Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !
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Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !

Paris

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

Quinze Rounds à l’Atelier : Richard Bohringer, mis en scène par Romane, sa fille. Le témoignage d’une vie, d’une époque où on pouvait bruler la chandelle par les deux bouts sans qu’on vienne vous faire la morale. Le temps de dire merci. Un grand moment d’amour. Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !

Par Guillaume d’Azémar de Fabrègues

Sur la scène vide, la servante accueille le public

Cette lampe haute qui veille quand il n’y a plus personne, qui chasse les fantômes. Le son d’un piano, les craquements d’un vinyle. On enlève la servante, on installe une table, un fauteuil, une lampe, un pupitre. Un portemanteau. Dans la pénombre, Richard Bohringer vient s’assoir, au bras de Romane, sa fille. Le prologue, écrit en vidéo, il est sur le site du théâtre, sur la feuille de salle, il est important : J’ai passé ma vie sur la route. Tout seul. Avec la blonde. Avec mes fils, avec la musique, avec mes filles. Des milliers et des milliers de kilomètres. Coureur de savanes, enjambeur d’océans. T’as trop couru, t’as le souffle court. Les hanches, ça va toujours. Même si elles servent plus à grand-chose, elles ont le tempo pour écrire. Voilà ce que je ramène. Quinze rounds. Celui qui clôt. Qui ferme le rideau. Premier chapitre, Mamie. Deuil. Deuil la Barre, Val d’Oise.

Teaser QUINZE ROUNDS AVEC RICHARD BOHRINGER au Théâtre de l’Atelier.

Sur la scène de l’Atelier, Richard Bohringer est assis,

il a 82 ans, il lit des extraits de son livre Quinze Rounds, entrecoupés de séquences vidéos. Son enfance à Deuil la Barre, chez Mamie, ses parents sont absents. Son adolescence de pré-délinquant, quand l’argent manque, on le trouve. La découverte de l’art. Saint Germain des Prés, la rue Saint Benoit, il a 17 ans, il fréquente l’alcool, à 20 ans ce sera l’héroïne, il décrochera, à 24 ans la première pièce, écrite en trois semaines. Voilà Marguerite, la maman de Romane, qui part quand sa fille a neuf mois, elle ne reviendra pas. Plus tard la chanson, Astrid la blonde, la scène, le cinéma, les voyages. Le Sénégal, le cancer.

Richard Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)
Richard Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)

Un vieux monsieur vient raconter sa vie sur une scène

Dit comme ça, c’est pas très sexy. C’est pourtant une vie passionnante, le témoignage d’une époque où tout était possible, où on pouvait bruler la chandelle par les deux bouts sans qu’on vienne vous faire la morale. Il y plus de fond que dans les monologues interchangeables « j’ai 45 ans, il ne m’est pas arrivé grand chose, je viens vous raconter mon passage de la quarantaine parce que je crois que crois que ça peut vous intéresser et que vous pouvez en tirer des leçons ».

Surtout c’est une histoire d’amour. D’amours, les vrais, ceux qui durent toute une vie, ces amours qu’il a donnés, qu’il a reçus. L’amour fusionnel avec Romane, l’enfant qu’il a élevée seul au milieu de sa vie d’excès. Elle est là, attentive, ils échangent des petits gestes, des regards. Ce n’est pas un grand moment de théâtre ? C’est un grand moment dans un théâtre. Un grand moment d’amour. Entre un père et sa fille. Entre un artiste et son public.

Richard et Romane Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)
Richard et Romane Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)

Un moment émouvant, touchant

Comme une visite à cette grand tante qu’on adore, dans sa maison de retraite. Chétive et fatiguée. On parcourt l’album des souvenirs, on repasse les grands moments de vie, on passe sur les méfaits de l’âge. On ne reste pas trop longtemps, au moment de partir on se serre dans les bras, on se dit merci, on ne se dit pas qu’on s’aime. On ne se dit pas à l’année prochaine, on n’est pas très sûrs, on voit bien que notre venue l’a comblée, qu’elle l’a épuisée aussi. Alors on se serre à nouveau dans les bras, pour se dire qu’on s’aime. Et on file, son meilleur souvenir dans la tête. En ce qui me concerne, c’est Le Grand Chemin.

Ce n’est pas une immense performance théâtrale. C’est juste un moment rare, un beau moment d’amour et d’humanité. Vous aimez Richard Bohringer ? Vous l’avez vu jouer, vous l’avez entendu chanter ? Il est là, sans fard, présent, avec sa gueule, sa voix. Sa vie. Allez lui dire merci.

Richard et Romane Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)
Richard et Romane Bohringer. Crédit Photo David Parel. (Quinze Rounds au Théâtre de l’Atelier, parce qu’on aime Richard Bohringer !)

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Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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