Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !

Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 9 minutes

Le 9 juin 2025, Sly Stone est décédé à l’âge de 82 ans. Figure centrale du funk, fondateur du groupe Sly and the Family Stone, il laisse une discographie marquée par l’expérimentation, l’engagement, et une fusion inédite des genres. Peu d’artistes ont autant redéfini les contours du groove entre la fin des années 60 et le début des années 70. À l’occasion de sa disparition, il est temps de revenir sur ses albums les plus marquants — non pas pour célébrer un mythe, mais pour mieux comprendre l’évolution du funk à travers l’un de ses bâtisseurs les plus radicaux. Une sélection pensée pour les amateurs de sons bruts, de productions audacieuses et de ruptures musicales assumées. Voici donc nos recommandations, certes subjectives et non exhaustives, des meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument, en vinyle de préférence !

Playlist des meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !

A Whole New Thing (1967)

A Whole New Thing est le premier album de Sly and the Family Stone, sorti en octobre 1967 chez Epic/CBS. Ce joyau, produit par Sly Stone lui-même, impose d’emblée un groove puissant, oscillant entre funk psychédélique et soul organique, enregistré en live pour capturer toute l’énergie brute du groupe.

Dès « Underdog », Sly frappe fort : un riff inspiré de « Frère Jacques » se transforme en hymne soul et engagé, annonçant la riche palette du disque. On y découvre aussi la diversité d’un premier opus riche : ballades intimistes, psychédélisme incantatoire (« Trip to Your Heart »), groove massif (« Turn Me Loose »)… tant de couleurs qui témoignent d’un leader en plein façonnage de son identité musicale.

Malgré un accueil critique modéré et l’absence de hit, l’album demeure un formidable aperçu de ce que deviendra ce groupe mythique, quelques mois avant le succès planétaire de Dance to the Music. Aujourd’hui, A Whole New Thing s’impose comme une pépite redécouverte, précieuse pour les amateurs de funk et de soul vintage. Une invitation à plonger au cœur d’un son à l’aube de sa légende.

Underdog · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Dance to the Music (1968)

Sorti en avril 1968 sur Epic/CBS, Dance to the Music est le second album de Sly and the Family Stone, véritable tremplin pour le funk psychédélique. Porté par le hit éponyme – premier Top 10 du groupe (n°8 Billboard)  –, l’album est un cocktail jubilatoire mêlant soul, rock, gospel et groove.

Cet album résonne encore aujourd’hui parce qu’il incarne une révolution : une formation intégrée, hommes, femmes, musiciens noirs et blancs, unis dans l’énergie du groove. Musicalement, Sly propose un savant mélange : cuivres punchy, basse slap de Larry Graham, partage des voix, breaks scandés… le tout dans une formule à la fois festive et engagée.

Au‑delà du tube Dance to the Music, l’album offre des titres percutants : “Ride the Rhythm”, “Are You Ready?” ou la splendide « Dance to the Medley », suite psych‑funk de 12 minutes, saluée par les fans et la critique pour son intensité.

Cet opus a massivement influencé l’évolution de la soul et du funk, ouvrant la voie à la psychédélique soul de Motown, inspirant Temptations, Impressions, Jackson 5… jusqu’à Prince. En somme, Dance to the Music est une invitation au groove, un message d’unité et un jalon fondateur du funk moderne. Un joyau intemporel !

Sly & The Family Stone – Dance To The Music. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Life (1968)

En septembre 1968, Sly & the Family Stone dévoile Life, un album pivot mêlant funk, soul psychédélique et compositions audacieuses. Troisième opus du groupe, enregistré à San Francisco et produit par Sly lui-même, il confirme une énergie brute, sans effets studio superflus.

Au sein de ce disque : les tubes live intemporels M’Lady, Fun, Love City et le morceau éponyme Life. Des compositions stimulantes et fédératrices construites sur des grooves puissants portés par la rythmique implacable de Gregg Errico et la basse saturée de Larry Graham.

Critiques et fans saluent la clarté sonore, la densité instrumentale et l’impression de live à chaque écoute. Des titres comme Plastic Jim ou Into My Own Thing démontrent l’influence future sur le hip-hop, grâce à leurs riffs repris par Fatboy Slim et d’autres.

Sous-estimé à sa sortie, Life s’impose aujourd’hui comme un jalon crucial dans l’essor du funk psychédélique, révélant Sly Stone en chef d’orchestre de l’expérimentation groovy.

Life · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Stand! (1969)

Sorti le 3 mai 1969, Stand! est le quatrième opus de Sly and the Family Stone, produit par Sly Stone, en plein cœur de l’effervescence de San Francisco. Cet album fusionne avec puissance funk, soul psychédélique et rock, s’imposant comme un sommet artistique et commercial du groupe.

Avec des tubes intemporels — « Everyday People », « I Want to Take You Higher », « Sing a Simple Song » et le titre éponyme « Stand! » — l’album véhicule un message universel de tolérance et d’espoir. Numéro 13 au Billboard, certifié disque d’or dès décembre 1969, puis triple platine, il a traversé les décennies avec éclat.

Intégrant dès 2015 le National Recording Registry et la Grammy Hall of Fame, Stand! est salué pour sa richesse musicale et son engagement social percutant. Son groove incandescent, ses cuivres vibrant d’énergie et sa production inventive ont inspiré génies tels que George Clinton, Prince ou Dr. Dre.

Sly & The Family Stone – Everyday People. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

There’s a Riot Goin’ On (1971)

Plongez au cœur du funk avec There’s a Riot Goin’ On (1971), le cinquième album révolutionnaire de Sly and the Family Stone. À contre‑courant de l’insouciance pop, Sly Stone y sculpte un groove sombre et viscéral, dense en overdubs, rythmes primitifs et boîtes à rythmes avant‑gardistes. Véritable miroir de l’Amérique en crise post‑1960s, l’album capture la désillusion de l’époque, oscillant entre apathie et révolte.

Avec « There’s a Riot Goin’ On », single n° 1 au hit‑parade, Sly mêle murky funk et émotion brute, posant les bases du hip‑hop et du jazz‑funk à venir. L’album, acclamé aujourd’hui comme un chef‑d’œuvre, figure dans le top des plus grands disques de tous les temps, salué pour sa densité sonore et sa sincérité radicale.

Pourquoi écouter There’s a Riot Goin’ On ? Pour ressentir l’Amérique fracturée, vivre un groove hypnotique et découvrir l’album où le funk devient introspectif, organique, révolutionnaire. Réservez‑vous 45 minutes intenses : ce disque, rare bijou d’émotion brute, n’est pas seulement à écouter – il se vit.

Sly & The Family Stone – Family Affair. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Fresh (1973)

Fresh, le sixième album de Sly & the Family Stone, paru le 30 juin 1973, incarne un renouveau funk, mélangeant grooves syncopés, cuivres accrocheurs et un mélange irrévérencieux de pop, jazz et soul. Porté par le tube intemporel If You Want Me to Stay (n° 12 au classement US), l’album se distingue par son souffle novateur et son accessibilité jubilatoire.

Cest opus débute magistralement avec In Time, une odyssée rythmique où batterie et basse prennent la vedette — un titre qui captivait jusqu’à Miles Davis. Loin de la noirceur de There’s A Riot Goin’ On, Fresh offre des grooves profonds mais ressourçants, une écoute limpide, chaleureuse et élastique, comme l’a souligné Society of Rock.

Grâce à une production méticuleuse, où Sly réenregistrait inlassablement chaque piste, Fresh gagne en précision et clarté — un tournant dans la musique studio citée par Brian Eno. La cover signée Richard Avedon, capturant Sly en pleine énergie, amplifie visuellement cette promesse musicale.

Fresh incarne à la fois la libération créative d’un génie capricieux et un manifeste funk intemporel. Un indispensable pour les amateurs de black music, amoureux de grooves soignés et de moments d’énergie pure.

In Time · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Small Talk (1974)

Sorti en juillet 1974 chez Epic/CBS, Small Talk est le septième opus et le dernier à réunir la formation originelle du groupe, avant leur séparation début 1975. Ce bijou de funk-soul, enregistré à Los Angeles, au Record Plant, est enrichi d’une touche orchestrale grâce au violon de Sid Page — subtil, aérien, et unique.

Le charme opère dès le titre éponyme, bercé par les gazouillis-pleurs de Sylvester Jr. (fils de Sly), captant un instant de vie en studio. S’ensuivent des pépites : « Time for Livin’ », dernier single Top 40 du groupe, et « Loose Booty« , funk percutant entremêlé de voix bibliques. L’ensemble reste doux, décontracté, mais ponctué de mordant — un équilibre entre moments de tendresse en famille et groove énergique.

Idéal pour (re)découvrir un visage méconnu de Sly Stone : celui du père, de l’époux, du leader serein. Small Talk n’est pas une simple parenthèse dans sa discographie, mais une œuvre sincère, où la vie personnelle colore la musique. À redécouvrir sans tarder.

Small Talk · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

High on You (1975)

High on You est le premier album solo de Sly Stone, sorti le 8 novembre 1975 sur Epic/CBS. Après la dissolution chaotique des Family Stone début 1975, Sly assume tout : il joue presque tous les instruments via multitrack, tout en accueillant les fidèles comme Cynthia Robinson, Freddie Stone et Vet Stewart.

Dès la première piste, « I Get High On You« , s’impose avec une basse électrique irrésistible et un refrain gospel-funk. Puis « Crossword Puzzle« , jam court mais incisif, samplé par De La Soul, confirme le retour en forme. Côté ballade, « That’s Lovin’ You » charme avec ses cordes délicates, tandis que « Greed » clôt l’album sur un funk engagé et groovy.

Moins exotique que ses œuvres précédentes, High on You mise sur l’efficacité : vamps entraînants, mélodies accrocheuses, production épurée. Résultat ? Un disque sous-estimé, mais digne de la dernière grande page du parcours créatif de Sly Stone.

I Get High On You · Sly Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Heard Ya Missed Me, Well I’m Back (1976)

Heard Ya Missed Me, Well I’m Back signe le retour fracassant de Sly & the Family Stone en décembre 1976. Avec ce huitième album studio, Sly Stone convoque l’esprit de la mythique Family Stone : le seul membre originel encore présent est la trompettiste Cynthia Robinson, tandis que Sly assure la majorité des instruments en multi‑pistes.

Le titre éponyme fait vibrer les timbales et l’esprit latino‑funk, tandis que « What Was I Thinkin’ in My Head » et « Sexy Situation » revisitent la fusion inimitable soul‑funk de Sly. « Everything in You » offre un écrin gospel et cordes raffinées, et « Mother Is a Hippie » surprend par son riff boogie‑synth, flirtant avec la bande‑son blaxploitation. En clôture, le funky « Family Again », porté par un solo de Peter Frampton, rappelle avec émotion que, malgré un accueil commercial timide (aucun single classé), la flamme artistique demeure intacte.

Cet album confidentiel n’en reste pas moins un trésor méconnu du funk : 33 minutes de grooves profonds, d’audacieuse production et de créativité brute.

Heard Ya Missed Me, Well I’m Back · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Back on the Right Track (1979)

En 1979, Sly Stone tente un retour audacieux avec Back on the Right Track, album au titre évocateur, à la fois manifeste et promesse. Produit par Mark Davis, ce disque voit renaître l’esprit de la Family Stone originelle – Cynthia Robinson, Pat Rizzo, Freddie et Rose Stone – dans une énergie funk débarrassée des oripeaux disco qui dominent alors les charts.

Porté par le single « Remember Who You Are », cri d’identité autant que groove contagieux, l’album déroule huit titres courts, nerveux, d’une efficacité redoutable. Shine It On, The Same Thing, Sheer Energy ou Who’s to Say? retrouvent ce son brut, presque urgent, qui avait fait la gloire du groupe.

Si le succès public ne fut pas au rendez-vous, la presse salua ce “retour aux sources” comme une bouffée d’air frais dans une époque saturée. En moins de 30 minutes, Sly rappelle qu’il fut – et reste – l’un des architectes majeurs du funk.

Shine It On · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Ain’t But the One Way (1982)

Sorti en 1982 chez Warner Bros., Ain’t But the One Way marque la fin de l’aventure discographique de Sly & the Family Stone. Conçu dans un contexte chaotique – abandon du projet par George Clinton, tensions avec le label – l’album est finalement achevé par le producteur Stewart Levine. Malgré ce parcours heurté, le résultat étonne par sa cohérence.

Neuf titres seulement, mais un groove intact. De L.O.V.I.N.U. à High, Y’all, en passant par One Way, Sly distille un funk épuré, ponctué d’orgues soul, de basses profondes et de beats synthétiques typiques des années 80. Moins engagé qu’à l’époque de There’s a Riot Goin’ On, mais toujours habité par une énergie contagieuse.

À redécouvrir pour sa reprise inattendue de You Really Got Me, son humour mordant (Ha Ha Hee Hee) ou le charme laid-back du morceau-titre. Ce n’est pas un retour triomphal, mais une sortie digne, sincère, et fidèle à l’esprit iconoclaste de Sly Stone.

One Way · Sly & The Family Stone. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Le vinyle, une culture

Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.

Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.

De plus, il permet de se réapproprier l’instant et de prendre le temps.

Platine vinyle
Platine vinyle. (Meilleurs albums de Sly Stone à écouter absolument !).

Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.

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