakovitch et Arvo Pärt.

Il compose également des pièces pour orchestre, avec In the Light en 1973 et The Celestial Hawk en 1980. De la musique de chambre, avec Bridge of Light en 1993. Et des compositions pour orchestre à cordes, avec Luminessence en 1974 et Arbour Zena en 1975. 

Retraite forcée et héritage 

L’influence de Keith Jarrett sur le monde du jazz et de la musique est immense, et de nombreux musiciens ont été inspirés par son style unique. 

Je citerai Brad Mehldau et Esbjörn Svensson, mais également Pat Metheny qui affirmait dans une interview à Jazzman en 2002 : « C’est un musicien immense, extrêmement important, un créateur unique, une lumière qui nous éclaire tous (…) » 

Malheureusement, deux accidents vasculaires cérébraux intervenus en février et mai 2018 le contraignent à se retirer : « J’espère pouvoir encore me mettre au piano par pur plaisir, mais ma carrière artistique est terminée. Il n’y a plus rien à ajouter. »

Son dernier concert remonte à février 2017, au Carnegie Hall de New York.

Une immense perte, mais un héritage musical éternel !

Le vinyle, une culture

Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.

Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.

De plus, il permet de se réapproprier l’instant et de prendre le temps.

Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.

Bien choisir sa platine

Support privilégié pour apprécier cette qualité de son si particulière, le disque vinyle nécessite de s’équiper en conséquence.

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia