Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !
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Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 7 minutes

Né le 25 janvier 1927, à Tijuca, dans la partie nord de Rio de Janeiro, et mort le 8 décembre 1994 à New York, Antonio Carlos Jobim, figure tutélaire de la bossa nova, compositeur au classicisme feutré, continue de faire école bien au-delà des plages d’Ipanema. Si son nom évoque d’abord quelques standards mille fois repris — Garota de Ipanema, Corcovado, Desafinado —, sa discographie révèle une œuvre bien plus profonde : subtile, orchestrée avec une exigence rare, traversée par une mélancolie lumineuse. Au fil des albums, Jobim a su conjuguer l’élégance harmonique du jazz à l’âme du samba-cançao, dans une langue musicale à la fois érudite et populaire. Retour sur les albums incontournables d’un maître discret, dont chaque note semble encore suspendue dans l’air tiède d’une fin d’après-midi à Rio. Voici notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument, en vinyle de préférence !

Playlist des meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !

The Composer of Desafinado, Plays (1963)

Sorti en août 1963 chez Verve Records, The Composer of Desafinado, Plays marque le premier album solo d’Antônio Carlos Jobim. Enregistré à New York sous la direction du producteur Creed Taylor, l’album présente douze compositions instrumentales de Jobim. Dont des classiques tels que « The Girl from Ipanema« , « Desafinado » et « Chega de Saudade« .

Les arrangements subtils du chef d’orchestre Claus Ogerman, mêlant cordes et flûte, confèrent à l’œuvre une atmosphère à la fois minimaliste et luxuriante . Jobim y joue du piano et de la guitare. Et ce, malgré les réticences initiales des producteurs américains qui souhaitaient le cantonner à l’image du « latin lover » à la guitare.

L’album a été salué par la critique, notamment par le magazine DownBeat, qui affirmait que, même si le mouvement bossa nova n’avait produit que ce disque, cela aurait suffi à justifier son existence.

The Girl from Ipanema (Remastered). (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Antonio Carlos Jobim Com Nelson Riddle E Sua Orquestra (1965)

L’album Antônio Carlos Jobim com Nelson Riddle e sua Orquestra, sorti en 1965, incarne une rencontre artistique majeure entre la bossa nova brésilienne et les orchestrations sophistiquées du jazz américain. Enregistré à Los Angeles sous la direction de Nelson Riddle, célèbre pour ses collaborations avec Frank Sinatra, cet opus révèle une fusion harmonieuse entre les compositions de Jobim et les arrangements luxuriants de Riddle.

Le disque présente des titres emblématiques tels que « Dindi« , « A Felicidade » et « She’s a Carioca« , mêlant voix en portugais et en anglais, soutenues par des orchestrations raffinées incluant flûtes, cordes et cuivres. Cette collaboration a été saluée pour sa capacité à transmettre la sensualité inhérentes à la bossa nova, illustrant la profonde affinité musicale entre Jobim et Riddle.

Dindi. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

A Certain Mr. Jobim (1967)

Sorti en 1967 chez Warner Bros., A Certain Mr. Jobim constitue le quatrième album studio d’Antônio Carlos Jobim. Enregistré à New York dans une ancienne église reconvertie en studio, l’album bénéficie d’une acoustique exceptionnelle, mettant en valeur les arrangements élégants de Claus Ogerman et la batterie subtile de Dom Um Romão.

Ce disque de 26 minutes présente dix titres mêlant compositions originales et réinterprétations raffinées. Parmi les morceaux notables figurent « Bonita », « Desafinado » et « Surfboard », une pièce instrumentale inspirée par une planche de surf achetée par Jobim pour son fils. L’album se distingue également par « Zingaro », qui deviendra plus tard « Retrato em Branco e Preto » avec des paroles de Chico Buarque.

Surfboard. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Wave (1967)

Sorti en octobre 1967, Wave est le cinquième album studio d’Antônio Carlos Jobim. Enregistré aux studios Van Gelder aux États-Unis, l’album bénéficie des arrangements de Claus Ogerman et de la participation de musiciens de renom tels que Ron Carter (contrebasse), Urbie Green et Jimmy Cleveland (trombones), ainsi que Jerome Richardson (flûte). Jobim y interprète ses compositions au piano, à la guitare, au clavecin et prête sa voix sur « Lamento« .

L’album se distingue par des titres devenus des standards, notamment « Wave » et « Triste« , salués pour leur fraîcheur intemporelle. Avec une durée de 31 minutes et 38 secondes, Wave offre une fusion élégante de bossa nova et de jazz, caractérisée par des orchestrations subtiles et une atmosphère apaisante.

Wave. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Francis Albert Sinatra & Antonio Carlos Jobim (1967)

L’album Francis Albert Sinatra & Antônio Carlos Jobim, paru en mars 1967, constitue une rencontre emblématique entre le crooner américain Frank Sinatra et le compositeur brésilien Antônio Carlos Jobim. Enregistré à Hollywood sous la direction de Claus Ogerman, cet opus fusionne subtilement la bossa nova et le jazz vocal, offrant une interprétation raffinée de standards tels que « The Girl from Ipanema » et « Quiet Nights of Quiet Stars« .

Avec sept compositions de Jobim et trois classiques du Great American Songbook, l’album se distingue par sa douceur et sa sophistication. Sinatra, modérant sa voix habituelle, s’adapte avec élégance aux rythmes apaisants de la bossa nova, tandis que Jobim apporte sa touche instrumentale et vocale sur plusieurs titres.

Quiet Nights of Quiet Stars. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Stone Flower (1970)

Sorti en 1970 sous le label CTI Records, Stone Flower constitue une œuvre majeure d’Antônio Carlos Jobim, fusionnant subtilement bossa nova, jazz et musique classique. Enregistré au Van Gelder Studio avec des musiciens de renom tels que Ron Carter, Airto Moreira et Urbie Green, l’album bénéficie des arrangements raffinés d’Eumir Deodato.

L’album s’ouvre sur « Tereza My Love », hommage intime à l’épouse de Jobim, où piano feutré et trombone velouté instaurent une atmosphère sensuelle. Des pièces comme « Choro » et « Amparo » illustrent la maîtrise de Jobim dans la création de textures harmoniques complexes, tandis que « Brazil », reprise d’Ary Barroso, est réinterprétée avec une touche moderne et une instrumentation riche.

Bien que Stone Flower ait atteint la 18e place du classement jazz du Billboard, il demeure un joyau méconnu de la discographie de Jobim.

Tereza My Love. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Elis & Tom (1974)

Paru en 1974, Elis & Tom constitue une œuvre majeure de la musique brésilienne, fruit de la collaboration entre la chanteuse Elis Regina et le compositeur Antônio Carlos Jobim. Enregistré en seize jours aux studios MGM de Los Angeles, cet album célèbre les dix ans de carrière d’Elis chez Philips Records.

L’interprétation du duo est remarquable par sa complicité palpable, notamment sur le morceau « Águas de Março ». Leur échange vocal fluide et naturel donne l’impression d’une conversation musicale spontanée, renforcée par les rires sincères d’Elis Regina capturés lors de l’enregistrement . Cette interaction joyeuse illustre non seulement leur entente artistique, mais aussi leur capacité à insuffler une émotion authentique à chaque note.

Águas de Março. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Urubu (1976)

Sorti en 1976 chez Warner Bros., Urubu marque une étape majeure dans la carrière d’Antônio Carlos Jobim, s’éloignant de la bossa nova traditionnelle pour explorer des territoires orchestraux plus complexes. Sous la direction du chef d’orchestre et arrangeur Claus Ogerman, l’album fusionne jazz, musique classique et traditions brésiliennes, offrant une œuvre introspective et sophistiquée.

Les compositions vocales d’un côté, telles que « Bôto » — interprétée avec Miúcha —, « Lígia » et « Ângela », explorent des thèmes écologiques et romantiques, tandis que de l’autre, des pièces instrumentales sophistiquées comme « Saudade do Brasil » et « Arquitetura de Morar », témoignent de l’influence de compositeurs tels que Villa-Lobos et Debussy.

Arquitetura De Morar. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Terra Brasilis (1980)

Sorti en 1980, Terra Brasilis constitue le onzième album studio d’Antônio Carlos Jobim. Enregistré à New York avec des musiciens tels que Bucky Pizzarelli et Grady Tate, cet opus revisite vingt compositions majeures du répertoire de Jobim, telles que « The Girl from Ipanema », « Desafinado » et « Wave », tout en introduisant des inédits comme « Falando de Amor » et « Two Kites ».

Claus Ogerman, beaucoup plus en retrait que dans les autres albums, y apporte une touche orchestrale distinctive, influencée par la musique classique, notamment Ravel. Comme dans « Estrada do Sol », où il laisse Antonio Carlos Jobim s’exprimer en solo épuré, mettent en valeur son jeu pianistique, et offrant une nouvelle dimension à cette composition.

Estrada do sol. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Inédito (1987)

Sorti initialement en 1987, Inedito est une commande du groupe brésilien Odebrecht pour célébrer les 60 ans du compositeur. Cet enregistrement privé fut réalisé dans l’intimité de sa résidence de Rio de Janeiro, offrant à Antonio Carlos Jobim une liberté artistique totale. Accompagné de sa famille et d’amis proches, il revisite 24 de ses compositions majeures, telles que « Wave« , « Desafinado » et « Garota de Ipanema« , tout en introduisant des pièces moins connues.

Réédité en 1995, un an après le décès de Jobim, Inédito a été salué par la critique internationale. Le Daily Telegraph l’a qualifié de « joyau perdu du plus grand compositeur brésilien« , soulignant la richesse de ses influences musicales, du jazz de la côte ouest américaine au modernisme européen. Jobim lui-même considérait cet album comme l’un de ses meilleurs, reflétant une synthèse parfaite entre sophistication musicale et accessibilité populaire.

Desafinado. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Antonio Brasileiro (1994)

Antônio Brasileiro, ultime opus d’Antônio Carlos Jobim, est paru le 11 décembre 1994, trois jours après sa disparition. Ce quinzième album studio, enregistré entre septembre 1993 et janvier 1994, incarne l’essence de la bossa nova et du jazz brésilien.

L’œuvre se distingue par des collaborations notables, notamment avec Sting sur « How Insensitive » et Dorival Caymmi sur « Maricotinha ». La participation de sa fille, Maria Luiza Jobim, sur « Samba de Maria Luiza » et « Forever Green » ajoute une dimension intime à l’ensemble.

Récompensé par le Grammy Award du Meilleur Album de Jazz Latin en 1995 , Antônio Brasileiro témoigne de la vitalité créative de Jobim jusqu’à la fin de sa vie. De plus, les arrangements orchestraux, dirigés par son fils Paulo Jobim, confèrent à l’album une richesse sonore remarquable.

Ce disque posthume, salué par la critique, demeure une référence incontournable pour les amateurs de musique brésilienne et de jazz.

Maricotinha. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Le vinyle, une culture

Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.

Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.

De plus, il permet de se réapproprier l’instant et de prendre le temps.

platine vinyle
Platine vinyle. (Meilleurs albums d’Antonio Carlos Jobim à écouter absolument !).

Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.

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Hakim Aoudia.

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