La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche : un film dont le bleu est une couleur si chaude !
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La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche : un film dont le bleu est une couleur si chaude !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

Les rafales de l’’océan, le ciel cristallin du printemps, le génie de la lampe, un collier en saphir, les yeux du garçon derrière le bar, et tout un bric à brac de vies et d’’histoires.… Tiré du roman graphique de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, Abdellatif Kechiche nous propose, avec La vie d’’Adèle, un long métrage de 2h59. La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche : un film dont le bleu est une couleur si chaude !

Le bleu

C’’est le rêve, la sagesse, la sérénité, la vérité, la loyauté et la fraîcheur, mais aussi la mélancolie. Le bleu. Celui du Grand Bleu ? Le bleu nous rappelle tout un tas de contes et d’’univers, allant de la période « froide » de Picasso, aux bonbons menthe industriels, en passant aujourd’hui par La vie d’’Adèle.

« Oubliez tout ce que vous savez… Plongez ! » recommandait le metteur en scène et réalisateur Luc Besson.

Le travail exprimé par le réalisateur, qui est essentiellement basé sur le gros plan, nous met irrévocablement dans une position de voyeur. Il nous plonge, malgré nous, dans un univers très intimiste. Durant trois heures nous serpentons dans les profondes étroitesses des âmes et longeons les tréfonds du drame.

La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche : un film dont le bleu est une couleur si chaude !

Une invitation à la contemplation

Un chemin parfois sombre et mouillé, un chemin auquel nous ne sommes pas habitués. Un « sous tes reins » féminin s’’entrouvre à nous, et c’’est à petites bouchées et petites gorgées, que nous nous régalons, d’’abord frileusement, puis frénétiquement, de cette humeur parcourant incandescence et fulgurance, presque douloureuse.

Nous ne manquerons pas de soulever l’’incroyable sincérité de ce film, interprété par deux comédiennes dont le jeu sert les éclats bruts et nature de la mise en scène. Quelle belle invitation à la contemplation de la vérité des larmes, de l’’animalité naturelle, simplement de l’’humain.

Agitateur de conscience

Très controversé, le film à fait l’’objet de nombreuses critiques, où les termes « manipulation, ridicule, ennuyeux, et porno navet …» on parfois été utilisés, sans égard et sans secret ! Quoi qu’’il en soit, Abdellatif Kechiche à vraiment endossé, et avec classe, ce rôle d’’agitateur de conscience.

Pour qu’’un film ne soit pas piétiné, ne faudrait-il pas qu’’il soit parfaitement calibré, mesuré, et argumenté haut et fort d’’un raisonnement sans faille ? Ne serait-ce finalement pas là, qu’’il y aurait manipulation ?

’Il en faut beaucoup plus pour nous choquer

Notre société à souvent d’’étrange réaction vis à vis de la nudité, comme vis-à-vis du sexe. La nudité et le sexe sont pourtant bien deux points communs, que nous possédons. Ils sont les états les plus banals du monde ! Même en gros plan.

A l’’heure actuelle, si l’’on a vu et vécu beaucoup de choses en matière d’’amours, avouons qu’’il en faut beaucoup plus pour nous choquer.

Indéniablement, il semblerait qu’’on ne puisse aujourd’’hui s’’empêcher de sans cesse et toujours se blanchir, sans mauvais jeu de mots, lorsqu’’il s’’agit de sexe. Il n’’est pas ici question de provocation, devenue si souvent source de discussion sociale et économique, si ce n’’est quasi cosmique.

La vie d’Adèle d’Abdellatif Kechiche : un film dont le bleu est une couleur si chaude !

Un grand et beau travail de production

Avec La vie d’Adèle, il est incontestable que nous sommes confrontés à un grand et beau travail de production. En définitive, notre société friande de battages et gourmande de controverses, soucieuse d’’alimenter une soupe de discussions sans consistance, semble oublier que la vraie question n’’est pas celle de la manipulation mais celle de l’’honnêteté : celle de cette place immense et ample qu’’occupe le sexe à notre époque.

Par ailleurs, en laissant de côté cette humeur stellaire et singulière, en étant le plus objectif possible, ne pourrions-nous pas nous interroger ? En effet, si les deux personnages principaux étaient deux hommes, le film aurait-il été jugé, à certains passages, comme provocateur, électrique et pornographique ?

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Par Ana Elle. MagCentre.

NB

Depuis la sortie du film, La Vie d’Adèle a suscité une importante controverse. Plusieurs membres de l’équipe, notamment les actrices principales Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, ont critiqué les conditions de tournage, évoquant une exigence extrême du réalisateur Abdellatif Kechiche, des journées harassantes et un manque de respect envers leur intégrité. La scène de sexe, en particulier, a été pointée du doigt pour sa longueur, sa mise en scène jugée peu réaliste et son caractère intrusif. Ces critiques ont ouvert un débat plus large sur le consentement, la représentation de la sexualité lesbienne au cinéma et la place accordée à la parole des actrices. Bien que le film ait été salué pour la justesse de son interprétation et sa palme d’or, cette polémique a durablement marqué sa réception publique et critique.

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