Meilleurs livres de Flannery O’Connor à lire absolument !

À l’occasion du centenaire de la naissance de Flannery O’Connor, il ne s’agit pas ici simplement de célébrer une écrivaine du Sud des États-Unis, mais de rendre hommage à une voix majeure de la littérature américaine. Celle qui ne cessa de dévoiler la bonne conscience de ses congénères, et de montrer qu’en chaque homme il y a le meilleur, mais aussi le pire. Car lire Flannery O’Connor, c’est accepter de regarder en face l’absurde, le grotesque, la violence et le divin ; sans jamais espérer en sortir indemne. Voici donc notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des meilleurs livres de Flannery O’Connor à lire absolument !

Œuvres complètes (2009)

Les éditions Gallimard proposent, dans leur prestigieuse collection Quarto, une édition intégrale des Œuvres Complètes de Flannery O’Connor. Ce volume rassemble ses deux romans, ses nouvelles, ses essais et sa correspondance. Il est traduit par une équipe de spécialistes et préfacés par le poète Guy Goffette.

Née en 1925 à Savannah, en Géorgie, Flannery O’Connor a su, malgré une vie marquée par la maladie, créer une œuvre singulière, imprégnée de catholicisme et de l’atmosphère du Sud des États-Unis. Ses récits, souvent qualifiés de « gothiques », dépeignent des personnages grotesques confrontés à des situations violentes, révélant les tensions morales et spirituelles de leur époque.

Cette édition offre une immersion dans l’univers d’une auteure dont l’influence perdure. Malgré les controverses liées à certaines de ses opinions personnelles. Elle constitue une référence incontournable pour les amateurs de littérature américaine. Mais également les chercheurs intéressés par les thèmes de la foi, de la grâce et de la condition humaine.

La Sagesse dans le sang (1959)

Ce roman explore les tensions entre foi et nihilisme à travers le personnage de Hazel Motes. Ce vétéran de guerre tourmenté, fonde une « Église sans Christ » pour nier toute rédemption. Son parcours, marqué par la violence et l’aveuglement spirituel, illustre la quête désespérée de sens dans un monde désacralisé.

Flannery O’Connor, fervente catholique, y critique les dérives de l’évangélisme américain, transformant la religion en une caricature grotesque. Son style, mêlant ironie mordante et symbolisme biblique, confère au récit une profondeur tragique. La structure du roman, inspirée des tragédies grecques, renforce la dimension universelle de la chute de Motes. Ainsi, elle rappelle Œdipe dans sa quête aveugle de vérité.

Mal accueillie à sa sortie, cette œuvre est aujourd’hui reconnue comme un classique incontournable. Un roman salué pour sa puissance narrative et sa critique incisive de la société religieuse américaine. Il est adapté au cinéma en 1979 par John Huston sous le titre Le Malin.

L’habitude d’être (2003)

L’habitude d’être rassemble la correspondance de Flannery O’Connor entre 1948 et 1964, offrant un autoportrait littéraire d’une rare intensité. Atteinte d’un lupus dès l’âge de 27 ans, l’autrice, confinée dans sa ferme en Géorgie, transforme l’épreuve en une quête spirituelle et artistique profonde. Ses lettres, adressées à des amis, écrivains et intellectuels, dévoilent une pensée vive, empreinte d’ironie, de foi catholique et d’une lucidité mordante sur la condition humaine.

Flannery O’Connor y aborde des sujets variés, de la théologie de Thomas d’Aquin à l’élevage de paons, révélant une érudition et une curiosité insatiables . Son style, qualifié de  » Southern Grotesque « , mêle humour noir et profondeur spirituelle, offrant une perspective unique sur le Sud des États-Unis. Ce recueil, salué par la critique pour sa richesse intellectuelle et émotionnelle, est une lecture essentielle pour comprendre l’œuvre et la pensée de cette figure majeure de la littérature américaine.​

Les braves gens ne courent pas les rues (1963)

Publié aux éditions Gallimard, Les braves gens ne courent pas les rues rassemble dix nouvelles emblématiques de Flannery O’Connor. Traduit de l’anglais par Henri Morisset, ce recueil offre une plongée saisissante dans le Sud des États-Unis, où la satire sociale côtoie le grotesque et le tragique.​

Flannery O’Connor y dépeint une galerie de personnages inoubliables : un général centenaire, une jeune philosophe amputée, des prédicateurs fanatiques ou encore des criminels en cavale. À travers ces figures, l’autrice explore les travers de l’humanité – hypocrisie, racisme, fanatisme – avec une ironie mordante et un sens aigu de la caricature. Son style concis et percutant, comparé à celui de Dickens, révèle une vision pessimiste mais lucide de la condition humaine.​

Journal de prière (2019)

Le Journal de prière de Flannery O’Connor, publié par Actes Sud dans la collection « Le Souffle de l’esprit », offre un accès inédit à l’intériorité d’une autrice majeure de la littérature américaine du XXe siècle. Rédigé entre 1946 et 1947, alors qu’elle n’avait que 21 ans, ce carnet intime révèle une jeune femme en quête de Dieu et de sa vocation littéraire, oscillant entre ferveur mystique et doutes profonds.​

À travers des prières sincères et des réflexions lucides, Flannery O’Connor exprime son désir que sa plume soit un instrument de la grâce divine : « Mon intention n’est pas de rejeter les prières traditionnelles que je récite depuis toujours, mais je les énonce sans les ressentir. » Elle y confie ses luttes spirituelles, sa volonté de dépasser l’ego artistique et sa quête d’une foi incarnée dans l’écriture.​

Ce texte bref (72 pages), mais d’une intensité rare, éclaire l’œuvre future de cet immense autrice, en dévoilant les racines spirituelles de son imaginaire.

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Hakim Aoudia.