Frida Kahlo au Palais Galliera de Paris.

Artiste rebelle et féministe devenue bien malgré elle une icône, Frida Kahlo a marqué son époque. L’exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences, qui se tient au Palais Galliera jusqu’au 5 mars 2023, explore l’intimité de cette figure emblématique de l’art du XXe siècle. 

Une vie vouée à la douleur 

Magdalena Frida Carmen Kahlo Calderón est née le 6 juillet 1907 à Mexico. 

Dès l’âge de 6 ans, elle est atteinte de poliomyélite. Ainsi, sa jambe droite s’atrophie ; d’où son surnom de Frida la boiteuse, que lui attribuent ses camarades de classe. 

Il y a aussi cet accident de tramway qui la blesse gravement à l’âge de 18 ans. En conséquence, elle est alitée pendant des mois et commence à peindre durant sa convalescence. 

Il faut également ajouter son union passionnée et tumultueuse avec le peintre Diego Rivera. De 20 ans son ainé, elle l’épouse en 1929. À ce sujet, elle assure : « J’ai subi deux graves accidents dans ma vie. L’un dans lequel un tramway m’a renversée. L’autre, ce fut Diego. » Néanmoins, elle équilibre son propos dans son journal : « Diego = commencement, constructeur, mon enfant, mon fiancé, peintre, mon amant, mon mari, mon ami, ma mère, mon père, mon fils, moi, l’univers. »

L’autre drame de sa vie est de ne pas avoir eu d’enfants. Elle a pourtant essayé à de nombreuses reprises, mais toutes se sont soldées par des fausses couches ou des avortements. 

Une militante dans l’âme 

L’histoire de Frida Kahlo est intimement liée à son engagement politique à l’égard du communisme et des idées révolutionnaires. Comme Diego, qui peint la Révolution mexicaine dans ses fresques murales, elle adhère au parti communiste. 

À de nombreuses reprises, elle affirmera être née en 1910 ; comme pour faire coïncider sa naissance avec celle de la Révolution mexicaine. 

En 1937, le couple héberge Léon Trotsky, qui vient d’obtenir l’asile politique au Mexique, dans leur fameuse Casa Azul (la Maison Bleue). Frida et Trotsky ont une liaison que l’on dit passionnée, et cette dernière lui dédicace un tableau. 

Enfin, juste après son mariage, elle décide d’embrasser la cause des autochtones de son pays. Ainsi, elle abandonne les vêtements occidentaux pour ne se parer que des robes colorées des paysannes et des tribus mexicaines.

Une exposition intimiste 

Les dernières années de la vie de Frida Kahlo sont marquées par les nombreuses opérations chirurgicales qu’elle doit subir. C’est ainsi qu’elle sombre dans l’alcool et la consommation excessive de médicaments.  

À sa mort, en 1954, Diego regroupe toutes ses affaires dans une pièce de la Maison Bleue. Il la fait sceller avec ordre de ne l’ouvrir que 50 ans plus tard. En 2004, c’est un véritable trésor que l’on redécouvre. Il y a là photographies, lettres, dessins, vêtements, chaussures, bijoux, médicaments, cosmétiques, corsets, béquilles, etc.

C’est une grande partie de cette précieuse collection qui nous est présentée aujourd’hui. 

L’occasion d’entrer dans l’intimité de l’une des plus grandes artistes du XXe siècle. 

Rosa Tandjaoui.