Corregidora de Gayl Jones : un puissant chant de révolte et de liberté.
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Corregidora de Gayl Jones : un puissant chant de révolte et de liberté.

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

Salué comme un chef-d’œuvre lors de sa publication aux États-Unis en 1975 et devenu depuis un classique, Corregidora de Gayl Jones est traduit en français pour la première fois aux Éditions Dalva.

Une puissance narrative

Le roman s’ouvre sur Ursa, narratrice du récit qui nous raconte un drame vécu sans aucune délicatesse : « Mutt et moi, on s’est mariés en 1947. À l’époque je chantais au Happy’s Café, un rade sur Delaware Street. Ça le mettait en rogne, Mutt, que je chante alors qu’on était mariés, il disait que c’était pour ça qu’il avait fait de moi sa femme, pour subvenir à mes besoins. Moi je lui répondais que je ne chantais pas pour qu’on subvienne à mes besoins. Je ne pouvais pas faire autrement que chanter mais ça, il ne l’a jamais compris. On s’est mariés en 1947, en décembre, et l’année suivante au mois d’avril Mutt a débarqué au Happy’s bourré comme un coing et il m’a donné l’ordre de descendre de la scène, sinon c’était lui qui allait m’en faire descendre. Je n’ai pas bougé et des types l’ont mis dehors. Quand j’ai repris ma chanson j’ai vu Mutt jeter des coups d’oeil à l’intérieur, saoul, l’air mauvais, et à un moment il a disparu, j’ai pensé qu’il était rentré se mettre au lit pour cuver. …Au début je ne l’ai pas vu, planqué qu’il était dans l’ombre derrière la porte. C’est seulement quand il m’a attrapée par la taille que je me suis débattue. …C’est à ce moment que je suis tombée. À l’hôpital les docteurs ont annoncé qu’ils allaient devoir me retirer l’utérus. Après ça, Mutt et moi, c’était fini. »

Un traumatisme intergénérationnel

Elle nous fait ensuite découvrir toutes les voix des femmes de sa famille : l’esclavage, le viol, la prostitution et les violences subies et transmises de génération en génération.

Car en plus de porter le patronyme d’un planteur portugais, propriétaire d’esclaves au Brésil, qui a engendré sa grand-mère et sa mère, et les a fait travailler dans ses champs et son bordel, elle porte également en elle un traumatisme intergénérationnel, dont elle veut se libérer.

Elle ne veut pas, en effet, transmettre ce passé familial qui la hante, mais plutôt l’exprimer pour l’exorciser, et la meilleure façon pour elle de le faire, c’est de chanter le blues.

Des critiques dithyrambiques

Salué comme un chef-d’œuvre par James Baldwin, Maya Angelou et John Updike, on comprend, dès lors, l’influence de ce roman sur la littérature afro-américaine.

D’autant plus qu’il est antérieur à La Couleur pourpre d’Alice Walker, Beloved de Toni Morrison et Liens de sang d’Octavia E. Butler

Un livre indispensable.

Hakim Aoudia.

Notre note
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Présentation de Gayl Jones (en anglais)

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