Notre playlist en hommage à Quincy Jones !
Quincy Jones est un trompettiste, chef d’orchestre, arrangeur, impresario et producteur de disques américain légendaire, largement considéré comme l’une des figures les plus influentes de l’industrie musicale du XXe siècle. Producteur de l’album Thriller de Michael Jackson, élève de Nadia Boulanger et ami intime de Ray Charles, il a travaillé aux côtés des plus grands. Alors qu’il vient de fêter son 90e anniversaire, voici notre playlist en hommage à Quincy Jones.
Jeunesse et formation
Quincy Delight Jones, Jr, surnommé “Q” par ses proches, naît le 14 mars 1933 à Chicago. Il vit une enfance difficile ; minée par la pauvreté et l’état mental de sa mère, qui finit par être internée.

À l’âge de dix ans, il déménage avec son père et sa belle-mère à Bremerton, dans la banlieue de Seattle. Là, il se passionne pour la musique dès l’école primaire et essaie presque tous les instruments de la fanfare de son école avant d’opter pour la trompette.
Alors qu’il est à peine adolescent, il se lie d’amitié avec un chanteur-pianiste local, de trois ans son aîné. Il s’agit de Ray Charles, et les deux jeunes gens forment un groupe, qui écume les clubs et salles de mariages de la région.
Premiers engagements
À 18 ans, il obtient une bourse d’études au Berklee College of Music de Boston, mais il abandonne brusquement ses études lorsqu’on lui propose de partir en tournée avec l’orchestre de Lionel Hampton. Après quatre années passées chez Hampton, il est maintenant un arrangeur reconnu et s’installe à New York. Là, il travaille pour Tommy Dorsey, Gene Krupa, Sarah Vaughan, Count Basie, Duke Ellington, Dinah Washington, Cannonball Adderley et Ray Charles.
En 1956, il devient trompettiste et directeur musical de l’orchestre de Dizzy Gillespie et enregistre son premier album : This Is How I Feel About Jazz.
L’année suivante, il s’envole pour Paris, où il suit les cours d’Olivier Messiaen et Nadia Boulanger.

Au début des années 1960, de retour aux États-Unis, il devient directeur musical, puis vice-président du label Mercury. Ainsi, il collabore avec Frank Sinatra, Barbra Streisand ou Tony Bennett.
Reconnaissance et succès
Désormais reconnu dans son domaine, Quincy Jones s’intéresse à la musique de film. Ainsi, il compose sa première bande originale pour Le Prêteur sur Gages (1964) du réalisateur Sidney Lumet. Il réalisera également celle de l’adaptation du livre de Truman Capote, De Sang-Froid (1967), Dans la Chaleur de la Nuit (1967), avec Sidney Poitier et La Couleur Pourpre (1985) de Steven Spielberg.
Il travaillera également pour la télévision, avec les séries : L’Homme de Fer (1967), Racines (1977) et Bill Cosby Show (1984).
De plus, il mènera un activisme soutenu, d’abord avec le Dr Martin Luther King, Jr., puis avec le révérend Jesse Jackson. Ajoutons à cela, pour être complet, le financement de l’IBAM (Institute for Black American Music) et la création du Black Arts Festival de Chicago.
Un producteur de génie
En 1974, Quincy Jones est victime d’une rupture d’anévrisme. Cependant, après seulement six mois d’arrêt, il est nommé directeur musical du film The Wiz pour le compte de la légendaire maison de disques Motown. C’est là qu’il rencontre le jeune Michael Jackson, qui cherche un nouveau producteur pour relancer sa carrière solo. Quincy Jones produit ainsi en 1979 Off the Wall, le cinquième album de Michael Jackson, qui rencontre un franc succès. Cependant, le véritable triomphe arrive en 1982 avec Thriller, qui reste aujourd’hui l’album le plus vendu de tous les temps, avec plus de 60 millions d’exemplaires écoulés. Malgré la sortie d’un troisième album, Bad en 1987, qui connaît également un grand succès, Michael Jackson et Quincy Jones finissent par se séparer.
En 1985, il coorganise l’enregistrement de la chanson caritative We Are The World, avec pour objectif la collecte des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie.
Une légende
Quincy Jones continue à enregistrer des disques sous son nom, tout au long de sa carrière, mélangeant jazz, rhythm and blues, soul, bossa nova, disco, funk et pop.
En 1990, il produit sa propre série, Le Prince de Bel-Air, mettant en selle un jeune acteur du nom de Will Smith.
L’année suivante, il revient à ses premiers amours et dirige, au festival de Montreux, l’orchestre qui accompagne Miles Davis pour la reprise d’arrangements écrits par Gil Evans.
Dans ses Mémoires, publiés en 2001, il se livre comme jamais, en véritable monument de la pop culture qu’il est : « Quand je jouais, mes cauchemars cessaient, mes soucis familiaux s’envolaient, et je trouvais les réponses à mes questions dans le pavillon de ma trompette et mes partitions griffonnées au crayon. »
Walkin’ (This Is How I Feel About Jazz-1956)
Be My Guest (Go West, Man-1957)
Tuxedo Junction (The Birth Of A Band!-1959)
Caravan (The Great Wide World Of Quincy Jones-1959)
You Turned The Tables On Me (I Dig Dancers-1960)
Strike Up The Band (Around The World-1961)
Robot Portrait (The Quintessence-1961)
Soul Bossa Nova (Big Band Bossa Nova-1962)
Take Five (Plays Hip Hits-1963)
A Hard Day’s Night (Golden Boy-1964)
The Pink Panther (Explores The Music Of Henry Mancini-1964)
(I Can’t Get No) Satisfaction (Quincy Plays For Pussycats-1965)
Harlem Nocturne (Quincy’s Got A Brand New Bag-1965)
Killer Joe (Walking in Space-1969)
Gula Matari (1970)
Ironside (Theme From “Ironside”) (Smackwater Jack-1971)
Superstition (You’ve Got It Bad Girl-1972)
Soul Saga (Song Of The Buffalo Soldier) (Body Heat-1974)
Tryin’ To Find Out About You (Mellow Madness-1975)
Theme From “The Anderson Tapes” (I Heard That!!-1976)
Roots Mural Theme (From “Roots” Soundtrack) (Roots : The Saga Of An American Family-1977)
Stuff Like That (Sounds… And Stuff Like That!-1978)
Ai No Corrida (The Dude-1981)
Birdland (Back On The Block-1989)
Orgone (Miles & Quincy Live at Montreux-1991)
Let The Good Times Roll (Q’s Jook Joint-1995)
Love Dance (From Q, With Love-With George Benson-1999)
Ya Gotta Try… Harder! (The Quincy Jones-Sammy Nestico Orchestra-Basie & Beyond-2000)
Hakim Aoudia.
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