Darwin’s Incident questionne notre humanité !
Avec son manga Darwin’s incident publié aux éditions Kana, Shun Umezawa revient sur la théorie de l’évolution de Charles Darwin et en profite pour questionner notre humanité et nos idéologies. Des préoccupations à rapprocher de celles qu’exprimait déjà Pierre Boulle dans les années 1960 avec La Planète des Singes.
Le fruit d’expérimentations génétiques
Alors que des expérimentations génétiques sont menées dans un institut de recherches biologiques, une opération commando menée par une organisation de défense des animaux libère une femelle chimpanzé, qui donne naissance à un « humanzee » un être mi-humain, mi-chimpanzé.
Sujet unique prénommé Charlie, il est accueilli et élevé par des parents humains. Un couple formé par un scientifique spécialiste des primates et par une avocate.
Au moment où démarre le récit, 15 années sont passées et Charlie intègre le lycée. Là, il rencontre une jeune fille du nom de Lucy avec laquelle il se lie d’amitié.

Mais très vite, alors qu’il ne rêve que de normalité, un groupuscule révolutionnaire se met à commettre des attentats, tente de le kidnapper et de faire de lui un emblème.
Voici un manga rondement mené, qui questionne notre rapport au monde, nos idéologies ; en bref notre humanité.
Darwin et la théorie de l’évolution
Revenant sur la théorie de l’évolution de Charles Darwin, Darwin’s Incident rappelle que cette dernière ne peut pas se résumer à la réduction de l’Homme à la condition d’une brute obéissant à la loi du plus fort.
En effet, Darwin soutient que les capacités rationnelles et les instincts sociaux sont également sélectionnés, favorisant la coopération, l’altruisme et la solidarité, ce qui a mené à la civilisation.
Ainsi, la sélection naturelle sélectionne également la civilisation, qui s’oppose à ses anciennes conséquences éliminatoires, créant ainsi l’effet réversif de l’évolution.
Des préoccupations semblables
Dans La Planète des singes, publié en 1963, Pierre Boulle avait exprimé des préoccupations similaires. Revenant également sur la théorie de Charles Darwin, il avait posé la question d’une évolution possible des singes en Homo Sapiens, tandis que les hommes n’auraient jamais atteint ce stade de l’évolution.
Un conte philosophique doublé d’une satire de notre condition humaine, dont les derniers mots sonnent comme un avertissement : « Des hommes raisonnables ? Des hommes détenteurs de la sagesse ? Des hommes inspirés par l’esprit ?… Non ce n’est pas possible ; là, le conteur a passé la mesure. »
À bon entendeur, salut !
Hakim Aoudia.
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