La Science-Fiction exposée au Pompidou-Metz !

Avec l’exposition Les portes du possible – Art & science-fiction, du 05 novembre 2022 au 10 avril 2023, le Centre Pompidou-Metz explore les rapports entre la SF et les arts plastiques, la littérature, l’architecture et le cinéma.

L’ambition de la Science-Fiction

L’humanité a souvent explorée son passé pour mieux comprendre son présent. Mais qu’en est-il de notre futur ?

Bien sûr, nul ne peut prévoir l’avenir. Cependant, notre insatiable besoin de le prédire, voire de le maîtriser, existe depuis la nuit des temps.

En effet, il s’agit ici de ne plus considérer la Science-Fiction comme le simple produit d’une imagination fertile. Mais plutôt comme une tentative, quelquefois réussie, d’appréhender le monde qui vient.

Dès lors et comme le disait si bien l’écrivain américain Ray Bradbury, la science-fiction devient l’art du possible. Ainsi capable, à partir de ses projections sur l’avenir, de mieux comprendre les enjeux du présent.

Élargir le champ des possibles

Même si les œuvres de science-fiction racontent des histoires, elles proposent également des visions du futur. Autant d’hypothèses qui nous poussent vers l’introspection, le questionnement et l’analyse.

De plus, l’étendue des champs explorés est quasi infinie. De l’exploration de l’espace à sa colonisation, en passant par la place des machines et les implications de la technologie, autant de sujets qui semblent lointains, mais qui, en réalité, questionnent un futur qui frappe à nos portes.

Une expérience de décentralisation

La création du centre Pompidou-Metz représente la première expérience de décentralisation d’un établissement public culturel, en l’occurrence le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou de Paris.

Réalisé par les architectes Shigeru Ban et Jean de Gastines, il est intégré dans l’opération de réaménagement du quartier de l’Amphithéâtre, à côté du parc de la Seille, du Palais omnisports Les Arènes et de la gare.

Il ouvre ses portes en 2010, avec la même vocation originelle que son grand frère parisien : présenter et faire découvrir toutes les formes d’expression artistique, sensibiliser le plus large public aux œuvres majeures des XXe et XXIe siècles et dans le paysage culturel de l’Europe.

Une exposition qui parle de notre présent

Avec près de 200 œuvres de la fin des années 1960 à nos jours, l’exposition Les portes du possible – Art & Science-Fiction au centre Pompidou-Metz, convoque des artistes plasticiens, des auteurs, des architectes ou des cinéastes, et montre comment la fonction d’anticipation de la science-fiction permet non seulement de modeler notre vision du futur, mais également de participer à sa construction.

Qu’y trouve-t-on ?

• L’homme qui s’est envolé dans l’espace depuis son appartement, de Ilya Iossifovich Kabakov, explore le rêve utopique de tout Russe désireux de s’évader d’un régime totalitaire oppressif vers le grand vide de l’absolu.

• Slave City,de Joep Van Lieshout, décline le projet utopique et terrifiant d’une cité des esclaves cannibale vouée au productivisme.

• A reversed retrogress, de Mary Sibande, propose un moulage de l’alter ego de l’artiste sud-africaine, empêtré dans un réseau de racines de couleur pourpre. Une couleur synonyme d’insurrection et de révolte, comme pour s’extraire de son passé et imaginer un avenir meilleur.

• Sans titre, d’Anita Molinero, avec ses objets peints suspendus et déformés par la chaleur, questionne notre rapport au corps humain et l’impact des technologies sur sa transformation.

Une exposition à ne surtout pas rater, pour repousser ses limites !

Rosa Tandjaoui.