Notre playlist en hommage à Carla Bley, grande dame du jazz !

Carla Bley, la pianiste derrière quelques-unes des compositions les plus appréciées du répertoire jazz, qui a enregistré plus d’une soixantaine d’albums entre 1966 et 2019, est décédée le 17 octobre 2023. Sa mort a été confirmée par son compagnon et collaborateur de longue date, le bassiste Steve Swallow, qui a ajouté qu’elle souffrait depuis quelques années d’une tumeur au cerveau. Elle avait 87 ans. Disparition de Carla Bley, grande dame du jazz !

Farouchement indépendante

Carla Bley est née Lovella May Borg le 11 mai 1936 à Oakland, en Californie. Son père, Emil Borg, professeur de piano et organiste d’église, lui donne ses premières leçons. Cependant, rétive à toute discipline, elle apprend la musique en dehors de tout cadre académique. Ainsi, en véritable autodidacte, elle refuse l’enseignement familial dès l’âge de 8 ans et quitte l’école à 14 ans. Le déclic est un album de jazz : « Explorations » de Teo Macero. Nous sommes en 1953, elle à 17 ans et décide de s’installer à New York pour y écouter du jazz. Là, elle travaille comme vendeuse de cigarettes au Birdland Jazz Club, ce qui lui permet d’écouter Bud Powell, Thelonious Monk ou Count Basie.

Compositrice de l’avant-garde

C’est pendant son séjour à New York qu’elle rencontre son premier mari, le pianiste Paul Bley, qu’elle épouse en 1957. Celui-ci l’ encourage à composer et sa première pièce enregistrée, « Bent Eagle« , parait sur l’album « Stratusphunk » de George Russell en 1960. Au cours de la décennie suivante, des artistes tels que Jimmy Giuffre, Don Ellis, Art Farmer, Steve Kuhn, Gary Burton et Tony Williams enregistrent ses compositions. Ses pièces sont à la fois subtilement éthérées, subversivement audacieuses, avec beaucoup d’emphase, mais sans jamais tomber dans la prétention. Des qualités que l’on retrouve plus tard dans son jeu économe au piano.

Ainsi, la position de Carla Bley, dans l’histoire du jazz, est assez paradoxale. En effet, avant même de commencer à jouer professionnellement, ses compositions sont déjà reprises par l’avant-garde du jazz des années 1950 et 1960.

Toujours plus loin

La carrière solo de Carla Bley démarre, à proprement parler, en 1966. À l’époque, elle enregistre son premier album, « Jazz Realities« , en compagnie de son second mari, le trompettiste Michael Mantler et du saxophoniste Steve Lacy. La même année, elle est à l’origine du « Jazz Composer’s Orchestra » et donne naissance à sa fille, Karen Mantler, qui deviendra une musicienne de jazz comme sa mère.

Ainsi, c’est avec cet ensemble qu’elle enregistre, en 1971, l’opéra jazz « Escalator over the Hill« , un OVNI musical de près deux heures qui entremêle free jazz, rock et musique indienne. Elle débute également une longue et fructueuse collaboration avec le « Liberation Music Orchestra » de Charlie Haden, qui dure jusqu’à la mort de ce dernier en 2014.

Jusqu’à sa mort, elle testera tous les formats. Du big band, au sextet, en passant par le quartet, le trio et le duo, sans oublier l’orchestre de chambre. Ces dernières années, elle se produisait régulièrement avec le bassiste Steve Swallow, son compagnon depuis le début des années 1990 et le saxophoniste Andy Sheppard. Elle décède le 17 octobre 2023 à Willow dans l’état de New York, des suites d’une tumeur au cerveau.

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.