Meilleurs livres pour comprendre la culture woke et le wokisme !

Le wokisme est un terme qui suscite autant d’intérêt que de débats. Il est également devenu un sujet central dans nos discussions quotidiennes. Ainsi, pour certains, il incarne une quête de justice sociale et d’égalité, tandis que pour d’autres, il représente une menace pour la liberté d’expression. Comme le disait si bien Albert Einstein : « Que chacun raisonne en son âme et conscience, qu’il se fasse une idée fondée sur ses propres lectures et non d’après les racontars des autres. » Voici notre sélection, forcément subjective et non exhaustive, des meilleurs livres pour comprendre la culture woke et le wokisme !

Une tentative de définition

Le wokisme, dérivé du verbe anglais to wake (se réveiller), désigne un mouvement social et intellectuel né aux États-Unis dans les années 1960. Il se caractérise par une conscience accrue des injustices sociales et raciales, et par une volonté de lutter contre les discriminations et les inégalités.

Le wokisme s’appuie sur des concepts tels que l’intersectionnalité, qui analyse les différentes formes d’oppression comme étant imbriquées, et la cancel culture, qui vise à exclure de la sphère publique les personnes ayant commis des actes jugés offensants.

Le mouvement wokiste a essaimé dans le monde occidental, et a donné lieu à des mobilisations et des débats intenses. Ses partisans y voient un outil essentiel pour l’émancipation des groupes minoritaires, tandis que ses détracteurs l’accusent de menacer la liberté d’expression et de créer de nouvelles divisions sociales.

Que faire du passé ? Réflexions sur la cancel culture de Pierre Vesperini

La cancel culture, phénomène né aux États-Unis, suscite des débats passionnés. Elle se manifeste par des appels à l’effacement de certaines œuvres, figures ou disciplines de la culture occidentale. Mais comment aborder cette pratique sans tomber dans l’excès ou la censure ? C’est précisément la question que le philosophe Pierre Vesperini explore dans son ouvrage publié aux éditions Fayard.

L’auteur nous rappelle d’abord que toute culture est intrinsèquement une cancel culture. Dès ses origines, elle efface les autres cultures par le mépris de leurs créations, de leur langue et de leur expérience. Ainsi, la culture européenne, au moment où elle devient chrétienne puis capitaliste, s’est elle-même construite en opposition à d’autres formes d’expression. Ainsi, il souligne que certains grands auteurs de la tradition européenne étaient des marginaux, des contestataires ou des opprimés. Et que leur œuvre s’est développée dans des contextes d’inégalités et d’oppression.

Alors, plutôt que de défendre une culture sacralisée et immuable, il suggère d’adopter l’attitude du spectateur distant, inspirée de Walter Benjamin. En somme, de faire de la culture une question, un dialogue permanent.

La Panique woke d’Alex Mahoudeau

Le terme woke a récemment envahi les réseaux sociaux et les médias. Né des luttes antiracistes des Afro-Américains dans les années 1950, il revêtait alors un sens positif : celui d’être éveillé, conscient politiquement. Cependant, aujourd’hui, il est utilisé péjorativement pour attaquer toute forme d’engagement contre les discriminations. Pour ses détracteurs, la prétendue idéologie woke serait un nouvel avatar du politiquement correct ou de la cancel culture. On l’accuse d’infiltrer les centres de pouvoir, des médias aux grandes entreprises, encourageant une déconstruction du monde par la bouche d’une génération radicalisée. Ainsi va la panique woke.

Mais qu’est-ce que cette panique révèle réellement ? Dans son ouvrage La Panique woke, Anatomie d’une offensive réactionnaire, Alex Mahoudeau décortique méthodiquement cette campagne anti-woke en cours. Il nous invite à explorer la mécanique idéologique qui sous-tend cette offensive réactionnaire. Une réaction classique mais violente, qui sert à préserver les privilèges et à maintenir le statu quo.

Comprendre la révolution woke de Pierre Valentin

Pierre Valentin, est l’un des premiers auteurs à explorer le sujet. En effet, i a initialement attiré l’attention sur le mouvement woke en 2021, à travers deux notes de la Fondapol qui ont eu un écho significatif. Dans ce livre, il approfondit son analyse et offre une interprétation aboutie de ce courant militant importé d’outre-Atlantique.

Le titre de l’ouvrage, Comprendre la révolution woke, révèle une intention méthodique. Avant de porter un jugement, il est essentiel de saisir les tenants et aboutissants de ce mouvement. Mais qu’est-ce que le woke exactement ? Quelle place occupe-t-il dans le paysage idéologique de nos sociétés ? Quelles sont ses sources intellectuelles, au-delà de la French Theory souvent incriminée ? En quoi se distingue-t-il des autres pensées critiques et mouvements contestataires ?

Ainsi, Pierre Valentin répond à ces questions cruciales :

• Origines et Influences : il explore les racines intellectuelles du mouvement woke, remontant aux idéologies révolutionnaires.
• Impact et Résonance : quel est le retentissement du woke dans notre société ? Qui sont ses acteurs et quel rôle jouent-ils ?
• Débats et Polémiques : l’auteur examine les controverses entourant le woke, tout en évitant les jugements hâtifs.

Panique à l’Université de Francis Dupuis-Déri

Voici une analyse critique des discours alarmistes qui prétendent que les universités sont assiégées par des idéologies radicales. À travers une démarche rigoureuse, Francis Dupuis-Déri déconstruit les mythes et les peurs qui entourent l’enseignement supérieur. Il commence par dévoiler les mécanismes de la panique morale qui se propage autour de l’Université. Ainsi, des cris d’alarme résonnent, évoquant une menace imminente posée par les féministes, les antiracistes et les tenants de la rectitude politique. Pourtant, Francis Dupuis-Déri nous invite à questionner ces affirmations et à examiner les preuves à l’appui. Les épouvantails tels que les social justice warriors, les islamo-gauchistes et les études de genre sont agités pour susciter la peur collective. Il nous plonge ensuite dans l’histoire de l’Université, explorant ses origines et son évolution. Et nous rappelle que les études sur le genre et le racisme ont leur place légitime dans les réseaux universitaires, des salles de classe aux projets de recherche.

Un essai vivifiant qu’il résume ainsi : « Il n’y a pas plus de tyrannie totalitaire dans les universités que d’ogre sous votre lit. Vérifiez tout de même, on n’est jamais trop prudent…« 

La religion woke de Jean-François Braunstein

Pour le philosophe Jean-François Braunstein, une vague de folie et d’intolérance submerge le monde occidental. Et trouve son épicentre dans les universités américaines. C’est là que germe et se propage la religion woke. Une idéologie qui, sous couvert de lutter contre les discriminations, remet en question les fondements culturels et scientifiques de la civilisation occidentale. Dans cet essai, il décortique ce phénomène et nous invite à une réflexion critique.

Dans cet essai paru au éditions Grasset, l’auteur compare ce mouvement à la naissance du christianisme. Ainsi, comme toute religion, le wokisme a ses fidèles, ses intransigeances et ses dogmes :

• Théorie du Genre : selon cette doctrine, sexe et corps n’existent pas, seule compte la conscience.
• Racialisme : le wokisme divise le monde en groupes oppresseurs et opprimés, basés sur la race.
• Intersectionnalité : cette notion complexe interconnecte les oppressions (genre, race, classe sociale, etc.). Elle vise à déconstruire les hiérarchies traditionnelles.
• Épistémologie du Point de Vue : remise en cause de la véracité de la science occidentale. Tout devient relatif, et la vérité est perçue comme une construction sociale.

Qui annule quoi ? Laure Murat

La cancel culture, ce phénomène qui a pris d’assaut les médias sociaux et les débats publics, est souvent perçue comme une force destructrice. Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière ce terme ? Dans son ouvrage Qui annule quoi ?, Laure Murat nous invite à plonger au cœur de cette controverse et à examiner de plus près les mécanismes qui la sous-tendent.

L’auteure commence par un panorama historique, situant la cancel culture dans une perspective plus large. Elle la considère comme le verso de la violence capitaliste, une réaction à l’oppression systémique et aux injustices sociales. En creusant dans les racines de ce phénomène, elle nous amène à réfléchir sur les dynamiques de pouvoir et les tensions inhérentes à notre société.

Loin de se limiter à un simple phénomène de mode, la cancel culture est, selon Murat, le reflet d’une démocratie à bout de souffle. Elle pointe du doigt les failles de notre système, où la liberté d’expression peut parfois se transformer en censure. Elle nous invite à réfléchir sur la manière dont nous gérons les conflits d’idées et à trouver un équilibre entre responsabilité individuelle et respect de la diversité.

Le wokisme serait-il un totalitarisme ? de Nathalie Heinich

Partant de louables intentions de lutte contre les discriminations, le wokisme engendre parfois des pratiques problématiques. Ce phénomène flirte alors avec des tentations totalitaires, rappelant un passé stalinien peu connu des nombreux jeunes qui se laissent séduire par cette mouvance perçue comme progressiste. Cependant, ils ignorent souvent les risques que cela comporte pour les valeurs démocratiques fondamentales telles que l’universalisme, la rationalité scientifique, la liberté d’expression et la laïcité.

Nathalie Heinich, sociologue au CNRS et membre de l’Observatoire des idéologies identitaires, nous éclaire sur ce phénomène dans son essai intitulé : Le Wokisme serait-il un totalitarisme ?, publié aux éditions Albin Michel. Loin d’une pensée conservatrice ou réactionnaire, sa critique du wokisme s’inscrit dans la défense du modèle républicain. À travers des exemples concrets, elle nous permet de mieux comprendre les fondements de ce mouvement. Elle nous met également en garde contre certaines dérives du wokisme, qui peuvent mener vers un totalitarisme militant, un totalitarisme d’atmosphère, non étatique mais néanmoins puissant.

Intersectionnalité : une introduction de Sirma Bilge et Patricia Hill collins

L’intersectionnalité, concept émergent, suscite à la fois fascination et appréhension. Pour certains, elle serait une menace, centrée sur l’identité, tandis que pour d’autres, elle représente un outil puissant pour comprendre et combattre les oppressions. Ce livre, synthétique et vivant, démystifie cette notion en la replaçant dans son contexte historique et en la reliant aux luttes sociales actuelles.

Ainsi, l’approche intersectionnelle vise à appréhender la complexité des expériences humaines. Elle ne se limite pas à l’addition d’identités, mais explore leurs interactions et imbrications. En scrutant les croisements entre race, genre, classe sociale, sexualité, handicap et autres dimensions, elle révèle les mécanismes d’oppression invisibles dans des analyses plus simplistes.

L’ouvrage Intersectionnalité : Une Introduction, écrit par Sirma Bilge et Patricia Hill Collins est publié aux Éditions Amsterdam. Il se positionne au cœur des débats contemporains en sciences sociales. Pour ses auteurs, l’intersectionnalité n’est pas qu’une théorie abstraite. C’est une praxis critique qui s’engage pour la justice sociale. Elle s’inscrit dans la lignée des féministes noires et chicanas des années 1960, qui cherchaient à dépasser les limites du féminisme et de l’antiracisme. Elle ne se contente pas d’analyser, elle agit pour transformer le monde.

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Hakim Aoudia.