Meilleurs livres de Bergljot Hobæk Haff à lire absolument !

Bergljot Hobæk Haff reste une énigme littéraire en France. Pourtant, cette autrice norvégienne mérite toute votre attention : ses romans, riches en symboles, en tension intérieure et en audaces narratives, résonnent bien au-delà des frontières nordiques. Peu traduite, rarement mise en lumière, elle appartient à ces voix profondes et singulières qu’on découvre tard, mais qu’on n’oublie jamais. Lire Hobæk Haff, c’est plonger dans des récits où le passé et le mythe dialoguent avec les tourments de l’âme humaine. C’est aussi rencontrer une écriture viscérale, dense, habitée, qui ose interroger la foi, la culpabilité, le pouvoir des mots et des silences. À l’occasion de son centenaire, voici une sélection de ses meilleurs livres à lire absolument. Des portes d’entrée dans une œuvre rare, intense, exigeante, mais aussi profondément moderne.

L’Œil de la sorcière

Publié en 1998 chez Gaïa Éditions, L’Œil de la sorcière de Bergljot Hobæk Haff, traduit du norvégien par Éric Eydoux, est un roman historique qui plonge le lecteur dans la Norvège rurale du XVIe siècle. La narratrice, une jeune femme d’origine tsigane aux yeux vairons, est recueillie enfant par un pasteur. Devenue servante au presbytère, elle sollicite l’aide de la guérisseuse Hanna pour sauver sa maîtresse enceinte. Ce qui l’expose aux accusations de sorcellerie et à la persécution.

À travers ce récit à la première personne, Haff explore les thèmes de l’altérité. Mais également du pouvoir et de la condition féminine. Le roman met en lumière les mécanismes d’exclusion sociale et les superstitions de l’époque. Ainsi, il offre une réflexion profonde sur l’identité et la résilience face à l’oppression.

La Honte

La Honte, roman de Bergljot Hobæk Haff publié en 1996 et traduit en français en 2001, explore les méandres de la mémoire familiale et nationale à travers le récit d’Idun Hov, écrivaine norvégienne de 56 ans internée en hôpital psychiatrique. Confrontée à ses troubles mentaux, Idun entreprend de retracer l’histoire de sa lignée. Ainsi, il dévoile les secrets et les contradictions d’une famille marquée par la religion. Mais également la duplicité et la collaboration durant l’occupation nazie en Norvège . Le roman, salué pour sa profondeur psychologique et sa narration inventive mêlant lettres, dialogues et récits à la troisième personne, interroge la transmission de la culpabilité et la quête de rédemption . Récompensé par le prix Brage en 1996, La Honte s’impose comme une œuvre majeure de la littérature norvégienne contemporaine.

Le Prix de la pureté

Le prix de la pureté de Bergljot Hobæk Haff, publié en 2004 chez Gaïa Éditions, est un roman historique explorant les tensions entre foi, désir et pouvoir au sein de l’Inquisition espagnole. Situé en 1519 dans une vallée isolée du Pays basque, le récit suit Desiderius, un inquisiteur déterminé à éradiquer l’hérésie. Confronté à Beatrize, une nonne accusée de porter l’enfant du Diable, il s’engage dans une quête de pureté. Qui l’amène à remettre en question ses convictions et à affronter ses propres démons intérieurs .

Haff utilise une narration polyphonique pour dévoiler progressivement la vérité, offrant une réflexion profonde sur la nature humaine et les dangers du fanatisme. Ce roman s’inscrit dans la lignée de ses précédents travaux, où elle explore les marges de la société et les conflits intérieurs de ses personnages.

La Juive d’Amsterdam

Avec La Juive d’Amsterdam, Bergljot Hobæk Haff livre un récit d’une rare puissance, situé dans l’Europe baroque du XVIIe siècle. L’héroïne, femme juive fuyant les persécutions, incarne à la fois la douleur de l’exil et la quête d’identité. Haff mêle avec brio érudition historique et souffle romanesque. Sa langue, dense et sensorielle, enveloppe le lecteur dans une atmosphère à la fois mystique et charnelle. Ce roman, publié en français chez Gaïa Éditions en 2005, interroge la foi, la justice et la mémoire, avec une acuité qui résonne encore aujourd’hui. Loin de tout manichéisme, Haff explore les contradictions humaines avec finesse. Peu connue du grand public francophone, cette œuvre mérite pleinement d’être redécouverte pour sa richesse littéraire et sa portée universelle. Un roman exigeant, mais profondément marquant.

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Hakim Aoudia.