J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !
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J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !

Hakim Aoudia - Publié le

Temps de lecture : 5 minutes

Surnommé le « Charlie Parker du trombone » en raison de sa dextérité et de son aisance musicales, J. J. (Jay Jay) Johnson a dominé son instrument pendant près de quatre décennies. Également connu pour ses talents de compositeur et d’arrangeur, il laisse au jazz de nombreux standards dont « Kelo », « Wee Dot », « Lament » ou « Enigma ». À l’occasion du centenaire de sa naissance, voici l’histoire de J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz. L’occasion d’écouter du jazz avec vos ados, afin d’élargir leurs horizons musicaux et de les sensibiliser à l’art de l’improvisation !

Une enfance musicale

James Louis Johnson naît le 22 janvier 1924 à Indianapolis. Il commence ses études musicales à l’âge de 11 ans par le piano, en prenant des cours dans une église locale. Ainsi, au début de son adolescence, alors qu’il découvre le jazz, il se tourne vers le saxophone. Cependant, au lycée, alors qu’il est contraint de s’exercer sur un saxophone baryton, et qu’il n’arrive pas à faire sonner son instrument comme celui de son idole d’enfance, le saxophoniste Lester Young, il décide de se tourner vers le trombone.

Indianapolis dans les années 1930. Crédit photo IndyStar file.
Indianapolis dans les années 1930. Crédit photo IndyStar file. (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

Des débuts professionnels précoces

J. J. (Jay Jay) Johnson obtient l’équivalent du baccalauréat en 1941. Mais au lieu de poursuivre ses études à l’université, il choisit de devenir musicien professionnel dès sa sortie du lycée. Ainsi, en quittant Indianapolis, il trouve immédiatement du travail dans des groupes du Midwest dirigés par Clarence Love et Snookum Russell. Avec lesquels il effectue des tournées en 1941 et 1942. C’est en voyageant et en se produisant avec ces derniers qu’il rencontre le trompettiste Fats Navarro, dont le style d’improvisation le marque à jamais.

De 1942 à 1945, il joue avec le big band de Benny Carter. Et fait ses débuts sur disque en prenant un solo sur « Love for Sale » en 1943, accompagné par un certain Max Roach à la batterie. L’année suivante, il participe au premier concert de Jazz at the Philharmonic, dirigé par Norman Grantz. Puis se produit, de 1945 à 1946, avec l’orchestre de Count Basie. La même année, il enregistre sa première session en tant que chef d’orchestre pour le label Savoy.

Love For Sale · Benny Carter (1943). (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

Un sideman très demandé

Par la suite, J. J. (Jay Jay) Johnson alterne entra une carrière solo et les sollicitations d’un sideman extrêmement recherché. Ainsi, il se produit avec Charlie Parker en 1947. Puis enregistre avec les big band de Dizzy Gillespie et Illinois Jacquet, de 1947 à 1949. Sans oublier sa participation à l’enregistrement historique du trompettiste Miles Davis, « Birth of the Cool », en 1949. Sur ses propres disques en tant que chef d’orchestre, il fait également appel à des musiciens de premier plan, dont Bud Powell et le jeune Sonny Rollins. Au début des années 1950, il enregistre avec Oscar Pettiford. Puis à nouveau avec Miles Davis, en 1952.

Deception · Miles Davis (1949). (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

Abandon puis retour à la musique

La même année, alors qu’il constate que la musique ne suffit pas à subvenir aux besoins de sa famille, il exerce un emploi de contrôleur d’épreuves dans une usine de gyroscopes. Il fera son retour au jazz deux ans plus tard, lorsqu’il forme un quintette à deux trombones avec Kai Winding. Le duo jouit d’une grande popularité jusqu’en 1956. Par la suite, J. J. (Jay Jay) Johnson et Kai Winding se séparent, bien que leur groupe se soit reformé occasionnellement au fil des ans.

Johnson forme ensuite un autre quintette, auquel participe régulièrement Bobby Jaspar. Cependant, il s’oriente de plus en plus vers la composition. À partir du milieu des années 1950, il entreprend d’écrire des compositions ambitieuses, dont sa première œuvre de grande envergure, « Poem for Brass », en 1956. Puis « El Camino Real » et « Sketch for Trombone and Orchestra », en 1959. Avant d’écrire, « Perceptions », pour Dizzy Gillespie, en 1961 ; une suite de 35 minutes mettant en scène six trompettes, quatre cors et deux harpes.

Bernie’s Tune · Jay & Kai (1954). (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

Un compositeur et un arrangeur

Entre 1961 et 1962, J. J. (Jay Jay) Johnson collabore à nouveau avec Miles Davis et continue de se produire à l’occasion avec les saxophonistes Sonny Rollins, Jimmy Heath et Sonny Stitt. De temps à autre, il forme d’autres petits groupes, mais se consacre presque entièrement à la composition.

En 1967, grâce au soutien du compositeur de films Elmer Bernstein, Johnson obtient un poste de compositeur et chef d’orchestre de musiques pour les publicités télévisées. Puis il s’installe à Los Angeles, en 1970, pour entamer une carrière dans le cinéma et la télévision. Ainsi, il compose des musiques pour des séries télévisées telles que « Mike Hammer », « L’Homme qui valait trois milliards » ou « Starsky et Hutch » et des films tels que « Scarface », « Cleopatra Jones » ou « Shaft ».

My Favorite Things · J.J. Johnson (1963). (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

Influence et postérité

Malgré son succès à Hollywood, J. J. (Jay Jay) Johnson ne néglige pas pour autant le jazz et son trombone. Ainsi, il continue à se produire, en concert et en studio, jusqu’à son dernier album, « Heroes », enregistré en 1996.

En 1997, il décide de se retirer de la scène en raison de problèmes de santé. En effet, il a longtemps combattu un cancer de la prostate qui a finit par le rattraper. Il se suicide le 4 février 2001 à Indianapolis.

Encore considéré aujourd’hui comme le meilleur tromboniste de jazz de tous les temps, il a révolutionné son instrument, au même titre que Charlie Parker pour le saxophone alto. Un immense musicien doté d’une technique éblouissante, sans parler de ses talents de compositeur et d’arrangeur.

Blue Train · J.J. Johnson (1998). (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

À écouter en famille

Selon une étude de l’université d’Arizona publiée en 2018 dans la revue scientifique « Journal of Family Communication », les enfants qui ont partagé des expériences musicales avec leurs parents disent avoir de meilleures relations avec ces deniers à l’âge adulte. De plus, l’effet augmente avec l’adolescence, notamment au-delà de 14 ans.

Je ne saurai donc trop vous conseiller d’écouter du jazz, notamment la musique de J. J. (Jay Jay) Johnson, avec vos ados. Histoire d’élargir leurs horizons musicaux et de les sensibiliser à l’art de l’improvisation. Mais également l’occasion d’ouvrir des discussions sur la diversité culturelle et de les encourager à explorer les différentes traditions musicales du monde.

Car si le jazz est solidement ancré dans l’histoire culturelle afro-américaine, il puise également dans des traditions musicales du monde entier. De quoi contribuer à élargir leur vision du monde et promouvoir leur sensibilité pour la diversité et la compréhension interculturelle.

J.J. Johnson & Richard Davis – Bud’s Blue. (J. J. (Jay Jay) Johnson, légende du trombone jazz !).

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.

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