L’homme qu’on aimait trop : un film d’André Téchiné, ou l’amour est-il soluble dans le crime ?

L’homme qu’on aimait trop : un film d’André Téchiné, ou l’amour est-il soluble dans le crime ?

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

C’est sans doute l’un des faits divers criminels les plus ressassés par la télévision et les médias. Ainsi, de procès en appels, puis en cassation, l’affaire a été jugée et rejugée. Et la justice n’a jamais trouvé et ne trouvera sans doute jamais la vérité… L’homme qu’on aimait trop : un film d’André Téchiné, ou l’amour est-il soluble dans le crime ?

Mais Téchiné, en vrai cinéaste, regarde ailleurs !

Il ne cherche aucune preuve, aucun indice, pas même la culpabilité du futur accusé. Non, ce qu’il met en scène, c’est ce drame d’une jeune femme qui se veut libre et indépendante. Avec cette belle image répétée de la nage dans l’eau froide de la Méditerranée, l’hiver, qui veut sortir de cet univers frelaté des casinos devenu la seule raison de vivre de sa mère. Le film va mettre en scène, de façon remarquable, ce drame triangulaire entre la mère (Renée Leroux, Catherine Deneuve), la fille (Agnès, Adèle Haenel) et son amant qui ne l’aime pas : Maurice Agnelet (Guillaume Canet) petit avocat niçois minable, au nom prédestiné.

L’homme qu’on aimait trop : un film d’André Téchiné, ou l’amour est-il soluble dans le crime ?

Le trio est remarquable de vérité

Catherine Deneuve excelle, Adèle Haenel est parfaitement dirigée et Guillaume Canet trouve ici l’un de ses meilleurs rôles.

Bien sûr, l’Affaire du Palais de la Méditerranée va peser sur le destin de chacun. Mais en bon dramaturge, Téchiné fait d’Agnès le personnage central du film. Et son amour impossible touche au tragique, quand pour séduire Agnelet elle doit trahir sa mère… Ainsi, sa disparition inexpliquée appartient soudain à la punition des dieux…

L’homme qu’on aimait trop : un film d’André Téchiné, ou l’amour est-il soluble dans le crime ?

Alors que faire du dernier quart d’heure du film ?

Là, Téchiné cède à la mode du film de procès en grimant de façon grotesque ses personnages trente ans après ? Nous étions dans la tragédie et l’on revient à l’argutie judiciaire : c’est inutile et vain. Alors, un conseil : sans déranger toute la rangée, quittez la salle avant la fin, juste après la disparition d’Agnès, lorsque la caméra revient en gros plan sur la photo d’enfance de celle-ci, en petite danseuse…

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Par Gérard Poitou. MagCentre.

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