Fatatras au Théâtre de Poche Montparnasse !

On retrouve avec plaisir le Prévert qu’on apprend à l’école, le scénariste, le surréaliste, le politique corrosif. Un spectacle consensuel et gouailleur porté par la pétillance d’Anne Baquet et la lunarité de Jean-Paul Farré. Fatatras au Théâtre de Poche Montparnasse !

Par Guillaume d’Azémar de Fabrègues

Sur la scène, un parasol, des silhouettes de meubles, sous ces toiles écrus qui les protègent à la fin de la saison. Dans l’ombre, les voix d’Anne Baquet et de Jean-Paul Farré. J’ai lu l’article. Il parait que c’est d’une audace folle…

On a tous appris Prévert à l’école

Certains se souviennent qu’il a écrit le scénario des Enfants du Paradis, des Visiteurs du soir. Les plus cultivés ont en tête le Prévert surréaliste. Mais le Prévert politique, l’anarchiste qui écrivait les textes d’Octobre, la troupe d’Agit-Prop ?

Gérard Rauber met en scène un spectacle consensuel, qui présente toutes ces faces de Prévert. On retrouvera bien sûr les incontournables, La Pêche à la Baleine, Les Feuilles Mortes, En Sortant de l’Ecole, Barbara… Des pièces moins connues pour être de lui. Des textes politiques, corrosifs. Et la musique de Joseph Kosma.

Le duo complice Anne Baquet – Jean-Paul Farré porte avec énergie la langue de Prévert, sa fraîcheur, son naturel. Anne Baquet pétille, elle chante, elle joue d’une galerie d’instruments, elle a le sourire étonné des enfants, la gouaille du titi parisien. Jean Paul Farré apporte sa solidité lunaire, sa fantaisie naturelle.

C’est difficile de faire un spectacle sur Prévert

C’est un monument du vingtième siècle, le spectateur a ses incontournables, il s’attend à les entendre. Dans Fatatras, il trouvera ses marques, ils y sont. Il savourera l’interprétation. Il aura peut-être la curiosité d’aller lire le Prévert corrosif, ces textes écrits pour Octobre qui redeviennent d’une actualité cuisante.

Descendez au sous sol du Théâtre de Poche voir Fatatras. Votre âme d’enfant et/ou votre culture littéraire et/ou votre conscience politique vous remercieront en remontant.

Cette chronique a été publiée pour la première fois sur www.jenaiquunevie.com

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