Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon Théâtre
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Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon Théâtre

Paris

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 2 minutes

Au delà du biopic, un beau moment de théâtre !

Par Guillaume d’Azemar de Fabregues

Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon théâtre : Christophe Delessart s’appuie à nouveau sur l’équipe Elsa Saladin – Johanna Boyer-Dilolo pour incarner avec talent Rembrandt dans la vie que lui a imaginée Barbara Lecompte. Une vie passionnante et chaotique, un beau moment de théâtre.

Sur la scène, un petit buffet, deux chaises renversées, un portemanteau. Et un escalier, les premières marches d’un escalier en colimaçon. Quelques notes de violon… Je me souviens de mon père, assis près de la fenêtre…

Nous connaissons tous Rembrandt, le peintre hollandais du XVIIe siècle

Le peintre des clairs-obscurs, le portraitiste de la réalité crue. Mais Rembrandt Harmenszoon Van Rijn, l’homme, que savons-nous de lui ? Barbara Lecompte s’est emparée de ce destin, et a écrit Rembrandt sous l’escalier.

De son enfance à ses vieux jours, elle va évoquer son rapport au père, à la religion, à l’argent. Sa vie privée, et son ambition. Ses réussites, ses échecs. Le texte est linéaire, le père autant que l’escalier sont aussi réels que symboliques, le spectateur est plongé dans la hollande calviniste de l’époque, il suit l’apprentissage de Rembrandt, son ascension sociale, son enfance a affûté son attention à ceux qui vivent en marge de la société, sa mère est catholique, son père protestant a des racines juives.

Les grands maîtres de la peinture: Rembrandt – Toute L’Histoire. (Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon Théâtre).

Christophe Delessart porte la pièce et donne corps à Rembrandt,

avec grand talent. Rembrandt, enfant, rêveur, ambitieux, amoureux. Rembrandt, dépité, ivre. Les facettes défilent, superbement servies. Rembrandt prend de l’âge, on le voit vieillir sous nos yeux, passant du regard étonné de l’enfance à la trogne renfrognée du jouisseur goulu, plus tard marqué par le temps qui a passé.

Si on ne connaît pas ou peu la vie de Rembrandt, on a en tête l’univers qu’il a dessiné avec ses tableaux. J’avais vu Valjean à plusieurs reprises, je n’avais aucun doute sur la capacité de Christophe Delessart à incarner l’homme avec conviction, j’attendais un peu l’univers au tournant.

Interview de Christophe Delessart. (Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon Théâtre).

Elsa Saladin à la mise en scène, Johanna Boyer-Dilolo à la lumière,

elles s’y sont mises à deux. La mise en scène est agile, maline, il y a une magie dans les clairs-obscurs maîtrisés. Il y a la belle trouvaille d’avoir fait appel à Consuelo Lepauw et à son violon, elle ponctue la pièce de ses notes, elle est le regard amoureux des femmes de la vie de Rembrandt, elle est la fée lumineuse qui traverse la pièce, la petite fille au milieu des lansquenets de la Ronde de Nuit. On notera enfin la qualité des costumes.

Le spectateur sort de Rembrandt sous l’escalier en ayant appris un tas de choses passionnantes sur la vie chaotique de Rembrandt Harmenszoon Van Rijn, l’être humain derrière le peintre universellement connu. Forcément, il s’interroge un peu sur son propre rapport au père, aux enfants, aux femmes, à la religion, à la réussite, à l’argent. Au-delà du biopic, il a assisté à un beau moment de théâtre.

Rembrandt sous l’escalier – Elsa Saladin metteuse en scène. (Rembrandt sous l’escalier à l’Essaïon Théâtre).

Christophe Delessart, Elsa Saladin, Johanna Boyer-Dilolo, c’est une équipe talentueuse qui fonctionne bien. Souhaitons à leur Rembrandt le même succès qu’à leur Valjean.

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