Notre playlist en hommage à João Donato, pionnier du latin jazz !

Pianiste, compositeur et chanteur de latin jazz, João Donato disparaissait le 17 juillet 2023. Une légende de la musique brésilienne qui n’a jamais voulu s’enfermer dans un seul genre musical. Ainsi, il affirmait : « Je ne suis pas bossa-nova, samba, jazz, rumba ni forró. En fait, je suis tout ça à la fois ». Voici notre playlist en hommage à João Donato, pionnier du latin jazz, de la bossa nova et de la samba, en vinyle de préférence !

Une enfance musicale

Né le 17 août 1934 à Rio Branco, João Donato baigne dès son plus jeune âge dans un univers musical. Ainsi, il est le fils d’un pilote de l’armée de l’air, passionné de mandoline, et d’une mère chanteuse amateur. Une enfance empreinte de mélodies et de rythmes qui préfigure déjà le destin d’un futur artiste émérite.

Ainsi, la fratrie joue un rôle essentiel dans sa formation musicale. Sa sœur aînée, Eneyda, elle-même pianiste, stimule son intérêt pour cet instrument. Tandis que son jeune frère, Lysias, deviendra plus tard son collaborateur en tant qu’auteur, renforçant leurs liens musicaux.

Dès l’âge de 15 ans, João Donato se lance dans l’aventure musicale aux côtés de musiciens confirmés tels que Dick Farney et Paulo Moura. Son talent précoce lui ouvre les portes d’un univers artistique en pleine effervescence, propulsé par des rencontres inspirantes avec des figures musicales marquantes, dont Altamiro Carrilho.

Une carrière erratique

Le parcours de João Donato s’accélère dans les années 50. Au sein de ses propres formations, telles que Donato e Seu Conjunto, Trio Donato et Os Namorados, il dévoile tout son génie musical. Reprenant des standards, tels que le célèbre Tenderly popularisé par Nat King Cole, ou Se acaso voce chegasse de Lupicínio Rodrigues, il impressionne déjà par sa maîtrise et son originalité.

En 1956, l’album Chá Dancante, dont les arrangements sont confiés à Tom Jobim, marque un tournant dans sa carrière. C’est également à cette époque que la bossa nova, ce mouvement musical novateur, émerge à Rio de Janeiro. João Donato collabore avec João Gilberto et signe les compositions Minha saudade et Mambinho, scellant ainsi une amitié et une association musicale durable.

De nombreuse collaborations

Son destin prend un virage inattendu lorsqu’il est engagé pour un contrat de six semaines au casino du lac Tahoe, aux États-Unis. Mais face à un imprévu financier, João décide de persévérer et de rester pendant plusieurs années. Là-bas, il s’imprègne du style caribéen représenté par des artistes tels que Tito Puente, Mongo Santamaría et Eddie Palmieri, insufflant ainsi de nouvelles influences dans sa musique.

Après quelques années passée aux États-Unis, João Donato revient au Brésil en 1962. Il réalise alors des albums devenus de véritables classiques, tels que Muito a vontade et A Bossa muito moderna, qui révèlent sa créativité foisonnante.

De plus, la collaboration avec d’autres artistes donne une nouvelle dimension à son œuvre. Aux côtés de Nelson Riddle, Herbie Mann, Chet Baker, Cal Tjader, Bud Shank et bien d’autres, il mêle les genres musicaux, explorant les sonorités funk, soul, jazz fusion et afro-cubaines.

Une légende de la musique brésilienne

Ses compositions prennent une dimension vocale grâce aux textes de célèbres auteurs tels que Caetano Veloso, Chico Buarque, Cazuza, Aldir Blanc, Ronaldo Bastos et Haroldo de Campos. Les albums Quem é quem en 1973 et Lugar comum en 1975 dévoilent ainsi sa voix envoûtante.

Après une période de relative retraite, João Donato revient sur le devant de la scène en 1996 avec l’album Coisas tão simples, amorçant une nouvelle phase créative soutenue par des collaborations avec de nombreux artistes.

Son style musical unique, empreint de dissonances et d’influences jazz, lui confère une place de choix parmi les légendes de la musique brésilienne.

Il décède le 17 juillet 2023 à Rio de Janeiro, à l’âge de 88 ans.

Le vinyle, une culture

Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.

Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.

De plus, il permet de se réapproprier l’instant et de prendre le temps.

Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.

Bien choisir sa platine

Support privilégié pour apprécier cette qualité de son si particulière, le disque vinyle nécessite de s’équiper en conséquence.

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.