Livres : Le prix Albert-Londres attribué à Nicolas Legendre pour « Silence dans les champs » !

Ancien rédacteur en chef du Mensuel de Rennes, le journaliste Nicolas Legendre obtient le prix Albert-Londres pour son document « Silence dans les champs », paru aux éditions Arthaud. Une minutieuse enquête qui explore les rouages du système agro-industriel breton, son omerta et sa violence. Livres : Le prix Albert-Londres attribué à Nicolas Legendre pour « Silence dans les champs » !

L’envers du miracle breton

Voici un portrait alarmant de l’agriculture industrielle en Bretagne. À travers une enquête de terrain de plus de 7 ans, l’auteur met en lumière les conséquences de ce modèle agricole sur les paysans. Mais également les salariés de l’agroalimentaire, l’environnement et la société dans son ensemble.

Il y a d’abord une description du paysage breton, qui a été profondément transformé par l’agriculture industrielle. Les champs de maïs, irrigués par des réseaux de canaux, s’étendent à perte de vue. Les fermes traditionnelles, avec leurs animaux et leurs cultures diversifiées, ont disparu au profit d’immenses exploitations mono-culturelles.

L’auteur s’intéresse ensuite aux paysans, qui sont les premières victimes de ce modèle agricole. Ils sont soumis à une pression constante pour produire toujours plus, au détriment de leur santé, de leur bien-être et de leur autonomie.

Enfin, il y a les conséquences de l’agriculture industrielle sur l’environnement. Car ce modèle est responsable de la pollution des sols, des eaux et de l’air. De plus, il contribue au changement climatique et à la perte de la biodiversité.

Extrait

« Le système en question avait promis l’émancipation aux paysans, du travail aux ouvriers et de la viande bon marché pour tout le monde. Il a offert à la Bretagne des routes, des ports, des usines, des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il a contribué à la modernisation de la péninsule après la Seconde Guerre mondiale. Il a entraîné l’enrichissement de ses plus importants bénéficiaires et la disparition progressive des paysans, l’asservissement d’un certain nombre d’ouvriers et la généralisation de la nourriture en boîte. Il a contribué à la défiguration des paysages et à l’effondrement des écosystèmes.« 

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Hakim Aoudia.