Notre playlist en hommage à Ahmad Jamal !
Immense pianiste de jazz, connu pour son style unique et pour l’influence qu’il exerçait, entre autres, sur Miles Davis, qui a déclaré : « Toute mon inspiration vient d’Ahmad Jamal. », voici notre playlist en hommage à Ahmad Jamal, qui disparaissait le 16 avril 2023 à l’âge de 92 ans.
Enfance et formation
Frederick Russel Jones naît le 2 juillet 1930 à Pittsburgh, en Pennsylvanie, dans une famille très modeste. Ainsi, son premier contact avec le piano a lieu à l’âge de trois ans, lorsqu’il rejoue de mémoire une mélodie jouée par son oncle.
Dès lors, il commence à étudier le piano : « À sept ans, j’ai commencé à étudier le piano. À onze, je jouais Liszt et j’étais professionnel. À quatorze, j’étais inscrit au syndicat des musiciens. Et à dix-sept ans, je commençai à faire des tournées. J’aurais voulu étudier à l’Académie Juilliard, mais il fallait que je gagne ma vie. »

Il rencontre également Art Tatum, Nat King Cole et Erroll Garner, eux aussi natifs de Pittsburgh, qui deviendront ses pianistes de référence.
Premiers engagements
En 1947, devenu musicien professionnel, il joue dans les clubs de Pittsburgh, et accompagne, notamment, chanteuse Dinah Washington.
Très vite, il monte son premier groupe, The Four Strings, mais le succès tarde à venir, et l’oblige à quitter Pittsburgh pour Chicago.
1951 est l’année de fondation de son premier trio, The Three Strings, avec lequel il teste plusieurs formules, notamment piano, guitare, contrebasse et piano, contrebasse, batterie.
En 1952, il se converti à l’islam et se fait désormais appeler : Ahmad Jamal.
Influence sur Miles Davis
Miles Davis découvre Ahmad Jamal en 1953 : « J’avais été séduit par la façon de jouer et les concepts musicaux d’Ahmad Jamal, que ma sœur Dorothy m’avait fait connaître. Elle m’avait dit : « Junior… Je suis en train d’écouter un pianiste qui s’appelle Ahmad Jamal et je crois que tu l’aimerais. » J’étais allé l’entendre une fois que je passais par là et sa conception de l’espace, la légèreté de son toucher, sa retenue, sa façon de phraser notes, accords et traits, m’en avaient mis plein la vue. De plus, j’aimais les thèmes qu’il jouait […] mais aussi ses compositions originales. J’aimais son lyrisme au piano, sa façon de jouer, l’espace qu’il utilisait pour le voicing d’ensemble de ses groupes. »
Il ne cessera de le citer comme l’un de ses musiciens préférés et l’une de ses principales sources d’inspiration, notamment pour la conception de Kind of Blue.
Premiers succès
En 1958, son album live, Ahmad Jamal at the Pershing : But Not For Me, triomphe dans les charts du Billboard, dépassant le million d’exemplaires vendus. Ainsi, Poinciana devient l’un de ses morceaux fétiches et son trio, avec le contrebassiste Israel Crosby et le batteur Vernel Fournier, une référence de l’histoire du jazz.
Trois ans plus tard, il réitère avec l’un des ses albums live les plus passionnants, Ahmad Jamal’s Alhambra. Ce dernier est enregistré dans son propre club de Chicago, qu’il a ouvert deux ans plus tôt.
À partir de 1962, il s’installation à New York où il suit les cours de la Juilliard School, mais connait une carrière en dents de scie.
Ainsi, en 1970, The Awakening marque un tournant et redéfinit les bases de son style unique de mélodiste et rythmicien, tandis qu’en 1974, Jamal Plays Jamal contribue à asseoir son statut de compositeur de premier plan.
Reconnaissance
En 1980, alors que le Smithsonian Institute de Washington lui décerne un « Distinguished service award », il milite pour faire du jazz : la musique classique américaine. American Classical Music, paru en 1982, illustre parfaitement cette théorie qui lui est chère.
À partir de 1985, en contrat avec le label Atlantic, il s’entoure du contrebassiste James Cammack, du batteur Herlin Riley et du percussionniste Manolo Badrena, qui viennent enrichir la rythmique de son trio.
En 1992, il démarre une collaboration avec le label Birdology, qui se poursuivra jusqu’en 2000, avec notamment la trilogie The Essence. Dès lors, il enregistre exclusivement pour des maisons de disques françaises et évolue plus que jamais vers une musique qui trouve son point d’équilibre, entre épure mélodique et groove.
Ainsi, Blue Moon, paru en 2012, est le parfait exemple d’un pianiste devenu un véritable architecte de la musique.
Postérité
Alors qu’il réalise une séries de concerts avec l’immense saxophoniste Yusef Lateef, entre 2011 et 2012, il invite le rappeur français Abd Al Malik, sur l’album Marseille en 2016, ne cessant de construire des ponts entre les générations.
La marque d’une perpétuelle recherche de paix : « La quête, c’est celle de la paix, musicale et intérieure. Je ne peux pas dire, reconnaître que je suis en paix, ce serait dangereux de l’exhiber : un homme en paix avec lui-même ne le dit pas. »
Ahmad Jamal décède le 16 avril 2023 dans le Massachusetts, des suites d’une longue maladie.
Billy Boy (Ahmad Jamal’s Three Strings the Complete Okeh, Parrot & Epic Sessions 1951-1955)
I Get A Kick Out Of You (Chamber Music Of The New Jazz-1955)
On Green Dolphin Street (Count ‘Em 88-1956)
Poinciana (Ahmad Jamal At The Pershing : But Not For Me-1958)
Pavanne (Happy Moods-1960)
We Kiss In A Shadow (Ahmad Jamal’s Alhambra-1961)
Falling In Love With Love (At The Blackhawk-1961)
Buenos Aires (Macanudo-1962)
Have You Met Miss Jones (At The Top : Poinciana Revisited-1968)
The Awakening (Ahmad Jamal Trio-1970)
Effendi (Live at Oil Can Harry’s-1976)
Waltz for Debby (Live Jazz at Bubba’s-1980)
Footprints (Digital Works-1985)
The Tube (Live in Paris-1992)
Goodbye (I Remember Duke, Hoagy And Strayhorn-1994)
Temple Court (Ahmad Jamal with the Assai Quartet-1994)
If I Find You Again (Nature : The Essence Part III-1997)
Manhattan Reflections (After Fajr-2005)
Invitation (Blue Moon-2012)
Sometimes I Feel Like A Motherless Child (Marseille-2017)
Because I Love You (Ballades-2019)
Hakim Aoudia.
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