Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !

Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

Le 19 février 2025 disparaissait le réalisateur malien Souleymane Cissé, figure emblématique du cinéma africain. À 84 ans, ce réalisateur visionnaire avait marqué l’histoire du septième art en Afrique et bien au-delà. De Yeelen à Finyè, ses œuvres reflètaient une profonde humanité et un engagement politique sans faille. Retour sur le parcours d’un artiste dont l’héritage continue d’inspirer. Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !

Les débuts d’un passionné de cinéma

Né le 21 avril 1940 à Bamako, Souleymane Cissé découvre très tôt sa passion pour le cinéma. Après des études secondaires à Dakar, il obtient une bourse pour étudier le cinéma à l’Institut des hautes études cinématographiques de Moscou. De retour au Mali en 1970, il intègre le ministère de l’Information en tant que caméraman. Et réalise plusieurs documentaires qui posent les bases de son engagement artistique. En 1975, il réalise Den Muso (La Jeune Fille), premier long-métrage de fiction malien en langue bambara. Ainsi, il aborde le thème délicat des filles-mères. Ce film, bien que censuré à sa sortie, révèle déjà le courage et la détermination du cinéaste à traiter des sujets sensibles.

Den Muso, film  de Souleymane Cissé (1975). Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !
Den Muso, film de Souleymane Cissé (1975). (Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !).

Une carrière jalonnée de succès internationaux

La reconnaissance internationale de Souleymane Cissé ne tarde pas. En 1978, son film Baara (Le Travail) remporte l’Étalon de Yennenga au FESPACO, suivi de Finyè (Le Vent) en 1982, qui reçoit également cette distinction. Cependant, c’est avec Yeelen (La Lumière) en 1987 que Cissé atteint une renommée mondiale. Ce chef-d’œuvre, explorant les traditions et la spiritualité bambara, est récompensé par le Prix du Jury au Festival de Cannes, une première pour un réalisateur africain. Ce succès consacre Cissé comme l’un des cinéastes les plus influents de sa génération, portant haut la voix du cinéma africain sur la scène internationale.

1987 : Souleymane Cissé | Pathé Journal. (Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !).

Un engagement indéfectible pour la culture africaine

Au-delà de ses réalisations cinématographiques, Souleymane Cissé s’est toujours battu pour la promotion et la diffusion de la culture africaine. En 1997, il fonde l’UCECAO, visant à soutenir les professionnels du secteur. Jusqu’à ses derniers jours, il plaide pour une meilleure visibilité des œuvres africaines et la construction de salles de cinéma au Mali. Son décès, survenu peu avant la 29e édition du FESPACO où il devait présider le jury « fiction long métrage« , laisse un vide immense dans le paysage culturel. Néanmoins, son héritage perdure, celui d’un militant qui affirmait : « Dans nos pays, tant que la culture ne sera pas à sa place, on ne bougera pas. Les pays les plus développés l’ont compris et c’est pour cela qu’ils n’ont jamais lâché leur industrie culturelle. Les Américains ne lâchent rien, idem pour les Européens. Il faut que le cinéma bouge d’abord à l’intérieur du continent pour pouvoir ensuite s’exporter.« 

Le cinéma africain « est méprisé », selon le Malien Souleymane Cissé. (Souleymane Cissé : pionnier du cinéma africain !).

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Hakim Aoudia.

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