Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3
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Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3

Avignon

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 5 minutes

Rendons visite au « Théâtre à Cru » basé à Tours et son dernier spectacle « K », créé à la Maison de la Culture de Bourges l’année passée. Car au Festival d’Avignon, on peut à loisir voyager à travers les régions, et notamment la Région Centre-Val de Loire, et sa bonne vingtaine de spectacles, certains aidés par la Région, d’autres pas, mais tous de bonne valeur. Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3

Par Bernard Thinat

Voici un enfant, nommé K,

qui ne parle pas, totalement mutique, et qui ne sait ni lire, ni écrire, ni même attraper une balle de tennis. Un élément, l’eau, apparaît comme essentiel dans la vie de K, peut-être métaphore du liquide amniotique duquel K est issu. Ils sont trois sur le plateau, essentiellement le comédien Laurent Séron-Keller, allias Mickaël, lequel a découvert K quelques années déjà, qui s’en occupe, tentant de le faire parler, écrire, jouer, sans succès. Mais au final, l’espoir survient, K appelle son ami par son nom, écrit le sien, Kadhiravan, accepte la balle de tennis. Comme quoi, rien n’est jamais perdu, l’espoir demeure.

Théâtre à cru : K. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).

En fond de plateau,

une cloison sert d’écran sur lequel sont projetés des graphismes, soit aux couleurs chaudes et chatoyantes, soit en noir et blanc, d’une immense beauté, lesquels sont créés en direct par Shih Han Shaw, artiste de la Compagnie, sur tablette ou sur écran, et projetés sur la cloison. Le rendu est magnifique.

Vient forcément à l’esprit une allégorie à travers ce spectacle, celle du monde adulte et ceux de l’enfance et de l’adolescence, qui souvent ne parviennent pas à se comprendre, qui se tournent le dos, dans une impossibilité de communiquer, et qui, ô miracle, finissent par se rejoindre lorsque les conditions des retrouvailles sont réunies.

Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).
Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).

Un très beau spectacle,

écrit et mis en scène par le Directeur artistique de la Compagnie, Alexis Armengol, qui ouvre de multiples pistes de débat sur le handicap et sur les relations adultes/enfants.

S’il est un souhait à formuler, c’est que toutes ces compagnies qui font le voyage en Provence, repartent avec des contrats signés pour des dates de représentations, dans notre région et ailleurs.

Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).
Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).

Avec Alexis Armengol, Directeur artistique du Théâtre à Cru

Magcentre : Un peu d’histoire du « théâtre à Cru » pour débuter l’interview ?

La Compagnie a été créée à Tours en 2000, et on réside dans un lieu qu’on a baptisé le « Volapük » où on s’est installé en 2005 à l’initiative de la ville de Tours. C’était auparavant un atelier photographique qui avait succédé à un garage. On peut donc imaginer un hangar. On en a fait tout de suite un lieu d’accueil en résidences pour des créations théâtrales, mais aussi pour l’art contemporain, la danse, la musique. On y répète, on fait donc de la recherche dans cette sorte de laboratoire autour de la vidéo, du graphisme, des films d’animation. On organise des concerts. C’est un lieu qu’on partage maintenant avec une association, VPK, qui est en charge de l’accueil en résidence.

K. Présentation par Alexis Armengol. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).

Magcentre : Il y a une salle de spectacle ?

Oui, elle sert aux répétitions, aux avant-premières, on a un gradin pour 50 personnes. J’ai été aussi à la naissance du théâtre universitaire de Tours, j’ai personnellement toute une histoire avec la ville tourangelle. On a aussi été associé au CDN de Tours sous la direction de Jacques Vincey.

Magcentre : Pour en venir au spectacle « K », doit-on le voir comme une métaphore, représentant l’opposition entre le monde adulte et la jeunesse ?

Personnellement, je ne l’avais pas vu comme tel, mais cela peut effectivement être vu comme une métaphore. C’est néanmoins issu d’une expérience que j’ai vécue, bien que ce soit une totale fiction. Mais j’ai passé un an à travailler avec des enfants, dont l’un était mutique. C’est donc issu de cette expérience, mais aussi inspiré de Fernand Deligny parti dans les Cévennes avec des enfants qui ne parlaient pas. J’ai eu plein de sources d’inspiration.

Magcentre : Parlons du graphisme qui est totalement magnifique…

C’est un mélange de disciplines entre le dessin direct sur tablette, et de films d’animation réalisés avec Félix Blondel…

Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).
Scène de K. Crédit photos (c) Simon Gosselin. (Théâtre : Des Compagnies théâtrales régionales au Festival d’Avignon #3).

Magcentre : L’eau est un élément très important du récit, faut-il y voir le liquide amniotique de la naissance de l’enfant ?

Cela est possible, mais j’adore quand il y a des flottements sur le sens, sur les métaphores, mais je suis très concret, les enfants avec qui j’ai travaillé éprouvaient une sorte de fascination avec l’eau. Cela peut rejoindre les larmes, l’eau du corps, il y a quelque chose d’énigmatique.

Magcentre : Et à la fin, il y a l’espoir…

Bien sûr ! C’est un des premiers mots qui ont marqué pour moi la dramaturgie, l’espoir, la joie.

Magcentre : La Compagnie est aidée par la Région Centre ?

Oui, nous sommes conventionnés par la Région, avec les aides à la création, la diffusion, l’administration, les actions de sensibilisation, et une aide particulière pour la venue au Festival d’Avignon. On a dû avoir 4 000 €. Mais on n’équilibre jamais les finances au Festival. Faire Avignon, ça coûte environ 70 000 €. Mais l’important, outre les dates, ce sont les rencontres qui font connaître le travail de la Compagnie, ce qui nous tient à cœur.

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