Meilleur livre de la semaine : L’enquêteur agonisant de Leif GW Persson !

Criminologue et écrivain de renom, Leif GW Persson est aussi célèbre qu’Henning Mankell en Suède. Il nous revient ici avec la 7^e enquête du légendaire inspecteur Lars Martin Johansson, surnommé « l’homme qui voyait dans les coins ». Des investigations menées tambour battant par un enquêteur pas si agonisant que cela. L’enquêteur agonisant de Leif GW Persson aux éditions Rivages/Noir, c’est notre meilleur livre de la semaine !

Le retour d’une légende vivante

Lars Martin Johansson fut autrefois un policier brillant, doté d’une intelligence vive et de remarquables compétences d’observation. Mais avec l’âge vient la nécessité de raccrocher, et désormais en surpoids, il préfère profiter de la vie à la campagne avec son épouse, beaucoup plus jeune que lui.

Tout bascule lorsqu’une attaque cérébrale le frappe, laissant son côté droit paralysé. Le médecin lui prescrit un changement drastique de mode de vie. Mais surtout de renoncer à la bière, la nourriture grasse et les sauces en tous genres, pour une vie plus saine. Cependant, chasser le naturel et il revient au galop. Lorsqu’un médecin lui parle d’un « cold case » irrésolu ; une fillette assassinée, il voit là l’occasion de se remettre en selle, en menant des investigations informelles.

Une enquête menée depuis son lit

Entre hospitalisation et retour chez lui, Johansson s’engage pleinement dans cette nouvelle affaire. Ainsi, il n’hésite pas à solliciter l’aide de ses anciens collègues et trouve en Matilda, une détective amateure, et Max, un orphelin personnellement concerné par l’affaire, une aide précieuse.

Le style de Leif GW Persson se distingue par son absence de violence explicite, axé sur une intrigue minutieusement construite et une écriture ancrée dans le réel. De plus, les relations entre les personnages, les dialogues mordants et l’attitude détachée et ironique de Johansson font immédiatement mouche.

Un pur plaisir de bout en bout, à se procurer sans délai !

Extrait

« À cet instant, il eut l’impression qu’on lui plantait une vrille dans la nuque. Il n’éprouva aucun des présages lancinants d’un mal de tête ordinaire, mais une douleur aiguë, perçante, traversa brutalement la partie arrière de son crâne. Les sons de la rue se brouillèrent, puis disparurent. Il ne vit plus que du noir, d’abord de l’œil droit, ensuite du gauche, comme si on tirait un store  aux  trois  quarts  devant  lui.  Son  bras  s’engourdit,  ses  doigts se raidirent. Il perdit sa saucisse entre les sièges. Finalement, il fut plongé dans l’obscurité et le silence complets. »

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Hakim Aoudia.