L’exposition Artistes voyageuses au musée de Pont-Aven !

Découvrez L’exposition Artistes voyageuses : L’appel des lointains 1880-1944 au musée de Pont-Aven jusqu’au 5 novembre 2023. Elle nous montre comment, à la fin du XIXe siècle, les femmes artistes ont commencé à voir le monde autrement. Et à s’affirmer hors de l’espace domestique.

Une période particulière

À la fin du XIXe siècle, la liberté de la presse s’épanouit en France. Elle offre ainsi une plus grande visibilité aux artistes femmes. Ces dernières bénéficient notamment de l’émergence de journaux créés et animés par des femmes. Ce qui leur permet d’exprimer leur talent et leur vision artistique.

C’est également durant cette période que l’Union des femmes peintres et sculpteurs voit le jour. En effet, en 1900, cette initiative se concrétise par l’ouverture de deux ateliers réservés aux femmes à l’École des Beaux-Arts de Paris. Cette opportunité leur confère un statut reconnu, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives.

Une période particulière qui culmine en 1944, année où les femmes obtiennent enfin le droit de vote en France. Ces soixante années sont marquées par les prémices des mouvements féministes, créant un contexte propice à l’affirmation des femmes au-delà du foyer. Ainsi d’une nouvelle image, d’une femme qui prend en main son propre destin.

Un contexte artistique qui ne l’est pas moins

Cette période voit également un intérêt croissant pour l’orientalisme, qui influe sur l’art et la créativité des femmes artistes. À partir des années 1920, l’Orient devient une source d’inspiration. Dans ces contrées orientales, les artistes femmes découvrent des palettes de couleurs éclatantes, des motifs exotiques et une sensualité qui contraste avec l’austérité souvent associée à la société occidentale.

Les voyages plus accessibles permettent aux artistes femmes d’explorer des terres lointaines, des déserts envoûtants aux bazars animés, capturant une atmosphère enchanteresse.

Cependant, il est important de noter que l’orientalisme a été critiqué pour son regard colonialiste et stéréotypé. Malgré cela, certaines artistes femmes ont cherché à subvertir ces représentations en offrant des perspectives différentes et en célébrant la diversité culturelle.

Une trentaine d’artistes femmes exceptionnelles

Parmi ces artistes, les Chinoises Fan Tchunpi et Pan Yuliang ont étudié aux Beaux-Arts de Paris avant de séjourner en Europe et en Chine. Le regard unique des artistes femmes transparaît dans de nombreux portraits, illustrant leur proximité avec les populations rencontrées, en particulier les femmes dans leur vie quotidienne.

Ainsi, leurs parcours diffèrent des grandes voyageuses du XIXe siècle, car elles ont suivi les routes de l’expansion européenne et de la colonisation française sous la Troisième République.

Bien que ces artistes aient évité une vision raciste et caricaturale, leur voyage à travers un monde colonisé ne remet pas en question la notion de mission civilisatrice de la France, à l’exception de Lucie Cousturier. Elle fut la seule à critiquer le système colonial et à s’engager activement. Ainsi, elle entreprend d’alphabétiser les soldats d’un régiment de tirailleurs sénégalais stationné à proximité de sa maison à Fréjus, en 1913.

Une exposition unique en son genre

L’exposition Artistes voyageuses : L’appel des lointains, 1880-1944 au musée de Pont-Aven présente environ 150 œuvres, dont des peintures, sculptures, dessins, affiches, gravures et photographies, provenant de collections publiques et privées françaises. Occupant une surface d’exposition de 320 m2, ces œuvres reflètent une grande diversité stylistique, échappant aux classifications habituelles de l’histoire de l’art.

Regroupées pour la première fois dans un musée, ces œuvres invitent les visiteurs à un voyage unique dans le temps et l’espace, offrant un regard inédit sur la créativité et les expériences des artistes femmes voyageuses de cette époque.

L’occasion de retrouver des artistes peu exposées, tels que : Marie Caire-Tonoir, Marie Lucas-Robiquet, Andrée Karpelès, Alix Aymé, Monique Cras, Marthe Flandrin, Alexandra David-Neel, Léa Lafugie, Simone Gouzé, Denise Colomb, ou Thérèse Le Prat.

À découvrir en famille

L’exposition Artistes voyageuses : L’appel des lointains, 1880-1944 au musée de Pont-Aven convient parfaitement aux enfants à partir de 10 ans. En effet, elle offre une opportunité précieuse d’enrichir et prolonger les programmes de l’éducation nationale pour les cycles 3, 4 et 5 :

• CM1 à CM2 (Cycle 3) : Explorer l’histoire de l’art à travers le prisme des femmes artistes de l’époque. Découvrir comment ces artistes ont commencé à s’affirmer et à repousser les limites imposées par la société patriarcale. Aborder des thèmes tels que l’évolution des droits des femmes, les mouvements artistiques de l’époque et l’influence de l’orientalisme sur l’art occidental. Observer différentes techniques artistiques, des portraits aux paysages, et explorer les différents courants artistiques représentés dans l’exposition.
• Collège (Cycle 4) : Étudier en détail les parcours de différentes artistes femmes et analyser leurs œuvres à travers des questionnements liés à la représentation, au genre et à la colonisation. Aborder des sujets tels que l’émancipation des femmes, les mouvements féministes et l’évolution de la société française à cette époque. Réflexion sur la diversité culturelle et l’importance de la représentation équitable dans l’art.
• Lycée (Cycle 5) : Approfondir la compréhension des mouvements artistiques et culturels de l’époque, tout en étudiant les enjeux liés au genre, à la colonisation et à l’identité. Analyser les œuvres exposées en utilisant des concepts esthétiques et philosophiques, et discuter de la représentation de l’autre dans l’art occidental.

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Rosa Tandjaoui.