Disparition de Mohammed Lakhdar Hamina, ou le cinéma d’une mémoire algérienne en héritage !

Disparition de Mohammed Lakhdar Hamina, ou le cinéma d’une mémoire algérienne en héritage !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

Le 23 mai 2025, Mohammed Lakhdar-Hamina est décédé à Alger à l’âge de 91 ans. Réalisateur majeur du cinéma algérien et africain, il restera dans l’histoire comme le premier cinéaste arabe et africain à avoir remporté la Palme d’or, en 1975, avec Chronique des années de braise. Son œuvre, profondément ancrée dans les réalités de l’Algérie coloniale et post-indépendance, a su toucher un public bien au-delà des frontières. À la fois témoin de son époque et créateur d’images fortes, il a posé les bases d’un cinéma algérien ambitieux, à la fois politique, poétique et profondément humain. Disparition de Mohammed Lakhdar Hamina, ou le cinéma d’une mémoire algérienne en héritage !

Un regard forgé par l’histoire

Né en 1934 à M’Sila en Algérie, Mohammed Lakhdar-Hamina s’engage très tôt dans la lutte pour l’indépendance, caméra en main. Il se forme au cinéma à Prague et commence sa carrière en filmant l’actualité révolutionnaire. En 1966, Le Vent des Aurès révèle son talent à l’international. Mais c’est Chronique des années de braise, en 1975, qui marque un tournant. À travers le destin d’un simple paysan pris dans la tourmente coloniale, il raconte l’éveil d’un peuple. Divisé en six chapitres, le film retrace le cheminement du peuple algérien de 1939 au 1er novembre 1954, date du déclenchement de la guerre d’indépendance. Récompensé par la Palme d’or, il impose Lakhdar-Hamina comme une voix singulière dans le cinéma mondial.

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Un héritage incandescent

Au-delà de son chef-d’œuvre, Lakhdar-Hamina a poursuivi une carrière riche et engagée. Avec des films comme Décembre (1972), Vent de sable (1982) ou Crépuscule des ombres (2014), il explore les blessures de la colonisation, les dilemmes moraux de la guerre et les tourments de l’âme humaine. Son style, mêlant lyrisme visuel et rigueur historique, fait de lui un cinéaste à la fois poète et témoin.

Malgré les honneurs, Lakhdar-Hamina reste un homme de convictions, souvent critique envers les institutions, y compris le Festival de Cannes qui, selon lui, l’a trop souvent ignoré après sa Palme d’or. Mais son œuvre, elle, continue de rayonner, inspirant de nouvelles générations de cinéastes en quête de sens et de justice.

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Son héritage est immense. Il laisse derrière lui des images fortes, une parole rare et un cinéma profondément ancré dans les luttes de son temps.

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Hakim Aoudia.

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