Film : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, ou une certaine vision de la maladie mentale !

Film : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, ou une certaine vision de la maladie mentale !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

Certes, il y a la remarquable interprétation de Juliette Binoche qui fait exister ce personnage de Camille Claudel dans un univers asilaire totalement caricatural. Dès les premières images, on comprend que les malades mentaux sont des gens qui n’ont plus de dents et qui n’arrivent même plus à marcher seul… (ils se déplacent toujours au bras d’une aimable sœur de la Charité). Alors, bien sûr, Camille n’est pas folle puisqu’elle a des dents et qu’elle marche seule ! Ce manichéisme ridicule passe totalement à coté du sujet dans on incapacité à mettre en scène la maladie mentale et la problématique asilaire de l’époque. Film : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, ou une certaine vision de la maladie mentale !

La psychiatrie en France au début du XXe siècle

Il existait pourtant une remarquable enquête écrite en 1925 par Albert Londres sur le monde de la psychiatrie intitulée “Chez les fous” dont le réalisateur aurait eu la bonne idée de s’inspirer pour cette reconstitution…

In fine, le film oublie, quand même, de dire que son très catholique frère Paul Claudel, laissa sa sœur mourir de faim, quand le régime de Vichy, sur les conseils avisés du Dr Alexis Carrel (prix Nobel de Médecine), assassinera, par malnutrition, plusieurs dizaines de milliers de malades mentaux (sans que jamais personne n’en soit inquiété à la Libération).

Film : Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, ou une certaine vision de la maladie mentale !

Une honte sociale et familiale

Rappelons, et c’est important pour comprendre une certaine vision de la maladie mentale, qu’Alexis Carrel a écrit dans les années trente un best seller intitulé, L’homme cet inconnu, où il préconise, pour “améliorer” la société “d’éliminer par un gaz approprié les malades mentaux”. On comprend mieux la honte sociale et familiale que constituait la maladie mentale à l’époque, et je ne suis pas sûr que le film de Bruno Dumont échappe, encore aujourd’hui, à cette vision…

Ce livre figure encore aujourd’hui dans toutes les bibliothèques de France, j’ai même une amie qui l’a reçu comme prix de sciences naturelles, il y a quelques années…

Soutenez-nous

Nous vous encourageons à utiliser les liens d’affiliation présents dans cette publication. Ces liens vers les produits que nous conseillons, nous permettent de nous rémunérer, moyennant une petite commission, sur les produits achetés : livres, vinyles, CD, DVD, billetterie, etc. Cela constitue la principale source de rémunération de CulturAdvisor et nous permet de continuer à vous informer sur des événements culturels passionnants et de contribuer à la mise en valeur de notre culture commune.

Par Gérard Poitou. MagCentre.

Notre note

Commentaires

0

Ajouter un commentaire


Fermer le menu