Heimat d’Edgar Reitz : un film qui nous transporte du rêve à la réalité !

Heimat d’Edgar Reitz : un film qui nous transporte du rêve à la réalité !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

L’histoire de ce jeune allemand, qui rêve des grands horizons des Amériques, nous rappelle avec force la misère que connaissait encore une grande partie de l’Europe centrale au XIXe siècle. Avant le rêve d’exotisme, c’est la faim et la disette qui conduisirent une population surnuméraire à fuir le vieux continent, pour envahir les terres d’Amériques. Heimat d’Edgar Reitz : un film qui nous transporte du rêve à la réalité !

Le choix du noir et blanc

Heimat (la terre natale) décrit cette réalité de façon minutieuse, avec un foisonnement décoratif qui finit par engluer dans une « boue » réaliste, les protagonistes de cette belle histoire. Surgit alors, à propos de ce film, cette question aussi vieille que le cinéma : qu’est-ce que le réalisme ?

D’abord, il y a le choix du noir et blanc, qui semble vouloir donner une image plus vraie parce que plus vieillie, comme pour rester dans l’univers des cartes postales anciennes, mais dont le réalisateur montre l’artifice, en nous dévoilant la couleur de quelques objets symboliques au cours du film : fer à cheval, pièce d’or, pierre taillée; drapeau allemand, etc…

Heimat d’Edgar Reitz : un film qui nous transporte du rêve à la réalité !

Un regard saturé

Et puis, si le film commence par l’image de ce cheval efflanqué, déambulant, métaphore universellement compréhensible de la misère ambiante, dont l’image, souvent construite sur de longs mouvements de caméra, devient très vite encombrée d’une multitude de détails qui, même s’ils contribuent à la reconstitution fidèle de l’époque, saturent le regard du spectateur.

Une belle leçon sur l’histoire récente de l’Europe

Ce réalisme du détail anesthésie dangereusement la tension dramatique, mais le réalisateur d’Heimat choisit habilement l’artifice de la lumière, pour construire son récit dans ce décor envahissant : la lumière du soleil, de la lune ou de la bougie, éclaire toujours ce que le spectateur doit voir des protagonistes de l’histoire, de leurs visages et de leurs expressions…

Alors certes, le cinéma allemand nous avait habitués à des formes plus épurées (plus cérébrales aussi), mais les quatre heures passées dans ce trou rhénan du XIXe siècle, entouré de paysans qui crèvent la faim et de hobereaux tout droit sortis de la féodalité, reste une belle leçon sur l’histoire récente de l’Europe…

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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