Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient : une voix pour l’éternité !
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Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient : une voix pour l’éternité !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

Il y a des voix qui s’éteignent et d’autres qui traversent les siècles, insoumises au temps. Celle d’Oum Kalthoum appartient à cette dernière catégorie. Monument de la musique arabe, muse des peuples et symbole d’une unité trop souvent rêvée, elle n’a pas seulement chanté, elle a bouleversé, transcendé, ensorcelé. Cinquante ans après son dernier souffle, sa voix, elle, ne s’est jamais tue. Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient, est plus vivante que jamais : une voix pour l’éternité !

Playlist Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient : une voix pour l’éternité !

Une voix sacrée, un destin tout tracé

Dans l’Égypte du début du XXe siècle, la musique est un art ambivalent, entre exaltation et interdits religieux. Née le 31 décembre 1898, dans un modeste village du Delta du Nil, Oum Kalthoum est plongée très tôt dans la psalmodie coranique, une école exigeante qui sculpte sa diction et sa maîtrise vocale. Son père, imam de son état, découvre par hasard la puissance de sa voix et l’intègre à sa troupe religieuse. Déguisée en garçon pour préserver son honneur, elle entame une ascension fulgurante qui la mènera des modestes fêtes de villages aux plus grandes scènes du monde arabe.

Les superlatifs ne manquent pas pour la décrire : « L’Astre d’Orient », « La Quatrième Pyramide », « L’Immortelle ». Plus qu’une chanteuse, elle devient une légende vivante, au point qu’on affirme qu’en Égypte, seules trois choses sont éternelles : le Nil, les pyramides et Oum Kalthoum.

Oum Kalthoum – Enta Oumry. (Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient : une voix pour l’éternité !).

Une femme libre dans un monde d’hommes

Dans un contexte dominé par la présence masculine, Oum Kalthoum incarne une figure de l’émancipation. Contrairement aux chanteuses associées aux cabarets et à la légèreté, elle impose une image digne et respectée. Son apparence sobre, sa maîtrise parfaite de la langue arabe et sa connaissance des poètes classiques en font une artiste d’exception. Elle se tient debout sur scène, imposant sa présence dans un monde où les femmes doivent souvent s’effacer.

Son influence dépasse le cadre musical. En 1945, elle devient la première femme à présider le syndicat des musiciens en Égypte. Face aux critiques et aux détracteurs, elle rétorque avec aplomb : « Une femme est tout à fait capable d’être présidente. » Son combat pour la reconnaissance des femmes artistes influence durablement la société arabe, lui conférant un rôle de modèle qui perdure encore aujourd’hui.

Oum Kalthoum – Ya Mesaharny. (Oum Kalthoum, l’Astre d’Orient : une voix pour l’éternité !).

Une voix au service de l’unité arabe

Oum Kalthoum ne chante pas seulement l’amour et la beauté, elle incarne aussi l’âme d’une nation. Patriote convaincue, elle met sa voix au service de l’Égypte et du monde arabe. Proche de Gamal Abdel Nasser, elle devient l’une des figures du nationalisme arabe, chantant la grandeur de son pays et la résistance face à l’oppression. Sa musique, diffusée dans tous les foyers du monde arabe, tisse un lien invisible entre les peuples.

Lors de la guerre des Six Jours en 1967, elle se mobilise pour redonner espoir à un peuple meurtri. Elle organise des concerts à Paris et dans le monde arabe, reversant les recettes à l’effort de guerre. Ces spectacles, véritables messes laïques, rassemblent toutes les classes sociales, illustrant la puissance de la musique comme vecteur d’identité et de résistance.

Aujourd’hui encore, les échos de sa voix résonnent dans les rues du Caire et bien au-delà. Son art continue d’inspirer les nouvelles générations, et cinquante ans après sa disparition le 3 février 1975, Oum Kalthoum demeure une étoile qui ne cesse de briller.

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Hakim Aoudia.

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