Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !
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Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !

Paris

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 3 minutes

Pour les mots de Cocteau, pour la force sensible de Romane Bohringer, pour ressentir avec elle ce que ressent une femme qui a dans la peau un homme qu’elle aime sans retour, pour son duo avec le danseur Tristan Sagon. Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !

Par Guillaume d’Azémar de Fabrègues

La scène représente une belle chambre d’hôtel

Circulaire, même le lit est rond. En hauteur, deux grandes fenêtres, on distingue une batterie derrière le tulle qui figure la vitre. Les musiciens prennent place, Romane Bohringer aussi. En hauteur, derrière la fenêtre de la chambre, face au fond de scène, se joue la fin d’un concert, A little too much is enough for me, repris en vidéo. Toujours en vidéo, on suit Romane Bohringer quittant la scène, passant en loge. Elle cherche Émile, demande. Sortant fumer, montant en voiture. Lorsque la malade vous frôle avec obstination Je voudrais tout recommencer à zéro… en voix off. La voilà dans la chambre d’hôtel, son téléphone n’a plus de batterie, elle décroche le filaire. Allo ? Allo ? Oh quel raffut ! Vous êtes où ? Émile est là ? Elle allume la télé, va se changer, hésite à fermer la porte. Deuxième titre, Tu sais me faire attendre comme personne… Voilà Émile… Où étais-tu ?

Romane Bohringer et Tristan Sagon. Crédit Photo Léolo PUJEBET. (Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !).
Romane Bohringer et Tristan Sagon. Crédit Photo Léolo PUJEBET. (Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !).

Le bel indifférent est un court monologue écrit par Jean Cocteau pour Édith Piaf,

amoureuse transie, tragique, dans sa vie comme dans ses chansons. Une femme, dans une chambre d’hôtel, attend son amant, plus jeune qu’elle. Sous la chape de son silence, elle exprime la palette des sentiments de l’amante bafouée, l’amour, la jalousie, la vengeance, les menaces, les plaintes. La possession, la dépendance. L’espoir, le désespoir. Elle sera prête à toutes les compromissions, il restera insensible, jusqu’à son départ.

Cocteau a écrit deux versions de la pièce, pour la jouer, pour la chanter. Christophe Perton a compilé les deux versions dans une comédie musicale, un duo entre Romane Bohringer et le danseur Tristan Sagon, sur une musique jouée au plateau par cinq interprètes.

Teaser – LE BEL INDIFFÉRENT au Théâtre de l’Atelier. (Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !).

C’est un beau texte,

qui décrit parfaitement la façon dont l’indifférence de l’un va miner l’autre, même si cet autre est sûr de lui, sûr de pouvoir s’assumer, sûr de pouvoir vivre sans dépendre de personne. La force de l’amour qui fait la faiblesse des amoureux quand l’amour n’est pas partagé. Une mécanique qui s’installe, qui ronge. Les textes des chansons s’y intègrent bien, et les orchestrations sont réussies.

J’ai été convaincu et séduit par l’interprétation de Romane Bohringer, elle donne au personnage le poids de son âge, de sa voix grave et posée, de sa force fragile. Au chant, elle s’en sort bien. Face à elle, Tristan Sagon danse une indifférence impénétrable.

Teaser Le Bel indifférent. (Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !).

Je suis moins séduit par la mise en scène de Christophe Perton

Le texte de Cocteau est un court monologue, qu’Edith Piaf jouait en vingt cinq minutes. Le challenge est difficile de l’emmener vers l’heure et quart, de rendre l’intimité d’une chambre d’hôtel sur la grande scène de l’Atelier. Donc la séquence d’introduction, son long et lointain point de vue sur le côté pile de Romane Bohringer. Donc la vidéo contrastée et violente, très présente, trop à mon goût, on se sait plus où porter le regard.

Un retour mitigé, certes, on peut aller voir la pièce. Pour le texte de Cocteau, pour ses chansons, réorchestrées au goût du jour. Pour Romane Bohringer, pour sa force sensible. Pour son duo dansé avec Tristan Sagon, ça fonctionne. Pour ressentir, pas pour comprendre, ce que ressent une femme qui a dans la peau un homme qu’elle aime sans retour. Pour ressentir jusqu’où elle est prête à aller.

LE BEL INDIFFÉRENT – COCTEAU. (Le bel indifférent au Théâtre de l’Atelier à Paris !).

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Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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