Théâtre : Voyage à Zurich au Festival Off d’Avignon !

Lors de mon passage au Festival Off d’Avignon, j’ai vécue toute une série d’expériences théâtrales dont une partie a déjà été chroniquée sur ces pages. Pour cette fois-ci, nous allons aborder le sujet brûlant de la fin de vie, au travers de la pièce Voyage à Zurich, mise en scène par Franck Berthier, d’après un texte de Jean-Benoît Patricot. Théâtre : Voyage à Zurich au Festival Off d’Avignon !

Les enjeux de la législation sur l’aide active à mourir en France

Alors que les débats autour de l’aide active à mourir font rage entre les membres du gouvernement depuis le mois d’avril, ainsi que parmi les membres du comité consultatif, la question de l’accompagnement actif vers la mort demeure en suspens. La loi actuelle ne permet qu’une sédation continue pour les cas incurables, mais faut-il la modifier au risque de choquer les plus conservateurs ou aller vers une législation permettant un accompagnement plus actif ?

L’importance de nommer et d’organiser la fin de vie

L’euphémisme de « la fin de vie » dissimule souvent une dimension fantasmagorique. Éviter de nommer la mort, de la penser ou de l’organiser ne la fait pas disparaître, mais lui confère une dimension individuellement angoissante et prive la société de ses rites millénaires, construits autour de croyances, de pratiques et de religions. Nous, en tant qu’héritiers des avancées médicales, de la prévention, des antiviraux et des antidouleurs, avons le devoir de réfléchir à l’inéluctable, de créer de nouveaux rituels et d’accompagner avec respect et douceur ceux pour qui nous ne pouvons plus rien faire.

Une pièce de théâtre sur le choix de sa fin de vie

La pièce de théâtre de Jean-Benoît Patricot, basée sur le récit poignant de Maïa Simon qui a choisi de mettre fin à sa vie à Zurich en 2007 par suite d’un cancer généralisé, est une œuvre puissante et argumentée. La mise en scène de Franck Berthier ajoute une dimension douce à travers une vidéo projetée sur une toile remplaçant le fond de scène. C’est le moment d’aborder la douleur, l’inéluctable et une femme qui décide de prendre le contrôle de ses derniers instants.

Les personnages et leurs conflits dans la pièce

Marie-Christine Barrault, avec franchise et clarté, incarne une femme qui aime la vie et ses proches, mais refuse de se laisser submerger par le temps qui passe. La mort est symbolisée par un étrange personnage, remarquablement interprété par Arben Bajraktaraj, qui joue également le rôle du médecin de la clinique d’assistance de fin de vie à Zurich.

Yannick Laurent incarne le fils confronté à la peur de la perte. Et malgré la tendresse et l’approbation qu’il recherche encore face à cette mère magnifique et terrifiante ; comment va-t-il enfin trouver sa place de père et de mari en étant plus le fils !

Magali Genoud joue le rôle de la belle-fille, dont la position ambiguë reflète la bataille de la résilience qui ne fait que commencer. Son personnage pose les bases pour se libérer de la mère et de la grand-mère admirée, mais qui occupe une place prépondérante.

Marie Christine Letort apporte une touche de tendresse et d’admiration sans faille en incarnant l’amie fidèle, apportant ainsi un aspect joyeusement « absolutely fabulous ».

De l’importance de se forger sa propre opinion

Quelle que soit votre opinion sur le sujet et quelles que soient vos peurs, il est important de vous offrir le plaisir de découvrir cette pièce de théâtre. Elle vous permettra d’entamer ou d’enrichir votre réflexion personnelle sur un voyage aussi crucial, au lieu de laisser les autres prendre des décisions qui nous impacteront tous.

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Rosa Tandjaoui.